Écouter le podcast avec Frédéric Petit
Alors que les dépenses sont revues à la baisse par le gouvernement, Lesfrancais.press interroge Frédéric Petit, député des Français de l’étranger. Il aborde, entre autres, les récentes réductions budgétaires affectant l’action extérieure de la France. Au cours de ce podcast, il partage son analyse et modère les conséquences de ces coupes pour la diplomatie et les expatriés.
La priorité : disposer d’un budget
À notre micro, le député MoDem réagit notamment à la décision de la commission mixte paritaire (CMP) de réduire de 25 millions d’euros le budget de l’action extérieure de l’État. Un budget déjà fragilisé lors de l’élaboration de la loi de finances 2025. Selon Frédéric Petit, cette coupe n’était pas une surprise, pour autant, il souligne que cette décision faisait suite à une forte pression exercée par le Sénat au cours de la finalisation de ce budget.
« La priorité des priorités était d’avoir un budget rapidement »
Frédéric Petit, député des Français établis hors de France
Le choix de repartir du texte de la Haute assemblée a permis de gagner un mois, malgré les contraintes techniques que cela impliquait, comme l’impossibilité de déposer de nouveaux amendements. « La priorité des priorités était d’avoir un budget rapidement » explique Frédéric Petit. Le député insiste sur le fait qu’il fallait accepter cette réduction pour pouvoir avancer rapidement, surtout après l’application du 49-3 qui a clos toutes discussions parlementaires.
Une diplomatie Française sous-estimée
À travers cette coupe budgétaire, notre invité déplore que la diplomatie française ne soit pas suffisamment reconnue dans toute sa dimension. Selon lui, une mauvaise image persiste, notamment en ce qui concerne la diplomatie d’influence et la diplomatie culturelle. « Il faut encore se battre pour faire comprendre l’importance de la diplomatie française », insiste-t-il.
Pour lui, la diplomatie française ne se résume pas à des actions protocolaires ou événementielles comme l’organisation de réceptions. Au contraire, il défend une diplomatie plus moderne, tournée vers l’influence et la culture, qui reste trop souvent ignorée dans les budgets.
Budget 2026 : déjà en discussion ?
Face à ces coupes, Frédéric Petit ne se laisse cependant pas abattre. Il rappelle que, malgré la réduction budgétaire, les financements restent bien supérieurs à ceux des années précédentes. Il dénonce toutefois une organisation inefficace de certains dispositifs.
« Le budget 2026 est d’ores et déjà en cours d’élaboration »
Frédéric Petit, député de la 7eme circonscription des Français établis hors de France
Le Parlement annonce que le budget 2026 est d’ores et déjà en cours d’élaboration. L’idée est de revoir l’organisation des dépenses et des actions avant de discuter des chiffres. Pour le député, il conviendrait de se concentrer sur des solutions à long terme. Ces dernières permettraient une meilleure efficacité des fonds, en ciblant mieux les priorités et en évitant les doublons.
Peu de changements concrets pour les Français de l’étranger
Bien que des baisses de crédits soient enregistrées, Frédéric Petit rassure les Français expatriés. Il indique que, malgré la réduction du budget, les services qui les touchent directement, comme les bourses et l’aide sociale, ne devraient pas être affectés. « Ce sont des budgets très faibles, donc ils ne sont pas touchés », précise-t-il. Il ajoute que des mesures positives comme l’augmentation des postes dans les consulats sont maintenues.
Ainsi, le quotidien des expatriés ne devrait pas être impacté. Ils pourront continuer à bénéficier de services habituels sans trop de perturbations. Cependant, le député reconnaît qu’il existe toujours un besoin d’adapter les dispositifs existants. Le but étant de mieux répondre aux défis de la diplomatie et de l’action extérieure.
Quid des promesses présidentielles de 2022 ?
Quant aux promesses de campagne présidentielle de 2022, Frédéric Petit réfute l’idée que les Français expatriés pourraient se sentir floués. Il rappelle que plusieurs engagements ont déjà été honorés. Au cours de ce podcast, il donne des exemples. Et certaines mesures, comme le chèque éducation, sont encore en cours de développement. Principalement en raison de contraintes organisationnelles plutôt que financières.
« Ce n’est pas un problème d’argent, c’est un problème d’organisation. »
Frédéric Petit, député des Français établis hors de France
Le député assure que les retards constatés dans certaines mesures sont liés à des problèmes logistiques et non à un manque de fonds. « Ce n’est pas un problème d’argent, c’est un problème d’organisation. » Il espère que la réorganisation prévue pour le budget 2026 permettra d’accélérer la mise en place de ces mesures et de mieux répondre aux attentes des Français de l’étranger.
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