D’ici le milieu du siècle, les États sont censés relever deux défis, la lutte contre le réchauffement climatique et le vieillissement de la population. Le premier défi exige la décarbonation des activités humaines, le second suppose des transferts intergénérationnels importants pour faire face à l’augmentation des dépenses de retraite et de santé. Les deux portent comme risques, la diminution de la croissance et la progression de l’endettement.
Défis mondiaux
Les deux problèmes sont mondiaux, les gaz à effet de serre et le vieillissement ne connaissent pas les frontières.
En 2040, un quart de la population mondiale aura plus de 65 ans, contre 15 % aujourd’hui. Plus de la moitié des habitants du Japon ou de la Corée du Sud auront plus de 53 ans et plus de la moitié des Européens auront plus de 47 ans. Au cours des deux prochaines décennies, la population en âge de travailler diminuera de 20 % au Japon, de 17 % en Europe et de 11 % en Chine.
Si la neutralité carbone n’est pas obtenue d’ici 2050, la limitation du réchauffement à 1,5 degré apparait difficile à respecter. Sans création de richesses, la transition énergétique sera difficile à réaliser, sans croissance, le financement des pensions deviendra une équation impossible.
L’épidémie de Covid-19 complique un peu plus la donne. L’endettement se situe à des niveaux sans précédent depuis 1945. 20% des pays en développement sont, selon le FMI, en situation de surendettement. La dette publique dépasse 100 % du PIB au Japon, aux États-Unis, en France ou en Italie.
Au-delà des Etats, les entreprises et les ménages recourent de plus en plus aux crédits. La relance de l’économie après l’arrêt sur image de 2020 a accéléré le processus. Une forte demande de protection, de sécurité traverse tous les pays.
Les gouvernements sont appelés à répondre à ces attentes tout en étant confrontés à une défiance de plus en plus élevée. Les populations, ébranlées par la succession des crises, sont de plus en plus promptes à manifester, parfois violemment, leur mécontentement que ce soit à Paris, à Washington ou à Beyrouth…
Réponses mondiales
Face à l’accumulation des problèmes, la tentation est au repli sur soi. Le rejet du multilatéralisme, le protectionnisme, la contestation de la construction européenne, l’affirmation des identités régionales ou locales en sont autant de signes.
Les réponses aux défis des épidémies, du vieillissement et du réchauffement climatique sont mondiales et technologiques. La coopération internationale est une obligation pour lutter contre les virus, réguler l’immigration ou pour fixer des règles sur les émissions de gaz à effet de serre.
Une croissance forte et pérenne
Sans progrès technique, il est vain d’espérer le retour d’une croissance forte et pérenne, indispensable pour éviter une implosion du système économique et social. Sans innovations, le combat contre la hausse des températures est perdu avec une population mondiale de 11 milliards d’habitants en 2100 sauf à promouvoir le retour à l’âge de pierre.
Face à la diminution de la population active, l’automatisation des taches et l’intelligence artificielle sont incontournables. Elles supposent un effort d’adaptation des économies et un effort de formation des actifs.
Lors des précédentes épidémies, l’esprit d’initiative avait pris le dessus sur l’aversion aux risques. Après un an de condition de vie dégradée, espérons que cet esprit soit au rendez-vous dans les prochains mois.
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