Le transport aérien a connu une forte évolution ces trente dernières années avec la montée en puissance des compagnies low cost. L’avion s’est largement popularisé à toutes les catégories sociales, invalidant ainsi l’idée d’un mode de transport réservé aux « riches » et aux « hommes d’affaires ».
2/3 des Français
En 2025, deux Français sur trois déclarent voyager en avion et 33 % au moins une fois par an. Le nombre de passagers dans les aéroports français a ainsi augmenté de 20 millions depuis 2016, pour atteindre 203 millions de voyageurs annuels en 2024, dont 62 % de Français, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). En quarante ans, une féminisation des passagers s’est réalisée. La proportion de femmes est passée de 25 % dans les années 1980 à 55 % aujourd’hui.
La catégorie sociale la plus représentée dans les avions est désormais celle des employés qui représentaient 28 % des passagers en 2024 (et même 43 % des passagers de la population active), selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), devant les cadres supérieurs, les chefs d’entreprise et les professions libérales (26 %), les cadres moyens et professions intérimaires (15 %), puis les étudiants (14 %).
Les catégories sociales employés et ouvriers et les « inactifs » (étudiants, retraités et sans emploi) représentent 52 % à 56 % des passagers, contre 44 % à 46 % pour les cadres, professions libérales, chefs d’entreprise, commerçants, artisans et agriculteurs. Sur 100 sièges d’avion, 53 sièges seraient occupés par la classe moyenne, 33 par des catégories sociales plus modestes et seulement 14 % par des catégories CSP+.
 Les jeunes pas si écolos que ça !
Depuis le milieu des années 2010, les jeunes prennent de plus en plus l’avion. La part des 15 à 34 ans est ainsi passée de 38 % à 46 % des passagers entre 2016 et 2024, selon l’étude FNAM-UAF, tandis que celle des plus de 65 ans s’est réduite de 8 % à 6 % quand le poids démographique des derniers a progressé. Les jeunes de 15 à 24 ans et de 25 à 34 ans sont de ce fait aujourd’hui largement surreprésentés à bord des avions. Ils représentent respectivement 27 % et 19 % des passagers quand leur poids démographique n’est que de 12 %.
A l’inverse, les plus de 65 ans, qui représentent 22 % de la population, ne comptent que pour 7 % des passagers à bord des avions au départ des aéroports français. Paradoxalement, les jeunes sont pourtant ceux qui se disent le plus sensible à la problématique environnementale du transport aérien. Les étudiants représentent 9 % de la clientèle des TGV et 15 % de celle de l’avion, tandis que les retraités représentent 17 % des passagers des TGV et 7 % de celle de l’avion.
Les jeunes utilisent l’avion pour retourner dans la famille. C’est le cas des étudiants étrangers ou des Corses. Les jeunes partent plus loin en vacances que leurs aînés et sont de ce fait davantage adeptes de l’avion. A contrario, la part des voyages professionnels a baissé, passant de de 25 % à 19 % de 2016 à 2024.
 Et donc l’écologie n’est pas au cœur des préoccupations, car pour 79 % des passagers interrogés par l’IFOP, le prix du billet d’avion reste le principal frein au voyage. 40 % indique devoir économiser « plusieurs mois » pour se payer son billet.
Auteur/Autrice
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Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.
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