Tromsø, à la poursuite des aurores boréales en Norvège

Tromsø, à la poursuite des aurores boréales en Norvège

Au milieu des fjords, le plus grand centre urbain de la Norvège du nord, Tromsø est située à 350 kilomètres au nord du Cercle polaire arctique. Le fait que la ville vient d’être tout récemment nommée comme une des 52 destinations pour 2023 par le New York Times ajoutera sans l’ombre d’un doute une aura à son prestige international. À Tromsø, la culture et la nature offrent un parfait équilibre, très dépaysant pour les Français et ceux qui auront le privilège d’y séjourner.

Malgré sa position arctique, le Gulf Stream modère le climat de la ville offrant ainsi  des températures surprenantes avec des moyennes de – 6 c en hiver et maximum de 14 c au mois d’août.

Ville dynamique, Tromsø avec presque 80 000 habitants est en plein essor grâce, entre autres, à son université très ouverte aux étudiants internationaux, le départ d’expéditions polaires mais surtout l’activité touristique qui représente 40 % de l’économie locale. On y découvre des activités de plein air, la culture Sami (autochtones du grand nord) et les fameuses aurores boréales. 

Soleil de minuit et nuits polaires

En raison de la position de la ville au nord du cercle arctique, le soleil reste sous l’horizon entre le 26 novembre et le 15 janvier. Cependant il y a un peu de lumière en milieu de journée même en plein hiver, une luminosité très douce. Et en été, le soleil ne se couche pas entre le 18 mai et le 26 juillet. Fait qui peut être déstabilisant pour certains, car il ne fait pas réellement nuit entre la fin du mois d’avril et la mi-août, le soleil ne descendant pas assez bas sous l’horizon. Une acclimatation parfois ardue pour certains Français car le corps n’arrive pas à capter les signaux du cycle du sommeil par exemple. Mais nombreux sont ceux qui vivent l’expérience comme une aventure différente, hiver comme été.

Un rapport au temps différent 

Ceux qui ont eu l’expérience de chercher du travail, de changer de carrière à Tromsø semblent unanimes. Il est certain que les compétences techniques et le sérieux sont primordiaux, mais les « softs skills » ont une grande importance. De même pour la bienveillance, même un peu distante, qui fait partie de l’équation professionnelle. Et si les choses prennent du temps, les gens n’en sont pas exaspérés pour autant. On est plutôt relax, efficace, professionnel et tranquille. 

Solenn qui travaille en pâtisserie dans un grand hôtel, apprécie beaucoup que l’on prenne réellement les employés en considération et qu’l y ait des possibilités d’évolution professionnelle, plus qu’en France.

Le plein air comme art de vivre 

A Tromsø, comme ailleurs en Norvège, il existe des sentiers de ski de fond éclairés en tout temps ce qui permet d’aller profiter d’un moment de connexion à la nature avant, après le travail. Peut-être pour contrer le manque de lumière hivernal, mais tout est organisé pour avoir accès rapidement et efficacement à la nature. Sentiers balisés et éclairés, prêt de skis (alpins, de fond, snow board pour tous les âges) gratuitement à la grande bibliothèque pour les habitants… Il existe même un mot spécial : le friluftsliv qui incarne l’esprit du plein air. Cela se prononce « free-loofts-liv’’ et signifie littéralement le fait de ‘’vivre en plein air’’.
Cette notion est profondément ancrée dans la culture norvégienne. Dès la prime enfance et par tous les temps, les Norvégiens s’adonnent au plein air. 

« Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que de mauvais habits »

Les Norvégiens considèrent que pratiquer le plein air favorise la sociabilité, le bien-être physique et émotionnel et renforce les liens sociaux.  Faire du ski de fond le soir ou le week-end dans une ‘’hytte’’, un chalet perdu dans la nature, sans eau ni électricité ni connexion, est un véritable luxe pour les Norvégiens. Partager une activité de plein air en groupe peut être une manière très locale de développer son réseau quand on est étranger. Par exemple faire partie d’un club de plein air (randonnée, ski, escalade…) est très efficace pour rentrer dans les cercles amicaux norvégiens. 

