Royaume-Uni : Macron propose un nouveau partenariat

Royaume-Uni : Macron propose un nouveau partenariat

En visite d’État au Royaume-Uni, le président Emmanuel Macron a proposé mardi 8 juillet aux parlementaires britanniques de marcher «épaule contre épaule» avec l’Union européenne (UE), pour s’affranchir des dépendances vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.

Il y a d’abord eu les plumeaux, les trompettes et les coups de canon, à l’arrivée en milieu de journée d’Emmanuel Macron et de sa femme Brigitte au château de Windsor, le palais du Roi Charles III où le couple présidentiel a passé la nuit.

Et puis est venu le discours du chef de l’État français au Palais de Westminster, devant les membres de la Chambre des lords et de la Chambre des communes, tout comme Nicolas Sarkozy l’avait fait en 2008 et avant que Donald Trump ne le fasse en septembre prochain.

Après les passages convenus sur la fraternité forgée sur les champs de bataille des deux Guerres mondiales, Emmanuel Macron s’est voulu très politique. Il a appelé Paris et Londres «à défendre l’ordre mondial», en Ukraine, au Moyen-Orient, en Afrique et dans le Pacifique.

Charles III et Emmanuel Macron, le 8 juillet 2025. ©Getty Images/Wiktor Szymanowicz_Future Publishing
Charles III et Emmanuel Macron, le 8 juillet 2025. ©Getty Images/Wiktor Szymanowicz_Future Publishing

Le président français a aussi milité pour que la France et le Royaume-Uni se libèrent des dépendances qui les entravent, aux niveaux militaire, économique et technologique, face à des superpuissances comme la Chine et les États-Unis.

«Le Royaume-Uni ne peut pas rester sur le côté, nous devons avancer épaule contre épaule», a lancé le président français, expliquant respecter le choix du peuple britannique d’avoir quitté l’UE, mais rappelant la «responsabilité» de Paris et Londres pour la sécurité du continent européen.

«Nous sommes confrontés à de nouvelles menaces, à des puissances nucléaires agressives, à des alliances parfois hésitantes», a expliqué le président de la République, plaidant pour «la construction d’un pilier européen fort au sein de l’OTAN».

Des mots qui renvoient étrangement à ceux prononcés au même endroit par Jacques Chirac en 1996, qui militait déjà pour que l’Europe se dote «des moyens d’assumer une plus grande part de responsabilités dans sa propre défense», en développant au sein de l’Alliance atlantique «une identité européenne de défense».

Progrès sur la migration attendus

Sur le volet migratoire, Emmanuel Macron a souligné que des «décisions» seraient prises lors du sommet franco-britannique qui se tiendra jeudi. Cependant, cette question ne pourra être réglée qu’en coordination avec l’Union européenne et ses États membres, a-t-il précisé.

Les négociations sur un accord (qui pourrait voir le Royaume-Uni renvoyer les migrants arrivés de France en échange de l’accueil par l’île de migrants souhaitant rejoindre des proches déjà installés au Royaume-Uni) ont été compliquées par l’opposition de certaines capitales européennes.

Le président français a également annoncé que la tapisserie de Bayeux, un chef-d’œuvre du XIe siècle illustrant la conquête de l’Angleterre, serait exposée au Royaume-Uni pour la première fois depuis 1000 ans entre l’été 2026 et l’été 2027. Une nouvelle qui n’a pas manqué de soulever un brouhaha enthousiaste chez les parlementaires britanniques.

Tapisserie de Bayeux
Tapisserie de Bayeux

S’adresser aux deux chambres du parlement britannique est un honneur rare. Nelson Mandela, Barack Obama ou encore Volodymyr Zelensky ont eu ce privilège, prononçant leur discours à Westminster Hall — un lieu solennel habituellement réservé aux interventions royales, choisi pour accueillir l’affluence exceptionnelle suscitée par ces figures historiques.

Emmanuel Macron, lui, n’a pas attiré une telle foule. Son discours s’est tenu dans un cadre plus restreint, mais aussi plus fastueux : la Galerie royale.

Mercredi, le président français a participé avec le Premier ministre Keir Starmer à un évènement sur l’intelligence artificielle, avant le sommet bilatéral de ce jeudi qui acte le renforcement de la coopération de Paris et de Londres en matière de défense, et dévoiler un plan de lutte contre l’immigration illégale à travers la Manche.

Les deux chefs d’État vont aussi jeudi coprésider une réunion en visioconférence des pays de la «coalition des volontaires», mise sur pied pour garantir la sécurité de l’Ukraine, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu.

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