Non-résident mais actif en France ? les changements pour 2025

Non-résident mais actif en France ? les changements pour 2025

L’élaboration de la loi de Finances pour l’année 2025 de la France est bien complexe cette année. Les députés ont été pris d’une hystérie fiscale, au point, qu’ils ont finalement rejeté leurs propres travaux tandis que les sénateurs essaie eux de préserver les collectivités locales. Mais quid des Français de l’étranger ? En tant que non-résident, même si vous avez des revenus issus de France, des dispositions comme l’exemption de la CSG pour les résidents dans l’UE ou la non-obligation de souscrire au prélèvement à la source. Mais le projet proposé par le gouvernement relève des surprises.

Résidence fiscale

Actuellement, l’article 4 B du CGI détermine le domicile fiscal en France d’une personne qui remplit au moins l’un des trois critères suivants :

– avoir son foyer ou son lieu de séjour principal en France ;

– exercer une activité professionnelle non accessoire, salariée ou non, en France ;

– avoir le centre de ses intérêts économiques en France.

L’article 23 du projet de loi de finances pour 2025, présenté par le Gouvernement le 10 octobre 2024, prévoit de compléter l’article 4 B du CGI en précisant qu’une personne qui satisferait à au moins l’un de ces critères ne serait toutefois pas regardée comme ayant son domicile fiscal en France si, en application des conventions internationales, elle n’est pas résidente fiscale de France.

Cette disposition permettra d’éteindre de nombreux conflits de double imposition pour les Français qui travaillent en France mais vivent hors de l’hexagone, elle s’appliquera aussi à ceux dont les revenus sont composés que de produit de la rente sur des actifs basés en France.

Prélèvement à la source

Cette même catégorie de Français est aussi souvent en conflit avec leur employeur ou leur gestionnaire car du fait des choix d’impositions (forfaitaire ou alignée sur celle des résidents), ces derniers estimaient qu’il était impossible de déterminer un taux de prélèvement.

Le Sénat a approuvé mardi une mesure très sensible de réduction des allègements de cotisations patronales (photo d'archives le 6 novembre lors des questions au gouvernement au Sénat). ©Isa Harsin/SIPA
Le Sénat a approuvé mardi une mesure très sensible de réduction des allègements de cotisations patronales (photo d’archives le 6 novembre lors des questions au gouvernement au Sénat). ©Isa Harsin/SIPA

Et c’est là que la mesure décrite précédemment a aussi un deuxième effet. Cette proposition, si elle est adoptée au terme du parcours législatif, confirmerait la position de la doctrine administrative qui énonce que la notion de résident, appréciée au sens des conventions fiscales internationales, prévaut toujours sur la notion de domicile fiscal telle qu’elle résulte des dispositions de l’article 4 B du CGI et qu’une personne considérée pour l’application d’une convention fiscale conclue par la France comme résidente de l’autre État ne peut ainsi pas être regardée comme domiciliée fiscalement en France pour la mise en œuvre du droit interne français alors même qu’elle aurait son domicile fiscal en France au sens de l’article 4 B du CGI (BOI-INT-DG-20-10-10 n° 50).

Ainsi, alors même qu’elles rempliraient l’un des critères posés par l’article 4 B du CGI, les personnes non résidentes de France au sens conventionnel seraient désormais soumises, sans ambiguïté, à la retenue à la source de l’article 182 A du CGI (salaires), à celle de l’article 119 bis du CGI (revenus de capitaux mobiliers) ou encore aux prélèvements visés aux articles 244 bis A et 244 bis B du CGI (plus-values).

CSG : recul ou avancée ?

La contribution sociale généralisée est aussi au cœur des débats. Deux écoles s’affrontent. Une partie des parlementaires considèrent que la CSG n’est pas liée directement à l’accès au système de sécurité sociale français et les autres qui, comme l’Union européenne, considère que l’accès aux prestations est une condition pour être assujetti à cette taxe. À ce jour, les non-résidents installés dans un pays de l’Union européenne sont exemptés de cette taxe.

À l’Assemblée nationale, les députés du bloc majoritaire pensaient avoir trouvé un compromis. En effet, ils avaient introduit et adopté un amendement qui rétablirait le prélèvement sur les revenus français des retraités installés au sein de l’Union européenne. La justification, les retraités ont toujours accès la sécurité sociale et ce même s’ils sont affiliés au régime de leur pays de résidence. Mais cette disposition a été finalement mis au panier avec l’ensemble des amendements lors du rejet par l’Assemblée nationale de l’ensemble du texte. En sus, s’il avait été promulgué, il est sûr qu’une nouvelle bataille juridique s’ouvrirait face à la Cour européenne de justice, et ce ne fut à l’avantage de la France.

Au Sénat, deux amendements ont été déposé d’un côté par Yan Chantrel, sénateur PS des Français de l’étranger, et de l’autre par les sénateurs élus sous l’étiquette ASFE. Leur objet était inverse à la proposition de la chambre basse. En effet, les parlementaires des Français de l’étranger proposaient, comme ils le font chaque année, au contraire, de rétablir l’équité entre non-résidents dans l’UE et hors de l’UE, en exemptant tous les non-résidents de la CSG. Il fut, en cette période de disette, lui aussi rejeté.

Alors quelles sont les mesures qui vont toucher les Français de l’étranger ? Il faudra surement attendre les derniers jours du processus d’adoption de la loi de Finances 2025 pour le savoir !

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