Comme chaque année, le cabinet conseil Mercer a publié son étude ce mardi 15 octobre sur les systèmes de retraite. Les experts établissement chaque année un classement des pays où il est le plus agréable de vivre sa retraite. Pour cela, il note les nations selon trois critères. Le premier est la performance qui mesure le niveau de vie des retraités, le deuxième la viabilité, c’est-à-dire l’équilibre financier du système sur le long terme. Enfin le troisième, l’intégrité, évalue la transparence vis-à-vis des actifs et des retraités sur le fonctionnement des régimes de retraite.
Le trio de tête
Au regard de ces trois critères, les Pays-Bas arrivent en tête du classement devant l’Islande et le Danemark. Les bons résultats du système néerlandais s’expliquent notamment, selon Mercer, par une réglementation stricte mais aussi les conseils qui sont délivrés aux retraités. Derrière ce trio de tête, le cabinet relève que «plusieurs systèmes, dont la Chine, le Mexique, l’Inde et la France, ont entrepris des réformes récentes pour améliorer leur score ces dernières années».
Si pour les plus de 40 ans, il est trop tard pour prendre en compte ces informations, les plus jeunes peuvent orienter leur expatriation vers ces pays. Des sacrifices, il faudra en faire, car vivre en Islande n’est pas si facile, mais à la clé, une retraite garantie et des perspectives sereines. Des conditions qu’on retrouve donc aussi dans d’autres pays.
À l’Est aussi !
Derrière ces 3 pays, 3 autres nations tirent leur épingle du jeu. Tout d’abord, Israël, où c’est la situation des fonctionnaires qui tirent le pays vers le haut du classement. En effet, les fonctionnaires de l’Etat hébreux perçoivent une pension de retraite calculée sur la base d’un pourcentage fixe de leur salaire final, qui augmente pour chaque année de service. Tous les fonctionnaires, à l’exception des militaires de carrière, peuvent accumuler une pension jusqu’à un maximum de 70 % de leur salaire final, tandis que les militaires peuvent accumuler jusqu’à 76 %.
Après on retrouve Singapour, qui avec son système de « central provident fund » (CPF) parvient à garantir une retraite confortable à tous les cotisants. C’est un système l’opposé du nôtre, basé sur la capitalisation individuelle permettant de se constituer une retraite, de financer une assurance santé ou bien encore de financer un emprunt immobilier pour un achat d’un bien immobilier dans le parc social.
Enfin, en sixième place, c’est l’Australie. Loin des stéréotypes américains, le système australien de retraite est mixte, tous les salariés gagnant plus de 450 $ par mois bénéficient d’une pension financée par les cotisations à des fonds de pension, prises en charge par leur employeur. Tandis que les travailleurs indépendants doivent cotiser eux-mêmes à des fonds de pension.
Et la France ?
Pour l’Hexagone, le cabinet fait bien sûr référence à la réforme des retraites de 2023 qui a relevé l’âge légal de 62 à 64 ans et allongé plus rapidement la durée de cotisation nécessaire pour partir avec une retraite à taux plein. «La récente réforme des retraites a en effet amélioré la viabilité du système par répartition, compte tenu de l’allongement de la durée de cotisation, au détriment de celle de la retraite», indique Manon Carlési, co-responsable de l’offre transition emploi retraite pour Mercer, dans un communiqué de presse.
Mais pas de quoi se réjouir trop vite, prévient l’étude de Mercer qui pointe les difficultés structurelles du régime de retraite français avec une démographie défavorable – le nombre de retraités ne cesse d’augmenter comparé à celui des actifs – et un trop faible taux d’emploi des seniors. «La part marginale des dispositifs supplémentaires d’entreprise explique également un score qui pourrait progresser davantage», estime également Manon Carlési. Comparée aux autres pays étudiés, la France reste à la traîne en matière de placements pour augmenter son futur niveau de pension.
Laisser un commentaire