Les quatre premières journées d’action ont réuni, en France, entre 757.000 et 1,27 million de personnes, selon les autorités. Et entre 2 et 2,8 millions, selon les syndicats. Cette fois-ci, les chiffres varient de 450 000 à 850 000 manifestants à l’échelle nationale, dont 90 000 (chiffres des autorités) à 500 000 (chiffre de la CGT) à Paris. En pleine période de vacances scolaires, à l’exception de l’Île-de-France et de l’Occitanie ainsi de quelques établissements hors de France, la mobilisation fut, comme prévu, en baisse ce jeudi 16 février. Les syndicats préparent leurs forces pour une cinquième journée de manifestations contre la réforme des retraites, à la veille de la fin de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale, le 07 mars 2023.
Pour ce futur rendez-vous, les organisations syndicales menacent de mettre la France à l’arrêt, avec une grève reconductible.
« Aujourd’hui, en quelque sorte, c’est la dernière sommation avant le 7 mars »
Laurent Escure, secrétaire général de l’Unsa sur BFMTV
Des cortèges dans toute la France
Plus d’un mois après la présentation du projet de réforme des retraites par Elisabeth Borne, son gouvernement n’en finit plus de buter contre un mur de défiance. Ce jeudi 16 février, des appels à manifester avaient été lancés dans plus de 200 villes de France. Si les cortèges ont été globalement moins fournis que les précédentes fois, notamment à cause des vacances scolaires qui concernent deux zones du pays sur trois, des blocages importants ont été constatés dans les transports aériens, et de nombreux sites, de production d’énergie notamment, ont été mis à l’arrêt.
Albi
Les regards étaient tournés cet après-midi vers Albi où tous les leaders syndicaux se sont regroupés, de Laurent Berger (CFDT) à Philippe Martinez (CGT), en passant par Frédéric Souillot (FO).
Selon l’intersyndicale, ils étaient 55 000 à défiler dans la capitale tarnaise ce jeudi, « une victoire » pour Philippe Martinez, alors que la préfecture a annoncé 10 000 manifestants, ce qui reste important pour une ville de 50 000 habitants.
Perturbation dans le secteur des énergies
Alors que les perturbations furent légères, cette fois, dans les transports, les salariés des producteurs d’énergie ont pris le relais.
Ainsi les expéditions à partir des sites pétroliers de TotalEnergies en France ne sont interrompues que sur celui de La Mède en raison d’appels à la grève contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, a déclaré jeudi un porte-parole du groupe. L’approvisionnement électrique français a, aussi, été réduit, la production a diminué de 4,3 gigawatts (GW) du fait d’actions dans des centrales nucléaires, hydroélectriques et thermiques.
Hors de France
Malgré les vacances dans une très grande partie des établissements scolaires AEFE, la mobilisation était toujours présente dans les Lycées français à l’étranger.
En particulier à Barcelone qui s’impose comme le bastion d’opposition à cette réforme.
Comme le 31 janvier, les représentants des secteurs Hors de France de la FSU à l’ AEFE (SNES, SNEP, SNUipp) étaient présents à la manifestation parisienne avec leurs collègues nationaux.
Ils ont été aussi très actifs sur les réseaux sociaux. Ainsi le SNES-FSU hors de France a interpellé sur Twitter les députés des Français établis hors de France, en relayant le courrier de l’intersyndicale nationale au complet adressé hier aux représentants de la Nation.
Préparation de la journée du 7 mars
Comme en France, les syndicats misent beaucoup sur la journée du 7 mars, qui pourrait ouvrir une période de grèves reconductibles. Dans ce cadre, la FSU a demandé à l’AEFE de déplacer les CCPL (commissions paritaires de recrutement des personnels détachés pour la rentrée 2023, qui se tiennent dans tous les pays). Initialement prévues les 6 et 7 mars, l’AEFE les a reportées aux 8 et 9 mars. Signe que la direction de l’AEFE s’attend à un important taux de participation lors de cette nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
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