Sentiments anti-français : la propagation ?

Sentiments anti-français : la propagation ?

Les autorités singapouriennes ont annoncé ce mardi 24 novembre, l’expulsion de 15 ressortissants bangladais pour avoir envoyé sur les réseaux sociaux des messages incitant à la violence contre la France. Ce, suite aux propos tenus par le président Macron défendant le droit à la caricature au nom de la liberté d’expression.

Des Bangladais mis en cause

Ainsi, selon le ministère singapourien de l’Intérieur, les services de renseignements singapouriens avaient renforcé leur surveillance depuis début septembre, aprés la publication des caricatures contre l’Islam. Ce qui a permis d’arrêter les Bangladais pour ensuite les expulser.

Un communiqué du ministère a ajouté que les migrants bangladais, la plupart des ouvriers travaillant dans le bâtiment, ont publié des messages «qui incitaient à la violence ou encourageaient les troubles communautaires» en réponse aux attentats en France.

En Russie, le président Tchétchène cible les expatriés français

Ramzan Kadyrov, l’autocrate que Vladimir Poutine a installé à la tête de la république russe de Tchétchénie, accuse Macron d’être le « chef de file du terrorisme » et encourage les menaces contre les ressortissants français.

« Le président français devient désormais un terroriste. Soutenant les provocations, il appelle secrètement les Musulmans à commettre des crimes. Vous forcez les gens au terrorisme, poussez les gens vers lui, vous ne leur laissez pas le choix et vous créez les conditions pour nourrir les idées extrémistes dans l’esprit des jeunes »

Ramzan Kadyrov

Encore plus grave, le mufti de Tchétchénie a accusé Macron d’être « l’ennemi de tous les Musulmans »

« Les Français ordinaires, ceux qui ne soutiennent pas Macron, peuvent être tranquilles à Moscou et à Grozny. Ceux qui le soutiennent sont nos ennemis. Comment nous découvrons ce que pense tel ou tel Français? Nous lui demanderons. Et alors… Macron est loin de lui, il est là, donc ça peut être à lui de répondre pour les mots de son président ».

Le mufti de Tchétchénie

De telles menaces engagent directement Kadyrov, qui contrôle d’autant plus étroitement le mufti que son propre père a longtemps occupé ce poste. Mais la responsabilité du Kremlin est aussi en cause, la Tchétchénie n’étant qu’une composante de la fédération russe.

Le Pakistan alimente la confusion

«Macron fait aux musulmans ce que les nazis infligeaient aux Juifs».

Shireen Mazari, Ministre pakistanaise

Cette attaque extrêmement grave semble se bâtir sur une mauvaise compréhension, volontaire ou non, d’un des points du projet de loi contre le séparatisme (rebaptisé «projet de loi confortant les principes républicains»), dévoilé la semaine dernière. Il y est indiqué que les enfants français, dès lors qu’ils sont en âge d’aller à l’école (trois ans), recevront un identifiant national, qui permettra aux académies de s’assurer que chacun est bien inscrit et se rend dans un établissement scolaire. Une mesure permettant d’empêcher la scolarisation à domicile, ciblée par le gouvernement comme étant une façon de soustraire un enfant à la République, en préférant lui enseigner d’autres valeurs, notamment religieuses.

En aucun cas il n’est question dans le texte de ne réserver ce dispositif qu’aux enfants «musulmans». Mais pour des raisons de politique intérieur, essayant de flatter la tranche la plus extrémiste de la population, les ministres rivalisent de « fake news ».

Une laïcité incomprise dans le monde ?

Il n’y a pas que les pays musulmans qui interprètent sauvagement les propos du président de la République Française. Aux USA, où le président jure sur la bible, l’emballement médiatique peut amener à des situations ubuesques.

“Les Français non blancs sonnent l’alarme sur Macron depuis des années. Mais les médias mondiaux voulaient l’oindre comme un saint centriste, la personne qui a sauvé la France de Marine Le Pen. Maintenant, il veut donner des numéros d’identification aux enfants musulmans pour aller à l’école”

Karen Attiah, éditrice au service “Global Opinions” du Washington Post

Une traduction faite un peu trop vite ? Un message posté sur le réseau social Twitter ce samedi 21 novembre, par Karen Attiah, éditrice au service “Global Opinions” du prestigieux Washington Post a mis le feu aux poudres. Elle y écrivait notamment que le gouvernement français allait donner aux enfants musulmans un “numéro d’identification” afin de s’assurer qu’ils vont bien à l’école. 

Karen Attiah a finalement supprimé son message dimanche dans la journée avant d’en publier un autre. Elle reconnaît son erreur, mais maintient ses inquiétudes quant au climat dans lequel vivent les personnes de confession musulmane en France. 

Il y a donc encore beaucoup de travail, de pédagogie pour expliquer le sens de la Laïcité dans notre République qui, rappelons-le, est séparée de tous cultes et garantie à tout citoyen le droit de pratiquer sa religion.

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