Alors que les électeurs de la 5e circonscription des Français établis hors de France (Espagne, Portugal, Andorre, Monaco) s’apprêtent à élire un nouveau député après l’invalidation du mandat de Stéphane Vojetta, un visage inattendu s’invite dans la course : Patrice D’Arras, candidat sans parti. Engagé sur les réseaux sociaux, il veut bousculer le jeu politique chez les Français de l’étranger.
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Patrice D’Arras : un citoyen engagé, sans parti ni carrière politique
Installé à Murcie, en Espagne, Patrice D’Arras ne vient ni de l’appareil politique, ni d’un mouvement partisan. Il revendique une démarche citoyenne : « Je ne suis pas d’un parti politique. Je n’ai pas une étiquette politique. Je suis vraiment quelqu’un de normal qui se préoccupe beaucoup pour ce qui se passe en France ».
C’est d’ailleurs sur les réseaux sociaux qu’il a commencé à exprimer ses idées, en créant une chaîne politique en janvier dernier : « C’est parti très fort. Et du coup, quand j’ai vu que Stéphane Vojetta était sorti par le Conseil constitutionnel, je me suis dit : est-ce que là, j’ai, pour le coup, pas une responsabilité ? »
« Si on arrive à avoir des députés transpartisans, on va avoir des gens qui vont réagir non pas en fonction de ce que va leur dire leur parti, mais en fonction de chaque idée »
Patrice D’Arras, candidat sans étiquette, 5e circonscription des Français de l’étranger
Sa candidature s’inscrit donc dans une volonté de dépasser les clivages traditionnels, qu’il estime dépassés : « Si on arrive à avoir des députés transpartisans, on va avoir des gens qui vont réagir non pas en fonction de ce que va leur dire leur parti, mais en fonction de chaque idée, de chaque proposition ».
Patrice d’Arras : le transpartisanisme comme boussole politique
Plutôt que de se situer sur un axe gauche-droite, Patrice D’Arras se revendique transpartisan, refusant toute étiquette rigide. Il explique : « J’ai du mal à me situer sur l’échiquier […] Le libéralisme, pour moi, c’est quelque chose de très important. En même temps, j’ai travaillé cinq ans sur un modèle alternatif au libéralisme. »
Sa vision de la politique s’inspire aussi de figures historiques comme De Gaulle, et de l’héritage du débat démocratique à l’antique : « On revient peut-être d’une manière assez curieuse à l’agora athénienne ».
Les réseaux sociaux comme nouvel espace démocratique
TikTok, Instagram et YouTube sont devenus ses principaux canaux de communication. Une stratégie assumée, loin du terrain classique : « On est face à un changement de paradigme total. […] Avec les réseaux sociaux, vous pouvez porter un message de façon beaucoup plus puissante ». Il en fait même un outil de transparence : « Je documente tout ça aussi pour que les gens sachent après ce qui s’est passé ».
« Je pense que j’aurai la campagne la moins chère de tous les candidats, et c’est voulu. C’est aussi parce que c’est l’argent des Français »
Patrice D’Arras, candidat sans étiquette, 5e circonscription des Français établis hors de France
Cette approche numérique lui permet de montrer les coulisses de sa campagne, ses doutes, ses réflexions, ses victoires, ses échecs, dans une volonté de réhumaniser la politique : « On doit faire en sorte que ce soit intéressant pour les gens. Et donc, il faut choisir une certaine façon de monter tout ça. »
Une campagne électorale sobre et assumée
Conscient des coûts que représente une campagne pour gagner son siège au Palais Bourbon, pour les élections législatives dans la 5e circonscription des Français de l’étranger notamment dans un territoire aussi vaste, Patrice D’Arras mise sur la sobriété : « Je pense que j’aurai la campagne la moins chère de tous les candidats, et c’est voulu. C’est aussi parce que c’est l’argent des Français ».
Il annonce préférer les échanges numériques aux déplacements physiques, et encourage les électeurs à voter en ligne : « Avec quelques milliers de voix, je peux passer […] C’est aussi une fenêtre d’opportunité unique pour quelqu’un qui est sans étiquette ».
Des propositions pour les expatriés basées sur la simplification et la transparence
Sur le fond, Patrice D’Arras ne promet pas des aides ou des subventions qu’il juge illusoires. Pour lui, « soit c’est une méconnaissance de ce qui se passe, soit c’est du clientélisme ».
Il défend une approche pragmatique fondée sur la simplification administrative et la technologie : « On peut simplifier très très vite beaucoup de choses […] Et l’avantage de la simplification, c’est aussi qu’on va économiser de l’argent ». Il prévoit de réinjecter ces économies dans des priorités identifiées par les Français de l’étranger.
Un objectif clair : gagner pour ouvrir une brèche
S’il se sait outsider, Patrice D’Arras n’entre pas en campagne pour le symbole. Il vise clairement la victoire : « Je suis là pour gagner […] J’ai vraiment envie d’emmener des gens, d’ouvrir cette brèche ». Il espère même inspirer une vague de candidatures transpartisanes à l’avenir : « Que dans deux ans, on ait des élections avec plein de transpartisans qui se proposent »
Le premier tour de la législative partielle aura lieu le dimanche 28 septembre 2025 dans les bureaux de vote, et du 19 au 24 septembre par internet. En jeu : un siège à l’Assemblée nationale pour représenter les Français d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco. Un siège que Patrice D’Arras espère bien conquérir… avec vos clics.
Campagne officielle
Les candidats à l’élection du député élu par la 5e circonscription des Français établis hors de France figurant ci-dessous ont reçu un récépissé définitif attestant de l’enregistrement de leur candidature, conformément aux dispositions de l’article L. 161 du code électoral et publié par l’arrêté du 8 septembre 2025 :
- M. CHAOUAT Frédéric, remplaçant M. LEVANT Romain ;
- M. SOUGEY DE FUNÈS Christophe, remplaçant M. GOATER Laurent ;
- M. BRENIER Christopher, remplaçant M. LEMESLE Nicolas ;
- M. TAVERA Sébastien, remplaçant M. LOPEZ Ludovic ;
- M. SIMIAN Benoit, remplaçant M. TEHEI François ;
- Mme KRIEF Sandra, remplaçant M. DEMARQUEZ Philippe ;
- M. CHERMETTE-WAGNER Johan, remplaçante Mme SALVAIRE Aurélie ;
- M. VALLEE Alexis, remplaçante Mme GARCIA Virginie ;
- Mme COGGIA Nathalie, remplaçant M. MARTY Nicolas ;
- Mme MAUREL Johana, remplaçant M. LEPOUTRE Grégoire ;
- M. D’ARRAS Patrice, remplaçant M. DE CONIHOUT Pierre ;
- M. SANCHEZ PEREZ José, remplaçante Mme ROMAN GONZALEZ Maria ;
- M. BRANT Thomas, remplaçant M. ZIEBA Pierre-Frédéric ;
- Mme PECIÑA Martha, remplaçant M. BLANCO Sébastien ;
- M. HORN Guillaume, remplaçante Mme DE OLIVEIRA Nathalie ;
- M. ALEXANDRE Marie, remplaçante Mme MORINIÈRE Nicole.
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