Un des objectifs de la réforme des retraites présentée par le Gouvernement est d’augmenter le taux d’emploi des seniors qui est en France inférieur à la moyenne européenne. En 2010, le report de l’âge légal de 60 à 62 ans avait contribué à une nette augmentation du taux d’emploi des 55/64 ans qui est passé de 42 à 56 % de 2011 à 2021. L’augmentation du taux d’emploi suppose un report de l’âge effectif de départ à la retraite et un maintien réel dans les effectifs des entreprises des salariés.
Une corrélation assez logique existe entre âge légal et âge effectif
Au sein de l’Union européenne, les âges légaux de départ à la retraite varient entre 62 (France) et 67 ans (Italie, Danemark) quand les âges effectifs varient de leur côté de 60,2 (Luxembourg) et 65,5 ans (Italie). En France, l’âge effectif est de 62,5 ans selon la Commission européenne. En moyenne au sein de l’Union, l’âge légal est de 64,5 ans et l’âge effectif est de 63,4 ans.
Une corrélation assez logique existe entre âge légal et âge effectif. Les États qui ont les âges légaux les plus élevés sont ceux où les actifs partent le plus tard à la retraite. Seuls le Luxembourg et la Croatie se distinguent en la matière en ayant des âges effectifs parmi les plus faibles malgré le fait que leur âge légal soit dans la moyenne.
Les sorties anticipées peuvent peser sur l’âge effectif. En France, un quart des actifs partent avant 62 ans. Peuvent ainsi partir de manière anticipée à la retraite les fonctionnaires de catégorie active (policiers, personnels pénitentiaires, infirmiers, etc.), certains personnels des régimes spéciaux, les bénéficiaires du dispositif « carrières longues », etc.
Le taux d’emploi des seniors est plus important au sein des États dont les âges légaux de départ à la retraite sont plus élevés. Cette corrélation est surtout vérifiée entre 55 et 59 ans.
Un taux de chômage élevé peut expliquer que certains États ont des taux d’emploi relativement faibles après 60 ans même si leur âge légal est élevé. Les mécanismes d’invalidité peuvent également réduire le taux d’emploi. L’Italie est dans cette situation.
Le taux d’emploi au-delà de 60 ans dépend avant tout du niveau des compétences
Selon les calculs réalisés par Patrick Artus, Directeur de la recherche et des études de Natixis, le recul d’un an de l’âge légal de la retraite accroît, en moyenne, de 0,40 an l’âge effectif de la retraite et augmente de 2,4 points le taux d’emploi des 60-64 ans.
Le report de l’âge légal nécessite des actions en faveur de l’emploi des seniors avec une politique de formation adaptée afin de préparer en amont des reconversions. Le taux d’emploi au-delà de 60 ans dépend avant tout du niveau des compétences de la population active. Les États les mieux classés dans l’enquête sur les compétences de la population active de l’OCDE (enquête PIAAC), à savoir la Suède, la Finlande, les Pays-Bas, le Danemark et la République tchèque, ont des taux d’emploi et un niveau de formation supérieurs à la moyenne de l’OCDE.
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