Des droits antidumping allant jusqu’à 34,9 % seront imposés pendant 5 ans sur les importations de brandy en provenance de l’Union européenne (UE), à compter du 5 juillet, a annoncé vendredi le ministère chinois du commerce. Les grands producteurs de cognac seront exemptés.
Cette décision fait suite à une enquête antidumping menée depuis plusieurs mois par les autorités chinoises, largement considérée comme une mesure de rétorsion à l’encontre des droits de douane imposés par l’UE sur les véhicules électriques chinois.
Dans une déclaration publiée le 4 juillet, Pékin a affirmé que certains brandys européens étaient vendus sur le marché chinois à des prix déloyalement bas, menaçant l’industrie nationale des spiritueux et justifiant de ce fait de nouvelles taxes.
Tout au long de l’enquête, les autorités de l’UE et de la France ont déployé d’intenses efforts diplomatiques pour empêcher l’imposition de droits de douane. Ces efforts n’ont pas été vains.
Allégement partiel pour l'industrie
Afin d’éviter les nouveaux droits de douane, plusieurs producteurs européens ont accepté de vendre leurs produits à un prix minimum sur le marché chinois, notamment les grandes marques de cognac telles que Pernod Ricard, Rémy Cointreau et Hennessy.
À partir du 5 juillet, ces entreprises seront autorisées à commercialiser leurs produits dans le cadre de cet arrangement tarifaire, en lieu et place des droits de douane.
En outre, le ministère chinois du commerce a confirmé que les dépôts de garantie versés depuis octobre 2024 seront remboursés, ce qui soulagera quelque peu les importateurs concernés.
Regrets et inquiétudes
La décision a néanmoins suscité des critiques de la part de Bruxelles. « L’UE regrette la décision de la Chine d’imposer des mesures antidumping définitives sur les importations de brandy européen », a déclaré un porte-parole aux journalistes.
Hervé Dumesny, directeur général de spiritsEUROPE – l’organisation européenne de l’industrie des spiritueux – a également exprimé son « profond regret » face à ce qu’il a décrit comme des mesures injustifiées, dans une déclaration publiée vendredi.
« Au-delà de son impact direct sur notre secteur, cette décision risque d’alimenter les tensions commerciales à un moment où la coopération mutuelle est plus importante que jamais » – Hervé Dumesny, directeur général de spiritsEUROPE
Alors que de nombreux producteurs de l’UE restent en dehors des accords de prix et seront soumis à la pleine force des nouveaux tarifs, « nous demandons instamment que cette option soit étendue à toutes les entreprises qui ont signé », a ajouté Hervé Dumesny.