Alexis, jeune ingénieur, profite d’une année sabbatique, et adore le contact avec les Norvégiens qu’il trouve patients, bienveillants, prêts à aider, il a été surpris par les grands espaces, les cabines gratuites ou peu chères avec la clef spéciale. Un de ses coups de cœur est le camping sauvage permis partout et on peut dormir sur les terres de quelqu’un pour peu que les propriétaires ne voient pas la tente. Côté choc culturel, Alexis reconnaît que si les Norvégiens ne sont pas expansifs, ils sont présents pour aider en cas de besoin et tablent sur la confiance et l’honnêteté, ce qui est très appréciable et change de la France.

Des codes culturels bien différents

Si Tromsø est une ville qui accueille nombre d’internationaux (étudiants, personnes en quête d’aventures nordiques) les Norvégiens très respectueux des différences, de l’équité et de la diversité n’ouvrent cependant pas pour autant leur maison ou leur cœur facilement. Pour ceux qui viennent d’ailleurs, se faire des amis norvégiens, tisser des liens profonds est une gageure. Les Norvégiens sont jaloux de leur intimité et la famille est centrale. C’est une culture où les enfants sont rois. Comme les étrangers ne restent généralement que peu d’années (nuit polaire, coût exorbitant de la vie…), les locaux ne s’investissent que peu dans des relations qui seront vraisemblablement temporaires. Alors si on arrive de France, généralement on se fait des amis internationaux le plus souvent…

Nadia qui est en Norvège depuis 20 ans, mariée à un Norvégien, précise que les codes sociaux et le mode d’interaction sont différents de la France. Les Norvégiens sont plus distants, pas de bises. On se parle peu au travail du côté personnel, elle a mis 3 ans pour être invitée à prendre le café chez une collègue. Mais cela a des côtés intéressants car on respective l’intimité. Malgré tous les côtés indéniablement positifs de vivre à Tromsø, les Norvégiens restent plutôt entre eux. C’est compliqué de nouer des liens avec les locaux, de trouver sa place. 

Aurores boréales, culture Samie et sauna

Les Samis sont un peuple autochotone de la zone qui couvre le nord de la Norvège, Suède, Finlande et Russie. Ils sont aussi connus sous le nom de Lapons. Ce sont des éleveurs semi-nomades de rennes. De nombreux spécialistes d’expéditions, comme Pukka travels, offrent entre autres, de découvrir la culture Samie et leurs rennes. Mais l’attraction mondialement reconnue est la poursuite des aurores boréales. La situation de Tromsø et des environs offre des conditions optimales pour vivre cette expérience hors-normes que ce soit sur un voilier de nuit dans les fjords ou dans les terres. Et pour conclure, un séjour à Tromsø ne saurait être accompli si vous ne profitez pas d’un sauna. On ne peut pas faire plus local et culturel. Nous partageons notre coup de cœur pour le sauna  Pust, dans le port aussi fréquenté par des locaux que par des touristes. La nuit voir les fjords et toute la ville illuminée depuis le sauna, puis se baigner dans les eaux à 5 c est une expérience mémorable. Seul bémol à cette expérience féérique… le coût de la vie qui est extrêmement onéreux. Mais à ceux qui peuvent se permettre l’engagement financier, je ne dirai qu’une chose : réservez votre séjour à Tromsø en hiver, vous en serez émerveillés !

Pour suivre une famille norvégienne sur Netflix : Home for Christmas

Un petit livre intéressant par un Québécois qui vit en Norvège : The social guide book to Norway

www.thesocialguidebook.no/products/the-social-guidebook-to-norway-1

À la découverte de la littérature norvégienne

www.babelio.com/liste/4536/A-la-decouverte-de-la-Norvege-litteraire

Saviez-vous que Edvard Munch, reconnu pour son Cri fait partie des artistes norvégiens ?

www.barnebys.fr/blog/9-artistes-norvegiens-a-connaitre-absolument

Auteur/Autrice

  • Cécile Lazartigues - Chartier

    Consultante en Interculturel, stratégie et développement, Cécile Lazartigues-Chartier, grande voyageuse, a toujours été curieuse de l’Autre. C’est en 1997 qu’elle choisit de quitter la France pour s’installer en famille à Montréal. Une belle aventure qui perdure depuis avec bonheur. C’est après ses études universitaires en Europe (Lettres, Communication et un DESS en commerce international), qu’elle s’est orientée tout naturellement vers des milieux stimulants, créatifs et à l’international.

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