Rencontre avec François Normand, pdt de la fédération des associations de parents d'élèves à l'étranger

Rencontre avec François Normand, pdt de la fédération des associations de parents d'élèves à l'étranger

Catya Martin, journaliste, Rédactrice en chef de la French Radio Hong-Kong et du magazine des Français de Chine, Trait d’Union, a reçu pour Lesfrancais.press,  François Normand qui préside la Fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger.

Catya Martin : Bonjour François Normand, merci de nous recevoir, est-ce que vous pouvez expliquer en quelques mots ces voyages à travers le monde pour aller à la rencontre des établissements français en tant que président de la Fapée, la Fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger ?

François Normand : Oui bonjour Catya, merci de me donner l’opportunité de m’exprimer, la Fapée regroupe 180 établissements du réseau de l’enseignement français à l’étranger, il est donc important pour moi de profiter des voyages professionnels, de colloques et séminaires organisés à travers le monde pour en profiter pour aller visiter nos établissements membres et donc Hong-Kong est un lycée qui est membre depuis de nombreuses années et il est important pour moi de venir leur rendre visite.

Catya Martin : alors quand vous faites ces tournées vous allez donc rencontrer vos membres, quel est le message, de quoi leur parlez-vous ?

François Normand : je les écoute surtout pour savoir quelles sont les problématiques qu’ils peuvent avoir localement et comme nous pouvons les aider à les résoudre mais j’échange également avec eux sur les sujets du moment et les combats que l’on mène au niveau de la Fapée, au niveau national, des instances de l’enseignement français à l’étranger. C’est vraiment un échange car l’idée de la Fapée est de défendre et représenter les associations de parents d’élèves à travers le monde et de récupérer les messages qu’ils ont à transmettre et faire en sorte que l’on puisse avancer et faire évoluer les choses.

Catya Martin : quelle est votre satisfaction depuis votre élection à la présidence ?

François Normand : la grande satisfaction fut quand le Président Macron a annoncé cet objectif de doubler les effectifs du réseau, cela faisait déjà un certain temps que nous réfléchissions à des évolutions à faire et très rapidement nous avons fait 50 propositions pour faire évoluer le réseau en parallèle de nombreuses réunions de travail, colloques et séminaires avec le ministère des affaires étrangères et nous avons eu le grand plaisir d’obtenir satisfaction sur une évolution de la gouvernance et du rôle des parents d’élèves dans les instances.

Catya Martin : il s’agit de donner plus de pouvoir ?

François Normand : ce que nous revendiquons depuis de nombreuses années est que les parents sont un très grand contributeur, ils financent 80% globalement du réseau français à l’étranger et ils doivent pouvoir se faire entendre et avoir une voix dans les instances. Nous demandions une augmentation de notre représentativité au niveau du conseil d’administration de l’AEFE, c’est quelque chose que le secrétaire d’Etat Jean-Baptise Lemoyne nous a confirmé nous allons passer de 2 à 4 sièges et en parallèle, nous demandions aussi plus de poids au niveau des instances dans les établissements, les conseils d’établissements et notamment de pouvoir être consultés sur les décisions financières prises, la conception du budget, les décisions d’augmenter les frais de scolarité. Actuellement nous sommes dans une phase d’élaboration de ces nouvelles instances, nous avons un groupe de travail de l’AEFE et c’est ma satisfaction et celle de toute l’équipe de relayer les demandes des parents : un rôle accru au niveau de la gouvernance.

Catya Martin : quel est le souhait aujourd’hui de la Fapée à long-terme ? De quoi rêvez-vous ? Quel est l’établissement français idyllique ?

François Normand : Il n’y en a pas, ils sont 522 aujourd’hui et il n’y en a pas deux identiques. Ce que nous espérons c’est que les établissements vont se développer, que ceux existants vont s’accroitre et que d’autres vont se créer. Aujourd’hui il y a seulement un quart des élèves français scolarisés dans le réseau à travers le monde, parfois par choix des parents mais parfois aussi parce qu’il n’y a pas d’établissement. Le fait qu’il y ait cette volonté de créer de nouveaux établissements permettra de scolariser des enfants qui actuellement ne peuvent pas l’être. Dans ces établissements nous souhaitons la création d’associations de parents d’élèves dynamiques qui participent à la gestion de ces établissements et qu’elles rejoignent la grande famille de la Fapée et que ensemble nous puissions faire avancer les choses. La Fapée fête cette année ses 40 ans et nous en sommes très fiers.

Catya Martin : quel message aux parents avez-vous envie de donner ?

François Normand : le message que j’ai est que nous devons avoir des établissements qui répondent aux demandes des familles, il y a une particularité : les parents font le choix de l’enseignement français à l’étranger alors que souvent ils ont d’autres choix alternatifs, et il faut que quand ils font ce choix ils puissent ensuite se reconnaitre dans l’enseignement et l’environnement dans lequel leur enfant va évoluer. C’est un message de dynamisme, de dialogue, que nos enfants puissent s’épanouir, avoir un avenir qui soit assuré avec ce nouveau Bac par exemple qui a crée des inquiétudes au départ mais qui je pense est une bonne réforme qui permettra une meilleure intégration dans des systèmes universitaires dans le monde.

Catya Martin : vous êtes donc plutôt confiant sur l’avenir des lycées français ?

François Normand : oui mais il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, il est clair que nous sommes de plus en plus dans un système concurrentiel et que en tant que lycées français nous sachions répondre à cette demande, que les parents français n’aillent pas dans d’autres types d’établissements. Je suis confiant mais en même temps , le message est faisons attention, sachons nous adapter, sachons répondre aux demandes, sachons considérer les parents comme des clients, ils payent des frais de scolarité et ont des attentes. Ce faisant, nous devrions réussir à continuer à développer le réseau sans aucune difficulté.

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