Sabotages en mer Baltique : l’OTAN lance une nouvelle opération

Sabotages en mer Baltique : l’OTAN lance une nouvelle opération

En réaction à un sabotage présumé par la Russie de câbles sous-marins dans la mer Baltique, les membres de l’OTAN lancent une nouvelle opération militaire, la « Sentinelle balte ».

La 25 décembre dernier, le câble Estlink-2, qui relie la Finlande et l’Estonie, a été endommagé. La Russie est soupçonnée d’en être responsable.

En réponse à cet incident, les dirigeants des pays de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ont annoncé — lors du sommet des Alliés de la mer Baltique qui s’est tenu ce 14 janvier à Helsinki — un nouveau train de mesures pour faire face à de futurs actes de sabotage. Le plan vise à déployer davantage de moyens et établir des lignes directrices juridiques adaptées. Mais également à rationaliser les efforts de réparation des câbles.

Les coupures de câbles sous-marins ont été fréquentes l’année dernière. Selon la commissaire européenne à la Sécurité, la Démocratie et la Souveraineté technologique, la Finlandaise Henna Virkkunen, ces dommages « ne peuvent pas être un accident ».

Dans le cadre de l’opération « Sentinelle balte », des frégates, des avions de patrouille maritime et une petite flotte de drones navals seront déployés dans la région. Les chiffres exacts n’ont pas été fournis. Mais il est clairement indiqué que l’OTAN intensifierait ses efforts.

Plusieurs pays de l’Alliance militaire ont déjà renforcé de manière indépendante la présence de leur marine dans la région de la mer Baltique. L’Estonie et la Suède ont notamment envoyé des navires supplémentaires pour contribuer aux patrouilles de l’OTAN.

Ces pays prévoient également de regrouper leurs activités de surveillance. Ce qui permettrait de mieux contrôler la région. Ils souhaitent également utiliser des outils alimentés par l’intelligence artificielle. Cela fluidifierait le suivi des navires afin de protéger les câbles sous-marins.

Une réaction de « référence » pour l’OTAN

Le Premier ministre estonien, Kristen Michal, a félicité cette action commune et a qualifié la réaction finlandaise à ce sabotage présumé de « référence » pour l’OTAN.

Finlande, Helsinki : Henna Virkkunen (de gauche à droite), vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark, Ulf Kristersson, Premier ministre de la Suède, Gitanas Nauseda, président de la Lituanie, Alexander Stubb, président de la Finlande, Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN, Kristen Michal, Premier ministre de l'Estonie, Edgars Rinkevics, président de la Lettonie, Olaf Scholz (SPD), chancelier allemand, et Donald Tusk, Premier ministre de la Pologne. ©Kay Nietfeld/picture alliance via Getty Images
Finlande, Helsinki : Henna Virkkunen (de gauche à droite), vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark, Ulf Kristersson, Premier ministre de la Suède, Gitanas Nauseda, président de la Lituanie, Alexander Stubb, président de la Finlande, Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, Kristen Michal, Premier ministre de l’Estonie, Edgars Rinkevics, président de la Lettonie, Olaf Scholz (SPD), chancelier allemand, et Donald Tusk, Premier ministre de la Pologne. ©Kay Nietfeld/picture alliance via Getty Images

En effet, une fois que les dommages ont été signalés par l’opérateur, les autorités finlandaises ont détecté un navire suspect. Le pétrolier Eagle S, lié à la « flotte fantôme» russe. Ils l’ont immédiatement contacté. Puis, agissant en vertu de la législation finlandaise, elles l’ont arrêté. Le pétrolier a ensuite été escorté dans les eaux territoriales et de monter à bord.

Un groupe d’experts juridiques va maintenant tenter de clarifier la manière dont les navires de la flotte fantôme russe peuvent être traités. Le tout en restant dans la légalité au regard du droit de la mer des Nations unies.

Les membres de l’OTAN présents au sommet des Alliés de la mer Baltique travaillent également à l’élaboration d’un protocole d’entente. Ce dernier visant à rationaliser à l’avenir les efforts de réparation des dommages causés aux infrastructures sous-marines.

Pour le président finlandais Alexander Stubb, la résilience est essentielle.

« On ne peut pas empêcher tous les actes de sabotage, c’est pourquoi il est important de disposer de plusieurs sources d’énergie », a-t-il déclaré.

Le président finlandais a cependant ajouté que les efforts de sabotage n’ont jusqu’à présent pas eu d’impact durable sur la société dans son ensemble.

Les dirigeants ont toutefois prévenu qu’il fallait faire davantage pour assurer une défense efficace à l’avenir. Faisant écho à des déclarations antérieures, Mark Rutte a plaidé en faveur d’un financement accru de la défense : « c’est urgent, c’est urgent maintenant ».

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