Nos livres d’été : la sélection des journalistes Lesfrançais.press

Nos livres d’été : la sélection des journalistes Lesfrançais.press

L’été est là, et avec lui, l’envie de s’évader. Rien de mieux qu’un bon livre pour voyager sans bouger. Les journalistes de la rédaction Lesfrancais.press ont choisi leurs coups de cœur et vous présentent leur sélection estivale. Des récits ensoleillés aux polars sombres, des témoignages poignants aux enquêtes captivantes, tout en passant par la découverte des arts, il y en a pour tous les goûts. En commentaire, vous pouvez aussi nous partager l’ouvrage que vous avez glissé dans votre valise.

Caroline Ettori : « Ma famille et autres animaux » de Gerald Durrell (Ed. Table Ronde)

Si vous rêvez de vous prélasser dans une crique méditerranéenne, à l’abri du soleil brûlant et loin des foules de touristes, « Ma famille et autres animaux » est le livre qu’il vous faut.

Ma famille et autres animaux de Gerald Durrell (La trilogie de Corfou- Ed. Table Ronde)
Ma famille et autres animaux de Gerald Durrell (La trilogie de Corfou- Ed. Table Ronde)

Dans ce récit empreint d’humour et de poésie, Gerald Durrell raconte son enfance sur l’île de Corfou, où il s’installe, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, avec sa famille fantasque pour fuir le climat anglais. Entre une mère douce et rêveuse, des frères hauts en couleur, une sœur dramatiquement adolescente, et une galerie de personnages locaux pittoresques, la plume joyeuse de l’auteur nous invite à l’insouciance et célèbre une humanité simple et chaleureuse.

Le lecteur suit donc le jeune Gerald dans ses aventures qui le poussent à explorer la nature luxuriante de l’île. Fasciné par la faune locale, il observe, capture, élève et apprend, tout en livrant une foule d’anecdotes drôles et tendres sur ce séjour enchanté.

« Ma famille et autres animaux » est le premier tome de la trilogie de Corfou. Récit enlevé et nostalgique, ces souvenirs d’enfance ont un charme régressif assumé. Ils nous plongent dans une Méditerranée aujourd’hui disparue, mais toujours vibrante dans l’imaginaire collectif.

Boris Faure : « Le Bal des porcs » d'Arpad Soltész (Ed. Points)

J’ai emporté dans mes bagages « Le Bal des porcs », un excellent polar slovaque d’Arpad Soltész. Comme je réside à Bratislava la littérature est une bonne porte d’accès au pays.

Ici on est face à un roman à clé écrit par un journaliste d’investigation qui plonge dans les pages sombres d’une jeune nation qui, après la chute du mur et son indépendance, a connu une période d’agitation : les mafias avaient des accointances avec le pouvoir. La police manquait d’efficacité. Quand elle ne fermait pas les yeux.

Le Bal des porcs » d'Arpad Soltész (Ed. Points)
Le Bal des porcs » d'Arpad Soltész (Ed. Points)

On rentre donc dans les coulisses fangeuses de la Slovaquie à travers la traite d’êtres humains, le meurtre de prostituées et la corruption politique. Il y a aussi en toile de fond l’assassinat, bien réel, du journaliste Jan Kuciak et de sa compagne qui est dépeint sans fard. C’est noir, c’est sanglant mais cela montre en miroir ce que l’entrée dans l’Union européenne a pu apporter en termes d’état de droit. On ressort de cette lecture convaincu du rôle des journalistes et de leur courage !

Rachel Brunet : « Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul » de David Martinon (Ed L’Observatoire)

LE livre que j’embarque avec moi cet été : Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul de David Martinon, ancien ambassadeur de France en Afghanistan. Parce que ce livre croise deux sujets qui me tiennent à cœur : la géopolitique, et le rôle de la France à l’étranger, tel que le vivent ceux qui la représentent sur le terrain.

« Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul » de David Martinon (Ed L’Observatoire)
« Les 15 jours qui ont fait basculer Kaboul » de David Martinon (Ed L’Observatoire)

Ce qui m’intéresse, ce n’est pas seulement l’analyse des événements qui ont conduit à la chute de Kaboul en 2021, mais le témoignage d’un diplomate plongé au cœur du chaos. En tant qu’expatriée, je suis particulièrement sensible à ce que représente l’action consulaire et diplomatique dans des contextes de crise : protéger, évacuer, décider vite, incarner, coûte que coûte, la présence de l’État.

Lire le récit d’un ambassadeur confronté à l’effondrement d’un pays, c’est aussi mieux comprendre les coulisses de la diplomatie, souvent invisibles mais essentielles. C’est cette dimension humaine et politique que j’ai envie de découvrir à travers ce livre.

Et dans la foulée, j’irai aussi voir le film « 13 jours, 13 nuits », inspiré de ces mêmes événements, avec Roschdy Zem, un acteur que j’adore.

Gilles Roux : « Le Jardin des délices » de Joseph Annet (Ed Noir Corbeau)

En été, on a besoin d’un livre qui fait voyager, qui capte l’attention sans l’asservir, qui mêle plaisir de lecture et suspense addictif. Le Jardin des délices, troisième roman de l’auteur belge Joseph Annet, remplit parfaitement cette mission.

