Naturalisation comme Français, la réforme du 01 janvier 2026

Naturalisation comme Français, la réforme du 01 janvier 2026

Les Françaises et les Français de l’étranger ont aussi une vie sentimentale ! Après plus années dans un pays, il n’est pas rare de voir des couples se créer, des familles se fonder. Pour des raisons propres à chacun, soit par symbolisme soit par praticité. En effet, il est souvent plus facile de voyager avec un passeport français, etc. Dans les consulats, plusieurs fois par an, on assiste donc à des cérémonies de naturalisation, accueillant ainsi au sein de la République la famille de nos compatriotes. Mais Bruno Retailleau, avant de quitter la place Beauvau (ministère de l’Intérieur), a modifié les conditions d’obtentions de la nationalité française. Ainsi la procédure de naturalisation comme français sera modifiée à partir de ce 01 janvier 2026. Pour les Français de l’étranger, on fait le point.

Naturalisation mais aussi carte de résident ou titre de séjour pluriannuel

Dès le 1er janvier 2026, les candidats à la naturalisation française, ainsi que les demandeurs d’une carte de résident ou d’un titre de séjour pluriannuel devront répondre à un tout nouveau questionnaire à choix multiple. Ils devront obtenir un minimum de 80% de bonnes réponses pour espérer obtenir la nationalité.

C’est donc un « examen civique » ardu qu’a mis en place le président LR Bruno Retailleau deux jours avant son départ de la place Beauvau. Un héritage qu’il laisse dans la droite et ferme ligne de la loi immigration adoptée en décembre 2023.

Un arrêté du 10 octobre détaille la nature des questions de ce nouveau dispositif. Il comprendra 11 questions sur les principes et valeurs de la République, les droits et devoirs, 8 sur l’histoire, la géographie et la culture, 6 sur le système institutionnel et politique et enfin 4 questions sur la vie dans la société française.

Le Consul Général de France à Tananarive a reçu les 18 personnes ayant obtenu la nationalité française en 2018 ©MAE

Un examen pour les « bac +5 » ?

L’objectif de ce questionnaire est d’attester de la compréhension par les candidats à la naturalisation du « découpage administratif de la France », de la « durée des principaux mandats » politiques, du « respect des droits de l’homme », des « principales périodes historiques » du pays depuis 1789, des « principaux plats de la gastronomie française » ou des « démarches relatives au logement », entre bien d’autres notions.

Car le principe de la laïcité, l’État de droit, le rôle des trois pouvoirs, les libertés individuelles sont aussi au menu cependant le champ des connaissances exigées peut être pointu. Ainsi il faut connaître et comprendre plusieurs articles de la Constitution, ce que peu de Français de naissance peuvent se vanter. Pour exemple, savez-vous nommer les 6 régions les plus peuplées, établir un lien entre géographie et économie, connaître l’organisation internationale de la Francophonie ou les principales dates de l’histoire de France depuis la monarchie… L’examen semble peu aisé pour tout Français.

Certains considèrent que « l’examen civique » est construit pour cibler particulièrement les candidats musulmans. Ils dénoncent des questions de mise en situation axées sur la « lutte contre les discriminations et la haine anti-LGBT », la « liberté de pensée, de religion » et même « l’interdiction de la polygamie ».

Enfin, une autre mesure a été prise et là aussi les associations grincent des dents. Car le relèvement du niveau de français exigé pour l’examen a été réhaussé de B1 à B2. De son côté, l’entretien oral d’assimilation qui accompagne les demandes de naturalisation examinées ne change pas.

Un examen sans limite de représentation

L’objectif de Bruno Retailleau, on l’a compris, c’est donc de limiter le nombre de naturalisation. Il n’est toutefois pas certain que ce « nouvel examen civique » fasse baisser le nombre de naturalisés français, puisque les candidats pourront repasser ce questionnaire à choix multiple de 45 minutes autant de fois qu’ils le désirent.

Auteur/Autrice

  • Américain par accident (sa mère accoucha de façon prématurée lors d'un voyage professionnel), Eric Victorien décida d'aller rejoindre ce pays qu'il ne connaissait pas à sa majorité. Il participa même à des émissions de télé-réalité. Aujourd'hui, il anime un programme radio à Los Angeles et est correspondant du site Lesfrancais.press.

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