La première vague d’épidémie du mois de mars à mai a donné lieu à des contractions sans précédent du PIB nécessitant une intervention sans précédent des pouvoirs publics. La contraction de création de richesse n’a pas été supportée de manière identique entre les différents acteurs économiques et entre les Etats.
En France, à la fin du premier semestre, 55 % du choc a été absorbé par les administrations publiques, contre 41 % pour les entreprises et 4 % pour les ménages. Les entreprises devraient supporter une baisse de leur chiffre d’affaires de près de 60 milliards d’euros s’accompagnant d’une diminution de leur taux de marge de 4,2 points. La perte pour les ménages apparaît, en l’état, relativement faible, autour de 5 milliards d’euros en raison des mesures de soutien pris depuis le début du mois de mars (chômage partiel, revalorisation de certaines prestations).
Les ménages protégées en France, Allemagne et Royaume-Uni
La France est avec l’Allemagne et le Royaume-Uni, le pays où les ménages ont été les plus protégés. En Allemagne, à mi-juin, il n’y avait pas de manque à gagner pour les ménages. Un surplus au niveau des revenus des ménages de 5 milliards d’euros était même constaté. Au Royaume-Uni, la situation était étale.
La perte a été, en revanche, trois fois supérieure à celle de la France en Espagne, et six fois en Italie. Dans tous les pays, l’Etat a supporté le coût plus important de la crise. Les entreprises ont moins été mises à contribution au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne qu’en France ou en Allemagne. En raison du confinement et des restrictions de circulation, les ménages européens se sont constitués une épargne forcée. À la mi-2020, selon l’OFCE, cette épargne a atteint 90 milliards de livres sterling au Royaume-Uni (soit 12 points de leur revenu disponible brut), 60 milliards d’euros en France et en Allemagne (respectivement 8,6 et 7,6 points du revenu disponible brut. Elle s’élèverait à 40 milliards d’euros en Espagne et en Italie (respectivement 10 et 6,4 points du revenu disponible brut).
Montée du chômage et de l’épargne
Pour la deuxième vague, le soutien des administrations publiques demeure important. En revanche, la montée du chômage devrait s’accompagner d’une baisse plus marquée des revenus des ménages. Il n’en demeure pas moins que le taux d’épargne devrait augmenter à nouveau en octobre et novembre. Cet accroissement intervient à une époque où traditionnellement les ménages désépargnent en vue des fêtes de fin d’année.
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