On y retrouve Max Kevlar, détective atypique spécialisé dans les affaires liées au marché de l’art. Parti pour souffler quelques jours à Knokke-le-Zoute, il est vite rattrapé par ses démons… et par une affaire qu’il aurait préféré éviter. Mais depuis son apparition dans le tout premier roman d’Annet, on le sait : ce sont souvent les femmes qui précipitent Max Kevlar dans l’intrigue – pour notre plus grand bonheur de lecteur.

Le Jardin des délices de Joseph Annet collec Noir Corbeau
Le Jardin des délices de Joseph Annet collec Noir Corbeau

Dans ce nouvel opus de la collection Noir corbeau, Joseph Annet nous immerge dans les coulisses troubles du monde de l’art : enchères hallucinantes, œuvres de faussaires plus vraies que nature, spéculations douteuses, et secrets bien gardés. L’univers est riche, l’enquête haletante, les dialogues ciselés et les décors minutieusement plantés – de Bruxelles à Knokke, la Belgique devient un personnage à part entière.

Pourquoi le recommander pour l’été? Parce que c’est exactement le type de roman qu’on emporte dans sa valise : fluide, bien rythmé, intelligemment construit, avec juste ce qu’il faut de mystère, de charme et d’ironie. Une lecture idéale au bord de la piscine, dans un hamac ou pendant un vol long-courrier….. et puis j’aime découvrir l’un ou l’autre belgicisme dans le texte.

Bref, Le Jardin des délices porte bien son nom. À découvrir sans tarder.

Alexander Seale : « Les chapeaux de la Couronne » de Thomas Pernette (Ed. E/PA)

En 70 ans de règne, Elizabeth II a traversé le siècle, marqué l’histoire et porté des centaines de chapeaux. Devenus les accessoires iconiques de la souveraine, ses couvre-chefs, au-delà de leurs qualités esthétiques, pourraient être un moyen pour la reine d’exprimer certaines de ses émotions.

Les chapeaux de la Couronne Ed. E PA
Les chapeaux de la Couronne Ed. E PA

Ce sont ces 70 ans de politique, de diplomatie et d’évolution des styles et des modes que raconte Thomas Pernette à travers 50 chapeaux. J’ai choisi ce livre pour m’accompagner cet été car ces chapeaux sont d’abord le reflet d’une éducation, d’un monde qui n’est plus. C’est aussi devenu un accessoire emblématique. C’est une signature de Elizabeth II et elle était connue dans le monde.

Ses chapeaux font partie de la culture britannique, comme la Tour de Londres ou Big Ben. L’auteur, Thomas Pernette est journaliste pour le magazine Point de Vue, spécialiste des têtes couronnées. Envoyé spécial à Londres pour les festivités du jubilé de platine de Sa Majesté la Reine et de son décès, il intervient régulièrement dans les médias. Elizabeth II, les chapeaux de la Couronne, paru aux éditions E/PA, est son premier ouvrage.

Jérémy Michel : « Les Yeux de Mona » de Thomas Schlesser (Ed. Albin Michel)

Depuis plusieurs semaines, je l’observe du coin de l’œil, ce livre qui m’attend sagement. Je sais déjà qu’il sera mon compagnon durant la pause estivale. Pour de nombreuses raisons, il me tarde de plonger dans « Les Yeux de Mona » de Thomas Schlesser.

Pour moi, un livre, c’est avant tout un passeport pour l’évasion. En vacances, je cherche toujours une histoire qui me touche, m’emporte sans pour autant verser dans le surnaturel. Avant même de le glisser dans ma valise, j’ai lu les premières lignes de celui-ci, et déjà, l’émotion était là. Une tendresse palpable entre un grand-père et sa petite-fille, confrontée à la perte progressive de la vue.

Les yeux de Mona de Thomas Schlesser Ed A. Michel

Je ne cherche pas seulement à frissonner en tournant les pages. J’aime aussi quand un livre m’instruit, et là, je vais être servi. Comme Lisa, je m’apprête à m’émerveiller et à apprendre en arpentant, avec elle, les allées du Louvre, du musée d’Orsay ou de Beaubourg. J’écouterai son grand-père lui transmettre ses émotions, tout en prêtant attention à ce partage de savoirs qui, je le sens, sera aussi précieux que poignant.

Aujourd’hui, je me demande ce qui m’enthousiasme le plus : l’arrivée des vacances ou bien la perspective de regarder le monde à travers « Les Yeux de Mona » ?

Rachid Hallaouy : « L’homme qui lisait des livres » de Rachid Benzine (Ed. Julliard)

Pour celles et ceux qui partiront fin août, je vous conseille d’apporter avec vous, « L’homme qui lisait des livres », le nouveau roman de Rachid Benzine. L’auteur est chercheur associé au Fonds Paul Ricoeur et au Laboratoire Sophiapol de sociologie, philosophie et politique à Paris X.

« L’homme qui lisait des livres » de Rachid Benzine (Ed. Julliard)
« L’homme qui lisait des livres » de Rachid Benzine (Ed. Julliard)

L’histoire se déroule à Gaza où un libraire qui se prénomme Nabil continue malgré les bombardements à ouvrir sa librairie quotidiennement par amour des livres et à les partager. La lecture comme rempart au chaos. Les mots comme refuge. Et, à l’instar du héros, une question se pose au fil des pages : « les livres sont-ils notre plus grande chance de survie ? »

Ce roman sortira le 21 août.

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