Le Secrétaire d’État, Jean-Baptiste Lemoyne, chargé des Français de l’étranger, avait annoncé mi-août la mise en place d’une procédure dérogatoire pour permettre les retrouvailles des couples franco-étrangers (hors mariage) séparés depuis des mois par la pandémie et la fermeture des frontières. Depuis le mercredi 23 septembre les premiers “laissez-passer” ont été distribués. Mais…
Une procédure complexe
Pour obtenir, son laissez-passer, une procédure a été mise en place dans les consulats. Pour cela, les couples doivent fournir une foule de documents prouvant leur union : bail locatif, factures, passeports, preuves de voyages communs, ainsi que tout autre document prouvant l’union. Rien de moins normal, la procédure ne doit pas être une passoire dont profiterez les passeurs et migrants illégaux.
Cependant au plus, il y a de documents, au plus le temps de traitement est long. Les consulats sont, en plus, débordés par les conséquences de la crise sanitaire. La plupart ont été submergés par une vague de mails et de coup de téléphones des résidents français. Les amoureux d’une autre nationalité ont le sentiment d’être la dernière roue du carrosse.
Mais les membres du fameux groupe sur Facebook « Love is not tourisme » pointent du doigt la nécessité de présenter un plan de vol (avec une flexibilité de 15 jours) pour obtenir le fameux sésame. En pleine crise aérienne, avec des lignes gérées au jour le jour, les candidats ont souvent du mal à produire, à l’avance, le billet d’avion. Des sites internet, pour la plupart spécialisés dans les visas, proposent des réservations de billets d’avions sans obligation d’achat, mais vérifiables par les autorités consulaires, pour des tarifs de 20 à 100 euros.
Des laissez-passer non reconnus par les autorités locales
L’autre écueil est pas des moindres, c’est la communication en Etats.
En effet, l’initiative du Secrétaire d’État, Jean-Baptiste Lemoyne, est propre à la France. Et un laissez-passer donné à un national d’un pays tiers n’est pas forcément suivi d’effets.
En effet, parfois, les Etats refusent, comme au Pérou, simplement qu’un de leurs nationaux sortent du territoire. Pour compliquer le tout, la limitation de validité à 90 jours du laissez-passer. Ce délai ne permet pas, dans de nombreux pays, de faire aboutir les démarches nécessaires afin de faire appel de la décision des autorités locales.
Dans ces situations, le problème est souvent insoluble et les couples restent donc séparés.
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