Faut-il le rappeler mais la Suisse n’est pas membre de l’Union européenne, et cela a un impact sur les relations entre la France et ce petit pays à la réussite insolente. Car malgré, les nombreux accords qui fluidifient les échanges des deux côtés de la frontière, les Français sont considérés comme des immigrés profitant du système (cela devrait peut-être faire réfléchir certains en France ?). Et pour cette rentrée scolaire 2025/2026, Le ton est monté jour après jour entre la France et Genève. En cause, l’arrêt de la scolarisation en 2026 de 2 500 enfants domiciliés en France, et inscrits dans des écoles genevoises.
Une décision jugée "unilatérale" du Conseil d'Etat de Genève
Le Conseil d’Etat de Genève est resté inflexible lors d’une rencontre organisée le mois dernier par la préfète de région et la rectrice académique. En conséquence, plusieurs milliers d’élèves, essentiellement suisses, risquent de se retrouver dans des établissements scolaires français déjà saturés. Car les Suisses n’hésitent pas à passer la frontière pour venir vivre chez nous où tout est moins cher.
En 2018 déjà, les règles avaient changé. Mais jusqu’ici, une tolérance était accordée. Les élèves frontaliers pouvaient ainsi terminer leur scolarité obligatoire à Genève. Les enfants qui avaient déjà un frère ou une sœur scolarisée dans le canton étaient admis dans les écoles genevoises, pour autant qu’un des parents soit imposé à la source à Genève. Mais aujourd’hui, le ton a changé. Le canton veut « exclure les élèves frontaliers, des enfants« , s’agace Yves Krattinger, papa d’un enfant de 10 ans, concerné par la situation, et interviewé sur la RCF.
Pour une fois, notons que les expatriés français ne sont pas concernés puisqu’ils sont résidents en Suisse. C’est plutôt les expatriés suisses qui se retrouvent au pied du mur soit ils rentrent pour que leurs enfants puissent continuer leur parcours scolaire « chez eux », soit ils devront les scolariser en France. La double peine pour notre pays qui n’impose pas ses résidents travaillant en Suisse mais qui devra prendre en charge leur scolarité.
Les élus de Savoie mobilisés
Virginie Duby-Müller, Anne-Cécile Violland, députées de Haute-Savoie, Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, et Florent Benoit, maire de Vulbens et président de la communauté de communes du Genevois ne cachent pas leur agacement. Dans une déclaration commune, ils s’expriment sans détour :
« Nous souhaitons le dire sans aucun ménagement, c’est une honte.
C’est un mépris, principalement pour les enfants qui vont être expulsés de leur école, C’est un mépris pour les familles, C’est un mépris pour les élus locaux français, C’est un mépris du canton de Genève pour la France. Madame HILTPOLD doit avoir honte. Honte de prendre de telles mesures et de s’enfermer dans un mutisme insupportable ! Nous parlons d’enfants et de leur développement, nous parlons de familles. Qu’ils habitent d’un côté ou de l’autre de la frontière, ils ne méritent pas d’être ainsi stigmatisés. C’est une indignité »
Virginie Duby-Müller, Anne-Cécile Violland, députées de Haute-Savoie, Loïc Hervé, sénateur de Haute-Savoie, et Florent Benoit, maire de Vulbens et président de la communauté de communes du Genevois
En réponse, le Conseil d’État a « proposé la mise en place d’un groupe de suivi, notamment pour disposer d’une estimation quantitative et géographique des impacts sur les différentes communes françaises et évaluer de manière continue les effets de cette décision ». C’est la seule petite concession qui est en plus une disposition qui ne signifie pas grand-chose en l’état. Marc Ferracci, de nouveau député des Français de Suisse, pourrait-il faire le conciliateur ? Pour l’instant, il ne s’exprime pas sur le sujet















