Rien ne va plus au Lycée Charles-de-Gaulle à Londres

Rien ne va plus au Lycée Charles-de-Gaulle à Londres

L’établissement en gestion directe de l’AEFE, le Lycée Charles-de-Gaulle à Londres, accueille plus de 3000 élèves et bénéficie d’une excellente réputation en France. Mais ce n’est pas l’avis des services britanniques qui lui ont attribué la plus mauvaise appréciation pointant la pédagogie des enseignants et la sécurité.

Parmi les plus mauvais du Royaume-Uni

Paru en janvier dernier, le rapport britannique attribue l’appréciation « insuffisant » à l’établissement, soit la plus mauvaise possible. Seulement 8% des lycées du Royaume-Uni font aussi mal.

En cause ? La méthodologie, principalement. En effet, si le rapport souligne que le Lycée Charles-de-Gaulle montre un haut niveau d’exigence sur le plan académique, son manque de pédagogie est pointé du doigt. Un reproche qu’on peut souvent entendre en France, sauf qu’ici, les parents déboursent 10 000 euros par enfant et par an pour leur faire bénéficier de la meilleure scolarité possible.

Pour être précis, l’organisme de contrôle britannique (OFSTED) a émis de sérieuses réserves sur six points différents lors de son inspection :

  • la qualité de l’éducation,
  • le comportement et l’attitude des enfants,
  • l’enseignement pour les petits,
  • l’enseignement des 16-19 ans,
  • le développement personnel des enfants et le leadership et management. 

Des sujets qui ne peuvent qu’inquiéter les parents d’élèves, en particulier la sécurité.

©AEFE

Les enfants en danger ?

Dans le rapport on peut lire (en anglais) que « la politique d’encadrement de l’école ne répond pas exactement aux exigences des directives légales”. Que doit-on comprendre ? Que les enfants ne sont pas en sécurité ? Oui et non !

La dégradation de la note vient d’une modification des exigences légales au Royaume-Uni suite au Brexit et à la pandémie. De nombreuses écoles ont donc vu en effet leur note rétrogradée.

Ainsi le rapport de l’OFSTED reproche à l’établissement de ne pas disposer d’un fichier unique centralisant les incidents de vie scolaire susceptibles de survenir sur chaque site, de ne pas avoir aménagé (dans deux écoles primaires annexes) d’espaces infirmerie en adéquation avec les nouvelles recommandations ou encore de ne pas disposer d’un « risk assessment » précisant les conditions dans lesquelles lycéennes et lycéens sont autorisés à sortir de l’établissement lorsqu’elles et ils n’ont pas cours (selon les règles françaises, l’autorisation des parents est suffisante).

Pourtant, ces remarques n’avaient jamais été formulées, explique le proviseur à nos confrère de « French Morning London », dans le rapport précédent et datant de 2018, “alors que locaux, usages et nombre de procédures étaient identiques à ce qu’ils sont actuellement”.

Des actions immédiates

l’AEFE, qui assure la gestion directe de l’établissement, comme la direction sur place, ont donc décidé de réagir en urgence.

Ainsi il a donc été décidé de doter tous les établissements dépendant du Lycée Charles-de-Gaulle d’un logiciel pour répertorier le moindre incident qui se déroulerait au sein de l’établissement pour tous les élèves âgés de 3 à 18 ans. Un logiciel déjà commandé et qui devrait être livré dans deux mois. Cette mesure peut effrayer certains parents qui craignent un fichage des enfants. Si les données seront disponibles pour l’organisme de contrôle britannique, afin de s’aligner sur les normes demandées, la loi française s’appliquera en cas de transfert en France ou lors de l’inscription à Parcoursup. En clair, ce dossier constitué au fil des années ne sera jamais transmis en dehors de l’OFSTED.

Autre mesure qui va être immédiatement prise suite à cette inspection : la mise en place d’un système de badges pour les élèves. En France, un élève peut sortir de son établissement  entre midi et deux heures en présentant simplement son carnet de correspondance, l’assurance parentale couvrant les risques extérieurs à l’école. Au Royaume-Uni, une assurance spécifique doit être prise, d’où l’importance de mieux contrôler les A/R des élèves.

Enfin, Le Lycée Charles-de-Gaulle a ainsi lancé un plan d’actions, que la direction est en train de finaliser avec l’appui de trois experts, dont une ancienne inspectrice de l’OFSTED. 

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