Saison touristique 2025 : ça coince en France

Saison touristique 2025 : ça coince en France

Après une saison estivale 2024 rythmée par les incertitudes liées aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris, la fréquentation touristique devait marquer un certain retour à la normale en 2025, en atteignant les niveaux enregistrés en 2023. Mais si en dans les grandes villes qui ont accueilli les JO l’année dernière, la fréquentation est en hausse, cela se fait aux dépens des autres régions. Alors pourquoi ça coince en France pour cette saison touristique 2025 ?

L’inflation

La première coupable désignée c’est l’inflation mondiale avec des taux importants ces dernières années, 5,76 % en 2024, 6,66% en 2023 et 8,63% en 2022. Le portefeuille des touristes en est amaigri, et cela commence à se faire sentir sur le tourisme. Alors que la saison estivale devrait battre son plein, les vacances d’été ont débuté difficilement pour certains professionnels du secteur.

Photo illustation de l'impact de l'inflation sur le tourisme en France ©AFP
Photo illustation de l'impact de l'inflation sur le tourisme en France ©AFP

À Martigues par exemple, dans les Bouches-du-Rhône, la plage est bondée. Pourtant, les commerçants autour peinent à en ressentir l’effet. « À cette heure-là, on [devrait avoir] au moins des bons qui vont jusqu’ici, avec beaucoup de sucrés, vu qu’on arrive à l’heure du goûter. On devrait être dans le gros rush de l’été jusqu’au 15 août. Et là, clairement, on commence à se poser des questions », confie Alexandre Pors, gérant de l’En-cas à TF1.

Un budget en baisse

En plus de l’inflation, la situation internationale et les difficultés rencontrées par tous les pays pour passer la mutation économique en cours, poussent à être raisonnable en limitant les dépenses en vacances. Ainsi le taux d’épargne a bondi et le budget vacances a, lui, chuté.

Les restaurateurs sont ceux qui souffrent le plus, car il y a un changement dans le comportement de la clientèle. Dans les postes de loisirs vacances, ce sont ceux-là qui pâtissent le plus de la hiérarchie des dépenses. Les touristes vont moins souvent au restaurant et quand ils y vont, ils dépensent moins. Une tendance que confirme Frédéric Ghintran, patron de trois restaurants à Nice à France 3.

« Dans mes établissements, je fais un peu mieux que l’an passé, mais ce n’est pas significatif de ce qui se passe autour de moi. Le panier moyen est à la baisse même s’il y a plus de clients qu’avant. Oscar, le 1er restaurant que j’ai eu dans la rue piétonne, fait 5 % de chiffre d’affaires de moins que l’an passé alors qu’il enregistre davantage de fréquentation. » – Frédéric Ghintran, patron de trois restaurants à Nice

Frédéric Ghintran devant un de ses restaurants ©Frédéric Ghintran
Frédéric Ghintran devant un de ses restaurants ©Frédéric Ghintran

Le salut par les étrangers

Sur les quatre premiers mois de l’année 2025, la France, selon l’agence dédiée, a en effet enregistré une nette progression de son attractivité auprès des clientèles étrangères. Les recettes touristiques internationales ont atteint 21,4 milliards d’euros, en hausse de 8 % par rapport à la même période l’an passé. Mieux encore : le solde de la balance des paiements touristiques s’est amélioré de 25,4 %, traduisant une intensification des flux entrants. Cette embellie s’explique notamment par le retour en nombre des visiteurs européens, avec des hausses significatives enregistrées du côté de l’Allemagne (+25 %), des Pays-Bas (+24 %) ou encore de l’Espagne (+15 %). Seule la clientèle britannique affiche un recul notable (-18 %).

Ainsi, les touristes internationaux sont attendus en nombre, les prévisions d’arrivées aériennes internationales annonçant une progression de 4,7 % sur la période juin-août 2025. Les visiteurs du Danemark, de Suède et d’Australie (+15 %), du Canada et de Chine (+10 %) seront notamment plus nombreux en France cet été. Les Américains aussi, mais dans une moindre mesure (+3 %).

Enfin, notons que les étrangers qui viennent chaque année sur la Côte d’Azur, et en particulier dans la ville du festival du film Cannes, continuent de dépenser. En particulier ceux issus des pays du Golfe (c’est une constante), qui choisissent l’ultra luxe mais il y a aussi, à Cannes comme à Nice, une clientèle Airbnb contre laquelle les avis sont très partagés.

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