L’enseignement français à l’étranger, c’est 391 000 élèves dans 580 établissements à travers le monde, qui emploient 8 000 personnels au quotidien. Chapeautés par l’agence pour l’enseignement français à l’étranger, les réseaux sont multiples, public ou privés, 100% en français ou international, avec soit des professeurs détachés soit des professeurs recrutés localement, etc. Et jusqu’en 2021, il n’existait pas de structure d’accompagnement pour les acteurs de la vie scolaire française à l’étranger, des parents ou proviseurs. Depuis, sous l’impulsion de la parlementaire Samantha Cazebonne, elle-même ancienne directrice d’établissement pour la Mission laïque française, la plateforme numérique ReflexeS apporte explications, conseils et informations à tous ceux qui s’intéressent à l’enseignement français à l’étranger. Depuis quelques jours, la deuxième version est en ligne.
Une plateforme pour tous
La plateforme ReflexeS se définit comme communautaire. Elle se donne comme ambition de faire tomber les murs entre les différents acteurs de l’Éducation française hors de France.
Pour cela, elle propose à travers un forum des rendez-vous réguliers, afin de faciliter l’interaction entre tous ceux qui font le réseau scolaire de l’AEFE, que les établissements soient en gestion directe ou liés à la Mission laïque française, à Odyssey ou dans une structure indépendante. L’objectif, qu’a donné Samantha Cazebonne à ReflexeS, est de réunir parents d’élèves, professeurs et administratifs autour d’une mission commune : « accompagner l’avenir des élèves ».
Des rendez-vous pour informer
La marque de fabrique de la plateforme ReflexeS c’est l’information ! À travers diverses sections, tous les sujets liés à l’enseignement et à la vie scolaire sont abordés avec des fiches, des forums et de nombreux rendez-vous en ligne sur des thématiques.
Ainsi, donner la parole aux acteurs de terrain de l’enseignement français à l’étranger, est la belle ambition de cette plateforme participative « ReflexeS » lancée la sénatrice Samantha Cazebonne en 2021. Une mission déjà réussie, comme en témoigne la richesse des débats disponibles en ligne.
Une capsule hebdomadaire
Nouveauté de cette version 2, la création de capsules vidéo hebdomadaires. Elles sont destinées à expliquer l’enseignement français à l’étranger à travers l’expertise et les témoignages de ses acteurs. Déclinées en 3 versions (élémentaire, initié et expert), elles s’adaptent à votre niveau de connaissance du réseau. Une façon intelligente de permettre à tous de découvrir les arcanes des réseaux qui régissent la scolarité de nos enfants. En plus, rien n’empêche de devenir soi-même un « expert » en se nourrissant des nombreuses informations disponibles sur la plateforme ReflexeS.
Enfin, ReflexeS va lancer son forum pour élever le niveau d’interactivité entre les acteurs professionnels et les autres parties prenantes (élèves, parents, associations, etc.). Le pari est de réduire le fossé, qui peut parfois exister entre ces derniers, en levant les barrières et en favorisant l’échange.
Prévue pour la rentrée 2024, l’équipe de la plateforme dédiée à l’enseignement français à l’étranger réfléchit à comment structurer et encadrer le flux de messages du forum. Si vous désirez y participer, rien de plus simple, il suffit de remplir un rapide formulaire en cliquant ICI.
[…] Serge Faure : « L’important, comme je l’évoquais à l’instant est bien de savoir qu’elle est la finalité de l’enseignement français. Pour moi le projet scolaire français à l’étranger a une vocation qui relève plutôt de l’universel. Ouvert sur la langue et la culture des pays qui accueillent ses établissements, mais aussi, et la chose est assez remarquable pour mériter d’être soulignée, ouvert à la diversité et à la différence scolarisant des élèves de toutes nationalités et confessions. École de la tolérance tout d’abord mais aussi de la différence, notre système éducatif à l’étranger se doit de former en effet des individus nourris à l’acceptation de l’autre. Dans ce mélange des cultures, on peut dire que l’esprit de l’enseignement français à l’étranger et notamment au Maroc est constitué, pour et par chaque identité, de ce que celui-ci a importé, échangé et traduit. Ce sont donc bien, en fait, les valeurs de la rationalité philosophique que doivent chercher à promouvoir nos établissements français au Maroc : pensée critique, analyse rigoureuse du réel et du langage, argumentation contradictoire et réfutable…La méthode, le sens critique, sont autant d’outils intellectuels qui permettent de poser un regard pertinent sur le monde qui nous entoure. Ces missions sont-elles compatibles avec l’ouverture de nouveaux établissements qui visent prioritairement à dégager des profits et peuvent-elles attirer toujours plus de familles marocaines dans le contexte géopolitique actuel ? J’ai quelques doutes. Inscrire un élève marocain dans un établissement français relève d’une adhésion à des valeurs du choix de la bi-culturalité et d’un projet familial, tout autant d’aspects qui ne me semblent guère compatibles avec la seule volonté de doubler les effectifs d’élèves scolarisés dans des établissements français. C’est particulièrement vrai au Maroc où beaucoup de ces nouveaux établissements sont bien éloignés des missions et valeurs fondatrices de l’enseignement français à l’étranger. » […]