Tout ce qu'il faut retenir de l'actualité européenne 2024-2025

Tout ce qu'il faut retenir de l'actualité européenne 2024-2025

Fin de saison pour Lesfrancais.press, le site d’actualités des Français de l’étranger et des expatriés, mais aussi pour Euractiv, le leader de l’information européenne. Et comme chaque année, on revient sur les faits marquants de la saison. Alors que fallait-il retenir de l’actualité européenne 2024/2025 ?

Les 12 derniers mois furent bien remplis, crise en Ukraine, guerre commerciale, tensions budgétaires et impératifs sécuritaires ont ponctué l’année d’Ursula von Deyer.

Le nouveau plan financier de l’UE

Les premiers mois de la nouvelle mandature d’Ursula von der Leyen furent dédiés en plus de l’actualité internationale à imaginer un nouveau budget pour l’Union européenne de 2027 à 2032. Cela se traduit par la soumission d’un cadre financier pluriannuel (CFP) aux institutions. Celui-ci est le plan de dépenses traduisant les priorités financières de l’UE sur au moins cinq ans, dans la limite de ses ressources propres (article 312 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne [TFUE]).

Celui-ci a été construit, en plus, dans un contexte monétaire tendu. L’Europe voudrait bien damer le pion au Dollar.  Un défi qui s’inscrit dans la logique de résistance aux attaques douanières des USA qu’on affronte depuis l’investiture de Donald Trump.

budget union européenne
Photo illustration ©Adobestock

Une guerre commerciale inattendue

Avec l’arrivée de ce président américain pour son deuxième mandat, c’est l’échiquier diplomatique et la table que Donald Trump a renversé en quelques mois. L’allié américain sur plusieurs sujets s’est révélé instable. Une onde qui a déstabilisé la solidarité européenne.

Les conséquences furent multiples et parfois bien éloignées des rivages de la Côte Est des USA. Les agriculteurs, déjà régulièrement en conflit avec la commission européenne, ont dû manger leur pain noir.

Mais dans ce marasme, la France a remporté la compétition pour accueillir la nouvelle autorité douanière sur son sol à Lille.

guerre commerciale UE-USA
Photo illustration ©Adobestock

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Un pilier vacille : Schengen

L’autre grand sujet, et ce n’était pas prévu, c’est la dynamique négative qui s’est installée au sein de l’Espace Schengen pourtant cette année il célébrait ses 40 ans. Signé le 14 juin 1985 à Schengen, un petit village situé sur la triple frontière Luxembourg – France – Allemagne, le traité de l’espace Schengen marque le début de la libre circulation en Europe. 

Si la suppression des frontières intérieures constitue l’un des piliers du traité de Schengen, celui-ci prévoit néanmoins des exceptions en cas de circonstances exceptionnelles.  Chaque État membre peut temporairement rétablir des contrôles aux frontières en cas de menace pour l’ordre public ou la sécurité nationale. Cette mesure ne peut excéder six mois et doit faire l’objet de consultations préalables avec les autres pays membres. Une disposition qu’un nombre d’États important ont activée cette année.

Les raisons ? Le retour de la part d’une vague migratoire et les lacunes des systèmes nationaux de gestion des arrivées, qui attend toujours leur unification quitte à provoquer de nombreux couacs aux frontières qui étaient parfois ouvertes depuis des décennies comme celle entre l’Allemagne et le Luxembourg.

L’espace Schengen a 40 ans ©Commission européenne
L’espace Schengen a 40 ans ©Commission européenne

Vers une défense européenne ?

L’autre surprise, encore une fois liée au retour de Donald Trump, c’est le volet sécuritaire qui s’est imposé comme sujet prioritaire. Alors que les États avaient rejeté, et en premier lieu la France du Général De Gaulle, le projet soumis par les pères fondateurs de l’Europe dans les années 50/60, de constituer une Communauté de Défense européenne, les exigences américaines le remettent en scelle.

Cette évolution aura de lourdes conséquences, les Européennes ayant largement délégué leur défense à l’allié américain. Il va falloir se rééquiper et financer ces nouvelles dépenses. Et pour cela, Ursula von der Leyen a repris l’idée de l’emprunt commun comme cela avait été fait pour la Covid. C’est donc 800 milliards d’euros qui seront levés afin d’acheter du matériel militaire européen et militariser une partie de l’Agence spatiale européenne (deux aubaines pour la France).

C’est donc un changement fort de paradigme fort pour l’Europe mais aussi un réveil salvateur que la Commission européenne voudrait voir pris en compte par les populations. Pour cela, elle désire mettre en place un plan d’autonomie des citoyens en cas de catastrophes naturelles ou d’attaques militaires.

Mais ce virage aura aussi des conséquences financières sur les autres volets du fameux cadre financier pluriannuel Parmi les victimes, on retrouve les régions de nos pays qui vont devoir se serrer la ceinture avec moins de subventions.

Rencontre UE/Ukraine en Septembre 2024 ©AFP
Rencontre UE/Ukraine en Septembre 2024 ©AFP

Le Green plan en péril ?

Dans un monde en pleine reconfiguration géopolitique, le Green Deal européen semble être en mauvaise posture. Sera-t-il sacrifié sur l’autel de la compétitivité des entreprises ? De récentes mesures de simplification administrative annoncées par la Commission sèment le doute. Visent-elles juste à une plus grande efficacité ou viennent-elles détricoter les ambitions vertes de l’Union européenne ?

Fin février, la Commission européenne a présenté un paquet de mesures pour doper la compétitivité des entreprises, notamment grâce à de la simplification administrative. Cet ensemble de propositions nommé « Omnibus » doit à présent être approuvé par le Parlement et le Conseil de l’UE.

Dans le viseur se trouve la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, mais aussi de respect des droits humains. Une directive votée en mai qui, à peine sortie des cartons, se voit donc déjà modifiée. Vu les heures de travail sur le contenu, la formulation et puis toutes les négociations précédant son adoption, c’est à se demander si l’Europe a autant de temps et d’argent à perdre… Du côté de la Commission, le but affiché est en tout cas de limiter ces mesures aux très grandes entreprises pour réduire les charges administratives sur les PME et les agriculteurs.

Mais certains défenseurs de l’environnement et des droits humains y voient plutôt un recul des objectifs du Green Deal, sur l’autel de la compétitivité. Tandis que d’autres évoquent la nécessité de s’adapter aux citoyens qui modifient ses habitudes plus lentement que prévu.

Photo illustration ©Adobestock
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Une vie commune compliquée

Pour finir, on se penche sur la vie de la communauté constituée des 27 États de l’Union européenne. Car celle-ci est de plus en plus dense et compliquée. Si la paix et la prospérité nous ont réunis, les risques de guerre et les tensions commerciales mondiales posent les graines de la discorde.

Les différences culturelles entre les peuples européens s’affrontent avec d’un côté l’Ouest du continent et de l’autre ceux intégrés en 2004 menés par la Hongrie. Victor Orban, proche de Vladimir Poutine, n’hésite pas à contester des fondamentaux du droit européen comme le respect des minorités quelles qu’elles soient comme l’homosexualité.

Il y a encore beaucoup de chemin pour unifier les Européens, pourtant le temps presse, la Russie, la Chine, mais aussi les USA aiguisent leurs appétits.

Mais l’Union européenne, c’est aussi un outil que les citoyens parfois connaissent mal mais ce n’est pas le cas des Français de l’étranger qui ont pleinement profité de l’intégration européenne comme notre consultation le dévoilait.

illustration citoyen europeen
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