Paris et Berlin vont tenter de régler leurs différends concernant la réforme du marché de l’électricité proposée par l’UE d’ici novembre, ont annoncé les dirigeants franco-allemands ce mardi (10 octobre).
Au fil des ans, la France et l’Allemagne ont développé des systèmes électriques radicalement différents. Alors que Paris privilégie les grandes centrales nucléaires, l’Allemagne opte plutôt pour un modèle de production d’électricité décentralisée à plus petite échelle, qui repose à 100 % sur des énergies renouvelables.
Ces différences fondamentales ont conduit à une impasse lors des discussions sur la réforme des règles du marché de l’électricité de l’UE.
Cette réforme avait été présentée par la Commission européenne en mars comme un moyen d’éviter une répétition de la crise énergétique de l’année dernière, déclenchée par la Russie suite à la guerre en Ukraine.
Dans le cadre des négociations, Paris souhaite que ses actifs nucléaires existants puissent être couverts par les futurs mécanismes de marché en cours de négociation. Or, selon Berlin, cela entraînerait une distorsion de la concurrence sur le marché de l’UE.
Une réunion au sommet à Hambourg entre le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz a peut-être finalement ouvert la voie à un compromis.
Accord avant la fin du mois ?
Mardi (10 octobre), M. Macron a en effet déclaré qu’après avoir discuté en profondeur des sujets énergétiques, les deux hommes d’État ont dit vouloir travailler ensemble dans les prochaines semaines avec leurs équipes afin de parvenir à un accord « d’ici la fin du mois ».
Selon le président, «l’accord franco-allemand est à portée de main».
« Nous devons trouver un accord commun », a déclaré M. Scholz, qui a affirmé qu’une solution européenne optimale est celle que « l’Allemagne et la France [auront] mise au point ensemble ».
Les discussions ont été un « signe que nous voulons aller de l’avant ensemble et que nous le ferons. Nous sommes donc très confiants », a déclaré M. Scholz.
Une première tentative devrait prendre place la semaine prochaine lors du conseil «Énergie » du 17 octobre à Luxembourg réunissant les 27 États membres en charge des sujets énergétiques.
Si la France et l’Allemagne ne parviennent pas à un accord la semaine prochaine, une nouvelle réunion «Énergie » est prévue le 19 décembre.
La prochaine étape du processus législatif consistera ensuite à négocier avec le Parlement européen, qui a fait connaître sa position en septembre.
De nouveaux retards pourraient repousser l’accord final sur la réforme du marché de l’électricité de l’UE au premier trimestre 2024.