Face à la déflagration sanitaire et économique, l’expression « quoi qu’il en coûte ! » est le cri de ralliement de tous les gouvernements. Pour atténuer les effets de cette crise sans précédent, les plans de soutien se chiffrant en centaines, voire en milliers, de milliards d’euros se succèdent. Les confinements ayant entraîné une mise à la cape des économies, l’objectif pour les pouvoirs publics est d’éviter une implosion des sociétés et de faciliter un rapide redémarrage de l’activité dès que l’épidémie aura été endiguée.
Le contexte de défiance démocratique dans lequel évoluent les pays occidentaux alimente cette surenchère. Certains estiment que la situation permet de s’affranchir de toutes les règles, d’autres qu’avec les faibles taux d’intérêt, tout est possible. Cette avalanche de milliards porte un risque de désillusion. L’argent annoncé et promis se doit d’arriver aux éventuels bénéficiaires et surmonter les méandres administratifs. Les dépenses ainsi réalisées se doivent d’être non seulement équitables mais aussi efficaces. Cette prodigalité ne doit pas faire oublier que toute ressource est rare. Cette règle s’applique aussi à l’argent. Avoir bourse déliée en période de guerre ou de troubles est une chose, dépenser avec efficience en est une autre.
Plan Marshall
Entre 1947 et 1951, le plan Marshall décidé par les États-Unis visait à accélérer la reconstruction de l’Europe et à conforter le système de marché face à l’hégémonisme idéologique de l’URSS qui souhaitait imposer un régime de planification centralisée. Le plan Marshall a également facilité la coopération entre les anciens belligérants et a amorcé le processus de construction européenne. En période de crise, les gouvernements s’arrogent des pouvoirs exceptionnels au nom de l’urgence ; tout le défi sera de remettre le plus rapidement dans le jeu les agents économiques et les corps intermédiaires pour relever le défi de la reprise économique et éviter une tentation étatiste, sclérosante.
La croissance ne pourra fleurir que des innovations sociales et économiques développées par les acteurs de terrain. La crise sanitaire actuelle souligne l’existence de deux systèmes, l’un fondé sur le marché et la liberté et l’autre reposant sur des principes plus autoritaires et centralisés. Logiquement, les capacités d’adaptation, de réaction sont supérieures dans le premier système comme l’histoire l’a prouvé en particulier lors des deux conflits mondiaux du XXe siècle.
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