Écouter le podcast avec Sophie Briante-Guillemont
En déplacement à Honk-Kong, la parlementaire Sophie Briante-Guillemont s’est entretenue avec notre correspondante Lesfrançais.press. Sénatrice représentant les Français établis hors de France, notre invitée a rejoint le Sénat en août 2024, en remplacement de Jean-Pierre Bansard, décédé. Elle nous parle de son parcours et de son ambition de modifier l’image au Parlement français de notre diaspora hors de France : « on a encore une vision assez dépassée de ce qu’est un Français de l’étranger. On est resté dans des clichés sur l’expat ».
Représenter une nouvelle génération au Sénat
Rattachée au groupe du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), membre active de l’ASFE (Alliance solidaire des Français de l’étranger), Sophie Briante-Guillemont est à ce jour la plus jeune sénatrice siégeant à la Commission des lois.
Née à Buenos Aires en Argentine, binationale, elle est « française de l’étranger depuis toujours », nous dit-elle. Et, elle nous confie que « c’est une de (mes) motivations pour être sénatrice des Français de l’étranger », et aussi de « porter une nouvelle génération de Français de l’étranger au Sénat. », explique l’élue.
Les vieux clichés sur les Français de l'étranger
Au cours de cette interview, Sophie Briante-Guillemont affirme vouloir changer la vision souvent dépassée des Français de l’étranger au Parlement, notamment en rappelant la diversité des profils (binationaux, Français nés à l’étranger, etc.). Elle le constate, « on a encore une vision assez dépassée de ce qu’est un Français de l’étranger. On est resté dans des clichés sur l’expat ».
Projet de loi pour les Français de l'étranger
Et le dépôt prochain d’un projet de loi sur les expatriés comme annoncé par Laurent Saint-Martin, ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l’étranger, est une occasion pour faire évoluer l’image de nos ressortissants vivant hors de France.
« Ce qu'on sait pour l'instant de Laurent Saint-Martin (…) c'est qu'effectivement, il avait l'ambition de faire un projet de loi consacré aux Français de l'étranger à la rentrée »
Sophie Briante-Guillemont, Sénatrice des Français établis hors de France
À cette occasion, la parlementaire souhaite, entre autres, que le sujet des entrepreneurs français à l’étranger soit inclus. Elle soutient également l’idée de la création fonds d’urgence, notamment pour les situations de violences conjugales à l’étranger.
Sur ce sujet, l’élue ASFE soutient la plateforme « Save You » et appelle à une mobilisation de tous les partis pour lutter contre les violences conjugales. Elle insiste notamment sur la nécessité de formations pour les agents consulaires et l’utilisation de tous les acteurs de la société civile française à l’étranger pour libérer la parole. « Il faut que ce soit apolitique et transpartisan, c’est-à-dire que tout le monde doit s’en saisir, indépendamment de son étiquette politique, de son association. […] Il faut utiliser tous les acteurs de la société civile française à l’étranger pour en parler le plus possible », précise-t-elle.
Inscription au registre des Français de l'étranger
Outre ce projet de loi, la sénatrice Sophie Briante-Guillemont se montre favorable à un système incitatif pour l’inscription au registre des Français établis hors de France, plutôt qu’une obligation perçue comme du « flicage ». Elle évoque l’ambition du gouvernement sur ce point.
Aux Français de l’étranger, « vous avez des représentants, faites en sorte qu'ils soient encore mieux élus, et donc que notre voix puisse porter le plus possible au sein du Sénat »
Sophie Briante-Guillemont, Sénatrice des Français établis hors de France
Il est toutefois conseillé de s’inscrire à partir du moment où on est plus de 6 mois quelque part, ce qui, en réalité, pose aussi la question de tous les étudiants français qui sont à l’étranger.
Consultation des expatriés et débat public
Pour changer l’image des expatriés, la jeune parlementaire est favorable à une consultation large des Français de l’étranger, au-delà des assises de la protection sociale actuellement en cours. « Ce qui est important aussi, c’est d’avoir quelque chose qui soit vraiment représentatif de ce que pense la communauté française », argumente-t-elle.
Message aux Français de l'étranger
Enfin, notre invitée recommande aux Français de l’étranger de s’inscrire au registre et à voter aux élections consulaires pour mieux représenter leurs intérêts au Sénat. « Mon message, c’est vous avez des représentants, faites en sorte qu’ils soient encore mieux élus, et donc que notre voix puisse porter le plus possible au sein du Sénat. »
Auteur/Autrice
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Catya Martin a eu plusieurs vies. Après une carrière dans le groupe Dassault, elle s'envole avec sa famille pour Hong-Kong où elle se pique pour le journalisme et l'expatriation. Elle y crée Trait d'Union et est élue Conseillère consulaire en 2014 et 2021. Elle a créé aussi La French Radio Hong-Kong, partenaire du site Lesfrancais.press
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