La Namibie, un pays qui semble bien lointain, bien exotique dont on a rarement l’occasion de parler dans le média dédié aux Français de l’étranger. Et pour cause, ils sont 178 à être inscrits au registre consulaire. Les estimations les plus larges évoquent le chiffre de 350/400 de nos concitoyens installés dans le pays. Pourtant, ce tout jeune Etat né en 1990 qui n’est réellement devenu indépendant que depuis 1998 a réussi à se hisser dans le top mondial du Rugby et affrontera donc la France ce 21 septembre.
La Namibie, allemande puis sud-africaine
Après de brèves incursions portugaises au 15ème siècle et les explorations néerlandaises du 18ème siècle, les Allemands finissent par coloniser les lieux. Ils occupent la côte ouest en 1878 et entreprennent des missions évangélisatrices qui concernent les peuplades autochtones. En 1884, la région devient officiellement un protectorat allemand, appelé « Sud-ouest africain allemand ».
Après le traité de Versailles et la capitulation allemande, le pouvoir germanique a pour obligation d’abandonner ses colonies. C’est à ce moment que la Société des Nations place le territoire namibien sous le mandat de l’Union Sud-Africaine. Sous celui-ci, l’expropriation des fermiers noirs continue au profit des fermiers boers (blancs néerlandais), lesquels obtiennent la majorité des terres. En 1928, la ségrégation y est même instaurée, comme en Afrique du Sud. Néanmoins, malgré plusieurs tentatives d’annexion de la part de Pretoria, le territoire namibien demeure séparé de l’Afrique du Sud. En 1958, les Ovambo demandent même l’indépendance et alliés aux autres peuples autochtones créent l’Organisation du peuple du sud-ouest africain (SWAPO).
Ambassade de France en Namibie (Windhoek).
Une indépendance compliquée
En 1974, la SWAPO entame une guérilla en réponse à l’occupation sud-africaine. Celle-ci dure 4 ans et débouche sur un cessez-le-feu, à l’issue duquel sont organisées des élections supervisées par Pretoria. Celles-ci donnent un résultat non-reconnu par les instances internationales, du fait de l’influence controversée du régime sud-africain pendant le déroulement du scrutin.
Ainsi, ce n’est qu’en 1988 que l’Afrique du Sud accepte l’indépendance de la Namibie, en signant les accords de Brazzaville, en l’échange d’un cessez-le-feu définitif. Des élections ont lieu un an plus tard, en Namibie, et entérinent le processus d’indépendance.
Le centre culturel franco-namibien assure des cours de français pour tous les niveaux.
Le centre culturel franco-namibien
Si l’ambassade n’a pas fermé ses portes, il n’y a plus de section consulaire à Windhoek, la capitale de Namibie. Le pays a été rattaché à la circonscription consulaire de Johannesburg. Ainsi, le consulat général de France à Johannesburg est compétent pour toutes les démarches administratives des Français résidents en Namibie.
Mais alors quid de la présence française hors du champs diplomatique ? Pour cela, il faut compter sur le centre culturel franco-namibien. Depuis sa création en juillet 1991, ce centre culturel binational a su s’imposer comme un acteur incontournable de la vie culturelle et intellectuelle en Namibie. Son conseil d’administration est composé à égalité de membres désignés par la France et par la Namibie.
A l’indépendance, en 1990, les autorités namibiennes avaient pour objectif de développer l’identité culturelle du tout jeune pays en favorisant son ouverture sur de nouveaux espaces – dont la francophonie.
Soutenu par la France, ce défi s’est incarné dans la création du centre culturel franco-namibien (CCFN) dès 1991, avec aujourd’hui comme slogan : « Where cultures meet ! ». Cette volonté commune ne s’est depuis lors jamais démentie et le Centre est rapidement devenu un espace de rencontres, intergénérationnel et interculturel, rassemblant la mosaïque de communautés qui fait la richesse de la Namibie.
Avec son architecture remarquable, le CCFN bénéficie d’un emplacement attractif au cœur de la capitale, sur un terrain de 4 000 m², don de la Namibie à la fondation de droit local qu’est le centre.
Vecteur des valeurs françaises et universelles, le CCFN contribue à la promotion de la francophonie et de la culture ainsi que des arts namibiens et français, et au-delà, dans toutes leurs dimensions.
Le centre assure des cours de français pour tous les niveaux, en petits groupes ou en cours particulier.
Le centre propose aussi, tout au long de l’année, une programmation culturelle d’une grande diversité : expositions, séances de cinéma, conférences, débat d’idées sur des enjeux contemporains, ou autres événements d’intérêt public. De plus en plus, le centre contribue à organiser des événements culturels en dehors de ses murs, ou même hors de Windhoek, dans le pays, afin que sa programmation bénéficie à la population namibienne au-delà de la capitale.
Le centre accueille régulièrement des événements organisés par des institutions namibiennes ou internationales, lorsque les espaces à disposition correspondent à leurs besoins : galerie d’exposition, salle de cinéma, terrasses, espaces extérieurs…
Depuis avril 2016, il accueille un Espace Campus France qui conseille et accompagne dans leurs démarches les jeunes étudiants namibiens souhaitant poursuivre des études en France.
Abrité dans un monument historique, la salle du restaurant accueille des expositions et la très populaire terrasse Acoustic Friday, rendez-vous mensuel des fans de la musique live.
C’est évidemment là-bas que les Français se sont donnés rendez-vous pour soutenir le XV de France. Vous êtes dans le pays ? Pensez à réserver votre place en cliquant sur le bouton ci-dessous !
Auteur/Autrice
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Samir Kahred a suivi ses parents dont le père était ingénieur dans une succursale du groupe Bouygues. Après une scolarité au Lycée français et des études au Caire, il devient journaliste pour des médias locaux et correspond pour lesfrancais.press
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