Les marchés européens ont ouvert en forte hausse jeudi 7 août, en réaction à l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane américains. Malgré la mise en place d’une taxe de 15 % sur la majorité des exportations européennes vers les États-Unis, l’euro s’est apprécié et les bourses européennes ont progressé, portées par l’optimisme des investisseurs.
À la mi-journée, le STOXX Europe 600 affichait une hausse de 0,9 %. Le DAX allemand grimpait de 1,9 %, tandis que le CAC 40 parisien gagnait 1,3 %. Depuis le début de l’année, les actions européennes ont ainsi progressé de près de 7 %, malgré le climat d’incertitude commerciale.
La monnaie unique a également poursuivi son rebond face au dollar. L’euro s’échangeait autour de 1,17 dollar (+0,1 %), en hausse de 13 % depuis janvier. Les investisseurs privilégient les actifs européens pour se prémunir contre les aléas de la politique économique américaine qui prévaut sous Donald Trump.
Côté obligataire, les coûts d’emprunt des gouvernements sont restés globalement stables.
Le rendement des obligations allemandes à 10 ans, référence de la zone euro, a légèrement reculé d’un point de base (0,01 point de pourcentage), pour s’établir à 2,63 %, confirmant un climat de relative stabilité sur les marchés de dette publique
« IL EST MINUIT !!! DES MILLIARDS DE DOLLARS DE DROITS DE DOUANE ENTRENT MAINTENANT AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE ! »,
le président américain Donald Trump sur son réseau social, Truth Social, dans la matinée du 07 aout
Ces nouveaux tarifs sont présentés par l’administration Trump comme une réponse aux barrières commerciales de ses partenaires.
Bien que légèrement inférieurs à ceux annoncés en avril — et finalement suspendus — ils demeurent significatifs et risquent de raviver les tensions commerciales internationales.
L’Euro en force
Le renforcement de l’euro et la hausse des stocks de l’UE interviennent alors que les nouveaux droits de douane américains sur les produits européens convenus à l’issue d’une rencontre entre Donald Trump et la responsable de l’UE Ursula von der Leyen il y a deux semaines sont en moyenne légèrement plus élevés qu’auparavant.
Pour rappel, le président américain avait déjà imposé des droits de douane de 50 % sur l’acier et l’aluminium, des droits de 25 % sur les voitures et les pièces détachées, ainsi qu’une taxe globale de 10 % sur la plupart des autres exportations de l’UE. Ces droits s’ajoutaient au taux moyen de 4,8 % appliqué aux marchandises européennes avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier.
Les taxes de 50 % imposées sur l’acier et l’aluminium restent en vigueur, bien que Bruxelles continue de faire pression en faveur d’un « système de quotas » dans lequel certaines exportations de métaux seraient frappées d’un taux inférieur.
Le droit de douane général de 15 % ne s’applique pas actuellement aux exportations de voitures de l’UE, bien que Washington et Bruxelles affirment tous deux que les automobiles sont couvertes par le prélèvement forfaitaire. Les représentants de l’UE s’attendent à ce que Donald Trump signe un décret abaissant les droits de douane sur les automobiles dans les prochains jours.
Les produits faisant l’objet d’une enquête spéciale au titre de l’article 232, notamment les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs, continueront d’être soumis à la taxe à l’importation américaine de 0 % jusqu’à ce que l’enquête soit terminée.
Donald Trump a laissé entendre hier que les exportations de semi-conducteurs vers les États-Unis seraient bientôt visés par une taxe de 100 %. Il a également déclaré en début de semaine que les exportations de produits pharmaceutiques pourraient être frappées de droits de douane allant jusqu’à 250 %.
Washington et Bruxelles affirment tous deux que les exportations de produits pharmaceutiques et de puces de l’UE sont couvertes par la taxe de 15 %.