Préparer les jeunes à la guerre et aux catastrophes naturelles

Préparer les jeunes à la guerre et aux catastrophes naturelles

BRUXELLES — La commissaire européenne à l’Égalité, la Gestion des crises et l’État de préparation, Hadja Lahbib, souhaite mettre en place un projet de type Erasmus pour mieux préparer la jeunesse à affronter des conflits ou des catastrophes naturelles.

Imaginez qu’un adolescent ou un étudiant prenne quelques mois de pause durant ses études, voire une année sabbatique, pour apprendre comment se comporter en cas de conflit ou de catastrophe naturelle, auprès de spécialistes de toute l’Europe.

Bien qu’il ne s’agisse pour l’instant que d’une idée, Hadja Lahbib estime qu’il est essentiel de donner aux jeunes une expertise en matière de gestion et de prévention des risques.

La commissaire belge s’est récemment rendue en Ukraine, où elle a rencontré des jeunes et appris les premières mesures à prendre à bord d’un bus, en cas de catastrophe naturelle ou d’attaque chimique. Inspirée par son voyage, elle a lancé l’idée d’une « sorte d’Erasmus » pour les jeunes de 16 à 18 ans dans l’Union européenne (UE) et au-delà.

« voyager en Europe et apprendre »

Erasmus est un projet européen qui permet aux étudiants de se former dans le cadre de leur cursus dans une université d’un autre pays que le leur. L’UE offre également aux jeunes la possibilité de rejoindre le Corps européen de solidarité et de faire du bénévolat dans le domaine de l’aide humanitaire.

De jeunes recrues du Régiment de Marche du Tchad participent à un exercice de combat dans les tranchées installées à cet effet dans leur camp en Alsace, le 17 décembre 2024. © Mehdi Chebil, France 24
De jeunes recrues du Régiment de Marche du Tchad participent à un exercice de combat dans les tranchées installées à cet effet dans leur camp en Alsace, le 17 décembre 2024. © Mehdi Chebil, France 24

Hadja Lahbib — chargée de rédiger une stratégie de préparation des civils et du secteur commercial en cas de situations d’urgence. Telles que des guerres ou des catastrophes naturelles — a déclaré que les jeunes pourraient, dans ce contexte, voyager en Europe et apprendre de chaque pays.

Par exemple, apprendre à lutter contre les feux de forêts dans les États du sud de l’Europe, ou apprendre en Ukraine les mesures à prendre en cas d’attaque militaire.

L’objectif serait que les jeunes soient préparés aux risques. Et qu’ils sachent comment réagir en cas d’attaques, de cyberattaques, d’attaques hybrides, d’incendies, d’inondations, de pandémies, d’attaques terroristes et de désinformation, a-t-elle poursuivi.

Selon la commissaire, ces formations pourraient à l’avenir éviter les scènes « surréalistes » de personnes qui se battaient pour du papier toilette dans les supermarchés au début de la pandémie de Covid-19.

L’intérêt des institutions européennes pour les formations de ce type résulte de la multiplication des guerres, des catastrophes naturelles et des pandémies.

Cette idée n’est toutefois pas nouvelle. L’ancien président finlandais Sauli Niinistö avait proposé une stratégie à l’échelle européenne, dans son rapport d’octobre 2024 sur le renforcement de la préparation civile et militaire de l’UE.

La Finlande et la Suède sont les États européens les mieux préparés à la guerre. Les populations de ces pays reçoivent des dépliants décrivant les manières de répondre à une crise. Ces mesures s’expliquent car ces deux États n’appartenaient pas à l’OTAN, avant que la Russie ne lance son offensive généralisée contre l’Ukraine en 2022.

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