Emmanuel Macron a présenté ses vœux vendredi 6 janvier 2023 aux acteurs de la santé à l’hôpital de Corbeil-Essones (91). Le président a annoncé une série de mesures qu’il estime être « la politique publique qui permet de faire tenir toutes les autres ».
Vendredi midi, face aux soignants, le chef de l’État a d’abord tenu à saluer leur engagement et leur dévouement, avant de reconnaître que le défi des mois à venir serait de « réussir à garder les soignants qui sont déjà en place ».
« Il y a un vrai problème d’attractivité à régler » à l’hôpital, a-t-il ajouté, avant de dévoiler son « plan santé ».
Tout d’abord, Emmanuel Macron souhaite faire « gagner du temps médical » aux médecins généralistes, notamment en réorganisant leur temps de travail. Pour cela, le président a annoncé vouloir recruter plus d’assistants médicaux. Il en existe aujourd’hui 4 000 en France, l’objectif est qu’ils soient 10 000 d’ici la fin de l’année.
« Nous allons accroître le financement » pour atteindre cet objectif a dit le président, qui a également indiqué vouloir faire de même à l’hôpital afin de « renforcer les équipes au chevet des patients ».
Quelques instants avant le discours du chef de l’État, plusieurs soignants lui ont fait part de leur sentiment de perte de sens dans leur métier. « Tout le monde nous a oubliés » après la crise de la Covid, confient-ils.
Pour remédier à ce manque de reconnaissance, le chef de l’Etat veut « réorganiser les soins à l’hôpital pour retrouver une échelle humaine ». Revoir les plannings, accorder plus de temps aux malades, avoir un meilleur accès à la formation… Le président souhaite mettre en place une « liberté d’organisation » au sein de chaque service et un tandem administratif et médical à la tête de chaque établissement hospitalier.
Meilleur accès aux soins
Emmanuel Macron a reconnu qu’il y avait un problème d’accès aux soins sur le territoire français et a indiqué vouloir « redistribuer les soins » pour soulager les services d’urgence et remédier aux déserts médicaux.
Alors que les services d’urgence connaissent en France une crise sans précédent, le président a voulu se montrer rassurant en indiquant souhaiter ouvrir le chantier de la rémunération du travail de nuit.
Côté déserts médicaux, le chef d’État souhaite « mieux rémunérer » les médecins de ville qui assurent la permanence des soins et « prennent en charge des nouveaux patients », dans le but que les Français aient « accès à une offre de soin » quel que soit leur « bassin de vie ». Pour rappel, six millions de Français n’ont pas de médecin traitant, dont 600 000 avec des maladies chroniques. Ces malades se « verront proposer un médecin traitant avant la fin de l’année » ou à défaut « une équipe traitante », a-t-il promis.
Cette annonce intervient alors que les médecins libéraux se mobilisent depuis plusieurs jours afin que le prix de la consultation passe de 25 à 50 euros.
Enfin, le président veut revaloriser le rôle des médecins généralistes : « d’abord en les aidant à prendre en charge davantage de patients avec la rémunération qu’on va mettre en place, avec la multiplication aussi des aides », mais aussi en supprimant les tâches inutiles et en faisant évoluer les compétences des autres professionnels de santé.
« Comme la santé n’a plus de prix pour beaucoup de nos compatriotes, elle n’a plus de valeur », a-t-il ensuite jugé. Emmanuel Macron entend responsabiliser les patients, notamment lorsqu’un rendez-vous ne sera pas honoré.
Le président a conclu en assurant aux soignants qu’il reviendrait régulièrement les voir et qu’ils pouvaient compter sur lui « pour qu’on bâtisse l’hôpital et le système de santé que notre pays mérite ».
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