Face à la crise sanitaire d’ampleur que traverse la France avec l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé lundi soir 16 mars le report du second des élections municipales qui devait avoir lieu dimanche prochain.
En fin d’après-midi, le Premier ministre Edouard Philippe avait proposé lundi de reporter le second tour des municipales au 21 juin, une idée saluée par l’ensemble de la classe politique où le ton n’est plus à l’indignation sur le bouleversement du calendrier.
Mercredi, un conseil des ministres devrait annuler la convocation du second tour dans les délais actuels et présenter un projet de loi, notamment pour prolonger les mandats des maires où le premier tour n’est pas conclusif et régler des problèmes techniques liés notamment aux comptes de campagne, selon un compte-rendu obtenu de sources parlementaires.
L’idée d’un report, qui aurait hérissé il y a une semaine, a été largement saluée lundi.
« Côté Républicains nous avons accepté » la proposition qui « nous semble équilibrée », a affirmé sur BFMTV le patron des députés LR Damien Abad pour qui « on ne peut pas tenir le deuxième tour dans les conditions sanitaires de notre pays, surtout avec certainement un confinement élargi qui s’annonce ».
« C’est ce que nous avions plaidé, cela concilie santé publique et démocratie », a affirmé à l’AFP le secrétaire national d’EELV Julien Bayou en soulignant que « cela n’aurait pas eu de sens de dire, avec tous ces électeurs qui se sont déplacés, “En fait c’était pour rire” ».
Dans le cas d’un report, les listes pour le deuxième tour devraient logiquement être déposées comme s’il se tenait dimanche, c’est-à-dire avant mardi 18h00, mais le point reste à confirmer. Ce n’est « pas la priorité », a affirmé à l’AFP le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, d’accord « à 100% » avec un report.
Consensus politique
Depuis le week-end, l’hypothèse d’un report tenait la corde.
« La situation sanitaire de notre pays doit guider l’ensemble de nos décisions », a insisté lundi matin le patron du PS Olivier Faure, selon qui organiser le second tour dans ces conditions « apparaîtrait lunaire ».
De nombreux candidats ont arrêté leur campagne lundi: Agnès Buzyn (LREM) et Cédric Vilani (ex-LREM) à Paris, Jacques Kossowski (LR) à Courbevoie et Damien Meslot (LR) à Belfort, François Rebsamen (PS) à Dijon…
« Le second tour n’aura manifestement pas lieu compte tenu de l’aggravation prévisible de l’épidémie » a affirmé dimanche soir la présidente du RN Marine Le Pen, qui a décidé de se confiner « par précaution » chez elle lundi.
Emmanuel Macron avait dès jeudi dernier envisagé le report du scrutin, premier tour compris. Mais l’opposition, notamment de droite, était immédiatement montée au créneau.
« Si c’était le cas, c’est un coup d’État, s’était ainsi indigné le président des Républicains Christian Jacob, tandis que le numéro deux du RN Jordan Bardella dénonçait un »amateurisme (…) extrêmement inquiétant pour la suite ». Le patron du MoDem François Bayrou était alors l’une des rares à peser pour un report.
Le LR François Baroin, par ailleurs président de l’Association des maires de France, le président LR du Sénat Gérard Larcher, mais aussi Martine Aubry et Anne Hidalgo (PS) avaient fait savoir leur totale opposition.
Changement de ton samedi soir : dans la foulée de nouvelles mesures de confinement annoncées par Edouard Philippe, des élus de tous bords avaient réclamé un report des élections.
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