Plus d’un million de personnes ont manifesté à Hong-Kong contre une loi d’extradition vers la Chine extrêmement controversée et ce alors que se déroulent les commémorations du 30ème anniversaire de Tian’anmen. Forte de 25 000 résidents, la communauté française sur place est vigilante. Rencontre et explications avec Catya Martin, élue consulaire et rédactrice en chef du magazine francophone
Depuis la rétrocession à la Chine en 1997, Hong-Kong bénéficie d’un statut particulier pour 50 ans « Un pays, deux systèmes ». Les tensions sont aujourd’hui palpables entre cette ancienne colonie britannique et l’empire du milieu. Les pressions sont fortes pour imposer, bien en avance, de nouvelles règles.
La Cheffe de l’exécutif, Carrie Lam, est confrontée à une contestation de masse et unique depuis les manifestations de Tian’anmen en 1989 où près de 1,5 millions de personnes avaient manifesté. Le 10 juin, ce sont près de 1 million de personnes qui ont protesté contre la loi d’extradition proposée par le parlement hongkongais (LegCo).
« Cette mesure concerne tous les résidents, expatriés inclus. »
Cette loi permettra à la Chine continentale de demander à Hong-Kong l’extradition de toutes personnes considérées
comme suspects et donc jugées en Chine, en dehors du cadre législatif local. Les Hongkongais craignent, avec cette loi, une véritable remise en cause de leurs libertés. Cette mesure concerne tous les résidents, expatriés inclus.
C’est un climat d’inquiétude qui s’instaure pour tous. Le territoire de Hong-Kong a toujours été considéré comme une porte vers la Chine avec une réelle sécurité juridique et économique permettant à chacun de pouvoir vivre en toute sérénité. La présence renforcée de la Chine, bien avant 2047, se fait sentir chaque jour de plus en plus.
Cette loi peut aussi avoir un impact sur les accords bilatéraux signés par Hong-Kong (ex. les mesures de rétorsions US contre la Chine pourraient être élargies le 20 juin à Hong-Kong ?
« Si les élus utilisent leur temps à bon escient, et qu’il leur en faut plus, il y aura la possibilité d’envisager une rallonge. Cependant, s’ils utilisent leur temps pour créer le chaos, je réduirais le temps de débat » Andrew Leung, Président du Parlement