Le numéro 2 de la liste macroniste aux élections européennes, Bernard Guetta, s’est prononcé lundi (27 mai) pour une reconnaissance par la France de « l’existence d’un État palestinien », afin « d’obliger les dirigeants » israéliens et palestiniens à une « reprise des négociations », alors que la tête de liste LR François-Xavier Bellamy considère que cela serait très dangereux.
Après l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, la France doit-elle reconnaître à son tour l’État de Palestine ? « À mes yeux, oui », a répondu sans hésiter M. Guetta sur Sud Radio, « parce que c’est un facteur d’accélération d’une reprise des négociations ».
« Il ne s’agit pas d’être pro-palestinien ou pro-israélien, il s’agit d’être pro-paix, d’obliger les dirigeants de ces deux peuples à se rasseoir à une table de négociation », a ajouté le numéro deux de la liste conduite par Valérie Hayer au scrutin du 9 juin.
Pour M. Guetta, l’objectif doit être « d’arriver à la coexistence de deux États » et « nous pouvons aider à ce processus en disant “nous reconnaissons par avance, avant même que les frontières n’en soient définies, nous reconnaissons dans le principe l’existence d’un État palestinien” ».
Ces commentaires surviennent après que la semaine dernière, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé leur décision de reconnaître l’État de Palestine, à partir du 28 mai, s’attirant les foudres d’Israël.
L’ancien journaliste n’est pas le premier à défendre cette position dans le camp présidentiel.
Début avril, l’ex-ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian avait déjà estimé nécessaire de « poser des actes de ce type pour avancer en Israël ».
De son côté, toutefois, la tête de liste de Les Républicains (LR) François-Xavier Bellamy a estimé lundi que la reconnaissance de l’État de Palestine aujourd’hui serait « un grand danger », tout en appelant à « faire toute la lumière » sur le bombardement d’un centre pour personnes déplacées près de Rafah.
« Il faudra mettre un jour en œuvre une solution à deux États […]. C’est la seule voie nécessaire pour avancer vers la paix », a affirmé l’eurodéputé sortant, estimant toutefois que ce « n’est pas possible aujourd’hui ».
Car à ses yeux, « c’est un grand danger de reconnaître aujourd’hui un État palestinien parce que ce serait potentiellement donner le sentiment que l’on donne raison à ceux qui ont déclenché l’attentat terroriste du 7 octobre ».
M. Bellamy a qualifié d’« absolument terrible » le bombardement dimanche soir d’un centre pour personnes déplacées près de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui a tué au moins 40 civils.
La tête de liste LR a également appelé le mouvement islamiste à libérer les otages pour mettre fin à « cette guerre », estimant que c’est « Israël qui est agressé dans cette affaire » et qualifiant l’attaque du 7 octobre comme « le premier pogrom antisémite de l’histoire du XXIe siècle ».
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