Plusieurs pays européens appellent la Commission européenne à mettre en place une stratégie visant à lutter contre la désinformation liée aux réseaux 5G. Les États craignent, entre autres, un ralentissement dans le déploiement de nouvelles infrastructures.
Lundi (19 octobre), la Pologne ainsi que 14 autres États membres de l’UE ont appelé la Commission européenne à lancer une stratégie de communication afin de contrer la vague conspirationniste anti-5G déferlant sur le navire européen. La raison ? Plusieurs tours de télécommunications prévues pour accueillir le nouveau réseau à travers le bloc ont été incendiées.
La missive a été signée par l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, Chypre, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Pologne, la Slovaquie et la Suède.
Ne pas retarder le déploiement du réseau
En tout, 140 actes de vandalisme au sein de l’UE ont été signalés par de nombreux groupes de télécoms entre janvier et juin de cette année, avec une majorité de ces attaques commises au Royaume-Uni et aux Pays-Bas.
La lettre invite l’exécutif européen à trouver une solution au problème dans les plus brefs délais, avant que la couverture réseau européenne n’en paie davantage les frais, et ce, à une époque où la connexion à haut débit devient une nécessité tandis que le nouveau coronavirus continue de semer la pagaille.
« Nous sommes confrontés à une hausse du nombre d’actes de vandalisme perpétrés par le mouvement anti-5G à travers l’Union européenne »
Peut-on lire dans le document envoyé aux vice-présidentes de la Commission européenne Margrethe Vestager et Věra Jourova ainsi qu’à Thierry Breton, commissaire au marché intérieur.
« Nous voulons souligner que les attaques contre les infrastructures de télécommunication et la désinformation grandissante au sujet des champs électromagnétiques de la 5G ne posent pas seulement un danger pour l’économie des États membres touchés, mais elles entravent également la capacité du bloc à atteindre ses objectifs ambitieux en la matière »
Indique la missive.
Lutter contre les infox
Par conséquent, l’exécutif européen devrait « prendre des mesures visant à contrer les infox » liées aux champs électromagnétiques et à l’exposition à la 5G, maintiennent les 15 pays. Dans ce contexte, le lancement d’une campagne de sensibilisation pourrait aider les citoyens à soutenir la mise en place de telles technologies, et ce, au vu des objectifs européens établis, ont-ils ajouté.
Dans son code européen des communications électroniques datant de 2018, l’UE s’est engagée à stimuler le déploiement des réseaux 5G en garantissant la mise à disposition d’un spectre radioélectrique adapté d’ici à la fin de l’année.
De plus, dans le cadre du plan d’action européen pour la 5G présenté en 2016, les nations ont promis de développer leur nouvelle génération d’infrastructures de télécoms. D’après les objectifs décidés, chaque État membre est tenu de déterminer au moins une grande ville sur son territoire qui accueillera la nouvelle couverture réseau d’ici à la fin de 2020.
Les Etats qui refusent la 5G seront dans l’illégalité en 2021
Toutefois, ces ambitions semblent désormais s’enliser. Outre les incendies, le développement des infrastructures a connu un ralentissement en raison du nouveau coronavirus et des tensions géopolitiques entre Washington et Pékin.
Selon les nations européennes, la « méfiance » émergeant de la désinformation anti-5G met particulièrement en péril les objectifs fixés et « pourrait avoir des répercussions néfastes sur la mise en œuvre des infrastructures des réseaux de téléphonie mobile (pylônes et antennes) ainsi que sur les infrastructures des nouveaux points d’accès sans fil ».
Alors que la Commission a annoncé de possibles retards par rapport à ses objectifs paneuropéens à cet égard, elle est aussi récalcitrante à l’idée de les délaisser complètement.
« D’ici à la fin de l’année, les États membres seront juridiquement contraints d’attribuer des opérateurs aux premières fréquences 5G », a indiqué un représentant européen proche du dossier. « De ce fait, un quelconque refus de la part d’un État membre constituera une violation au droit européen ».
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