Donald Trump a remporté l’élection américaine, il reviendra donc en janvier à la Maison blanche comme président de la « liberté et de la démocratie » . C’est en tout cas ainsi qu’il s’est présenté devant les Américains, tard cette nuit, pour revendiquer sa victoire.
Trêve temporaire d’invectives ?
Dans son premier discours en Floride, devant ses partisans, Donald Trump, tout sourire sur scène, accompagné de ses proches a revendiqué la victoire au son du God Bless America de Lee Greenwood . « Je veux remercier les incroyables Américains de m’avoir fait l’honneur de m’élire 47e président. Je vais me battre pour vous pour votre famille tous les jours, je me battrai pour vous jusqu’au dernier souffle de mon corps. » Se projetant dans une future présidence, il a poursuivi : «Ce sera clairement l’âge d’or de l’Amérique.»
Donald Trump s’est, aussi, réjoui « d’avoir la coalition la plus large, la plus riche, la plus belle de toute l’histoire des États-Unis », ce qui comprend « des jeunes, des vieux, des hommes, des femmes » vivant « dans des zones rurales ou urbaines ».
Le candidat a expliqué avoir analysé les résultats et les électeurs viennent de tous les milieux : des « Afro-Américains, des Asiatiques, des Latinos, des Arabes, des musulmans ».
Ainsi cette nuit, Donald Trump est apparu presque mesuré dans ses propos, à l’instar de son discours de victoire de 2016. Contrairement à ces dernières semaines où il multipliait les invectives et mensonges plus grossiers les uns que les autres, il n’a pas eu un mot pour Kamala Harris et les électeurs démocrates. Il s’est simplement présenté comme le président des Américains, de la « liberté et de la démocratie ».
Pour Donald Trump, tout est une volonté de Dieu.
Après une petite demi-heure de discours brouillon où il a passé la parole aussi longtemps à Dana White, le patron de l’UFC (l’Ultimate Fighting Championship, une organisation de MMA), qu’à son futur vice-président JD Vance, Donald Trump est revenu sur la tentative d’assassinat dont il a été victime en juillet. Pour lui, s’il a survécu, c’est parce que Dieu voulait qu’il soit renvoyé à la Maison Blanche. « Beaucoup de gens m’ont dit que Dieu a épargné ma vie pour une raison. Et cette raison c’est de sauver notre pays et de restaurer la grandeur de l’Amérique » , a-t-il déclaré au pupitre devant ses partisans réunis en Floride. « Maintenant, on va remplir cette mission tous ensemble. ». Celui qui va devenir le 47e président des Etats-Unis a, à nouveau, fait référence à Dieu avant de quitter la scène, d’une manière plus traditionnelle cette fois : «God bless you and God bless America» (que Dieu vous bénisse et que Dieu bénisse l’Amérique).
Macron et Netanyahou félicitent Trump
Le président Emmanuel Macron a félicité Donald Trump, peu avant 9 heures sur X.
Deux minutes plus tard, le Premier ministre israélien publiait à son tour un message adressé à Trump, co-signé avec sa femme: « Votre retour historique à la Maison Blanche offre un nouveau départ pour l’Amérique et un réengagement puissant en faveur de la grande alliance entre Israël et l’Amérique. C’est une immense victoire! En véritable amitié, bien à vous, Benjamin et Sara Netanyahou. »
Le gouvernement français appelle l’Europe à prendre son destin en main
Avant même l’officialisation de la victoire de Donald Trump, la porte-parole du gouvernement français semblait avoir déjà acté la défaite de Kamala Harris. « Cela doit nous interroger non pas sur ce que vont faire les Etats-Unis, mais sur ce qu’est capable de faire l’Europe. Sur un certain nombre de secteurs absolument clés, la défense, la réindustrialisation, la décarbonation, on doit prendre notre destin en main », a ainsi jugé Maud Bregeon mercredi matin, alors que Donald Trump a notamment prévu de faire cesser le soutien américain à Kyiv dans la guerre qui l’oppose à la Russie.
Un appel relayé par les Allemands, comme la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a appelé les Européens mercredi à prendre davantage de responsabilités en matière de sécurité après la victoire revendiquée par Donald Trump à l’élection américaine.
«Il est clair que nous, Européens, allons devoir assumer encore plus de responsabilités en matière de politique de sécurité, aujourd’hui, demain, après-demain, pour nous, pour nos enfants», a-t-elle déclaré devant la presse.
Mais à Bruxelles, on joue la diplomatie. La présidente de la Commission européenne a, ainsi, adressé ses « chaleureuses » félicitations à Donald Trump rappelant l’importance du « partenariat entre les peuples » européen et américain.
La Chine, Turquie la Russie et les États-Unis : «coexistence pacifique» ?
La Chine a déclaré mercredi espérer une «coexistence pacifique» avec les États-Unis au moment où Donald Trump reconnaissait sa victoire.
Coté turc, Le président a félicité mercredi son «ami» Donald Trump.
Alors qu’on attend encore la réaction de Poutine, qui devrait être positive, le président ukrainien à tendu la main à Donald Trump. Dans une publication sur X, Volodymyr Zelensky a adressé ses « félicitations » à Donald Trump mais le nouveau président des USA a été clair, il ne soutiendra pas l’Ukraine dans son conflit avec les Russes.
Les marchés s’emballent
Dernière réaction attendue, celle des marchés, et elle est positive. S’il est encore tôt aux USA, Wall Street se dirige vers une ouverture en nette hausse, d’après les contrats à terme sur les indices boursiers, qui donnent une indication des tendances avant le début de la séance. Vers 8h30 GMT, le contrat sur l’indice vedette Dow Jones prenait 2,24%, celui sur l’indice élargi S&P 500 progressait de 2,00%, tandis que celui pour le Nasdaq, à forte composante technologique, gagnait 1,65%.
Un des premiers bénéficiaires, c’est Elon Musk, l’action de Tesla grimpe de près de 13% dans les échanges d’avant-séance à Wall Street mercredi, porté par le soutien affiché par le milliardaire à Donald Trump. Vers 9h10 GMT, le titre du constructeur automobile prenait 12,93% à 283,97 dollars dans les contrats à terme sur l’indice Nasdaq, qui donnent une indication des tendances avant le début de la séance.
Il y a tout de même des bémols, comme en Australie qui a regardé le dépouillement des votes aux États-Unis avec une grande inquiétude. Fortement dépendant de la Chine, le pays craint que les droits de douane, à hauteur de 60 %, que Donald Trump a promis d’instaurer sur les produits chinois.