Sarah Halimi, de Paris à Jérusalem en passant par Londres.

Sarah Halimi, de Paris à Jérusalem en passant par Londres.

Ce lundi 26 avril, les Français, où qu’ils soient dans le monde, gardent une pensée pour cette médecin qui dirigeait une crèche et qui a été lâchement massacrée par son voisin. Un crime qui restera sans procès.

Des manifestations partout en France…

En effet, la Cour de cassation a confirmé, le 14 avril dernier, l’irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi, écartant de facto la tenue d’un procès. L’instance a entériné le caractère antisémite du crime mais confirmé l’impossibilité de juger son auteur, hospitalisé en psychiatrie, compte tenu de l’abolition de son discernement lors des faits. Face à ce qu’ils considèrent comme une injustice, plusieurs collectifs de citoyens et de représentants de la communauté juive avaient appelé à cette mobilisation. 

Le principal rassemblement s’est tenu place du Trocadéro à Paris. D’autres manifestations ont eu lieu à Bordeaux, Marseille, Lyon, Lille, Strasbourg et Nice notamment. 

« C’est une émotion nationale, le principe posé par ce jugement est incompréhensible (…) nous attendons une mobilisation très forte, au nom de la justice, du droit, de l’intelligence, de la lutte contre l’antisémitisme »

Le grand rabbin de France, Haïm Korsia à l’AFP

…et partout où il y avait des Français expatriés

Cette mobilisation a trouvé un écho chez les Français de l’étranger. Dans plusieurs pays, des appels à manifester devant des ambassades et consulats français ont été relayés sur les réseaux sociaux.

Manifestation devant l’Ambassade de France à Tel-Aviv

Des rassemblements ont notamment eu lieu en Israel, au total, environ 500 personnes étaient rassemblés à Tel Aviv où la sœur de Sarah Halimi a récemment porté plainte pour obtenir gain de cause. 

«J’ai honte d’être française, la France de mon enfance n’existe plus. Je suis atterrée qu’une femme juive ait été assassinée en France parce qu’elle était juive.»

Roselyne Mimouni, une retraitée franco-israélienne ayant manifestée à Tel-Aviv

Une autre manifestation à Jerusalem en coordination avec le Cnef de M Sam Kadosh a réuni, elle aussi, plus de 500 personnes dont une grande partie de la famille de la victime présente en Israël. Les organisateurs ainsi que quelques participants dont Jonathan-Simon Sellem, conseiller consulaire, ont été reçus par Son Excellence l’ambassadeur de France Eric Danon.

Manifestation devant l’Ambassade de France à Tel-Aviv

Mais d’autres réunions rassemblant quelques dizaines de participants ont aussi eu lieu à Londres, à Bruxelles et à Washington devant les ambassades de France.

Et après ? Quels changements ?

Suite à la décision de la Cour de cassation la semaine dernière de déclarer irresponsable pénalement le meurtrier de Sarah Halimi, la LICRA a lancé une pétition appelant Anne Hidalgo à œuvrer afin que la rue de Paris où habitait la sexagénaire assassinée parce que Juive porte son nom. Dimanche, lors de la manifestation, la maire de Paris a annoncé que cela serait chose faite dans les prochaines semaines.

« Alors aujourd’hui, nous Union des Français de Belgique, nous demandons que le meurtre de Sarah Halimi, s’il reste impuni en France et juridiquement, ouvre la voie à une autre manière de penser la conjonction d’actes antisémites et l’irresponsabilité pénale.« 

Véronique Lederman, élue française à Uccle en Belgique et candidate aux élections consulaires pour l’Union des Français de Belgique

Mais l’incompréhension née de l’impossibilité de tenir un procès a conduit le président Emmanuel Macron à réclamer « un changement de la loi » sur la responsabilité pénale des personnes atteintes de troubles psychiatriques sur fond de consommation de drogues.

Ce dimanche, Eric Dupond-Moretti a ainsi annoncé la présentation d’un projet de loi sur l’irresponsabilité « fin mai »

« Conformément à la demande du Président de la République, le gouvernement  présentera fin mai en Conseil des ministres un projet de loi pour combler le  vide juridique apparu dans l’affaire Sarah Halimi »

Eric  Dupond-Moretti sur Twitter.

Affirmant que « la France ne jugerait jamais les fous », Eric Dupond-Moretti  a estimé qu’il fallait « tirer les conséquences de la décision de la Cour de cassation »En toute logique, c’est donc la tenue d’un procès qui sera sacralisé même si la condamnation n’est pas exécutée du fait de l’irresponsabilité de l’auteur.

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