L’équipe de France a réalisé une très belle performance lors de ces olympiades parisiennes. Avec 62 médailles dont 16 d’Or, la France se hisse parmi les 5 plus grandes nations sportives du monde. Ce résultat est le fruit d’années de politique d’encouragement à la pratique des sports, à l’inclusion de nombreuses disciplines au sein des fameux cours d’éducation sportive tout au long du parcours scolaire, sans oublier le dynamisme de nos fédérations nationales. Pourtant, quelques-uns de nos champions ont pris le chemin de l’expatriation, parfois pour trouver un environnement professionnel adéquat ou tout simplement pour fuir la célébrité. Zoom sur 2 médaillés et expatriés !
Léon Marchand et les USA
Léon Marchand, déjà multiple champion de France, émerge sur la scène internationale à Tokyo en 2021. Il concourt sur trois courses pour sa première participation aux JO et se hisse en finale du 400m 4 nages, où il termine à la 6e place. Dans une interview accordée à L’Équipe, il se dit alors “content de son temps” lors de cette expérience “géniale”.
Un an plus tard, Marchand a changé de dimension. À Budapest, le nageur domine les courses où il est aligné en individuel, d’abord samedi 18 juin avec le 400m 4 nages, où il commence très fort et décroche la médaille d’or en 4′04. Il bat à cette occasion le record des championnats du monde et claque la deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps, derrière Michael Phelps, le plus grand champion de natation avec 23 médailles d’or olympiques.
Que s’est-il passé entre Tokyo et Budapest? Peu après les JO, Léon Marchand décide de partir aux États-Unis. Originaire de Toulouse, il s’entraîne depuis toujours chez les Dauphins du TOEC. Mais il veut “découvrir une autre culture, voir de nouveaux nageurs, pouvoir nager contre les meilleurs nageurs du monde”, explique-t-il à l’Équipe. Le jeune sportif souhaite aussi concilier études et sport de haut niveau, un rythme de vie encore compliqué à mener en France.
Ses parents, eux-mêmes anciens champions de natation, l’encouragent. Xavier Marchand est le vice-champion du monde du 200m 4 nages 1998, tandis que Céline Bonnet est ancienne recordwoman de France des 100m 4 nages et 200m 4 nages. Tous deux ont également fait un passage aux États-Unis, et lui assurent que “ce sera une bonne expérience”.
Le nageur s’envole donc pour l’Université d’Arizona à la rentrée afin d’être entraîné par Bob Bowman, qui n’est autre que l’ancien coach de Michael Phelps. Sur place, le jeune Français s’adapte au rythme des nageurs Américains “toujours à fond”. Un choc pour lui qui avait ”(s)on petit échauffement tranquille”, raconte-t-il à l’AFP. Une technique et un rythme qui ont porté leurs fruits puisqu’Il est désormais le seul Français de l’histoire avec cinq titres mondiaux en individuel.
Teddy Riner et le Maroc
Si son attachement à la France n’est plus à prouver, c’est dans la région de Marrakech que Teddy Riner a trouvé son bonheur il y a quelque temps déjà. Pour lui, comme il l’expliquait à « Gala ».
« J’ai besoin de douceur, de sérénité et de tranquillité pour encaisser les importantes doses de travail que je m’inflige, loin de la pression parisienne.«
Teddy Riner
Des propos qu’il avait confirmés au micro de « 66 Minutes » :
« J’aime cette ville, ce pays, le Maroc. Il y fait beau, j’ai des conditions d’entraînement et de vie idéales, et des adversaires marocains et français qui me challengent au quotidien. Avec l’âge, j’ai compris que mon cadre de vie était essentiel dans ma réussite.«
Teddy Riner
Attaché à cet équilibre entre travail et confort, Riner ne lésine pas sur les moyens : lui et sa famille logent du côté du Royal Mansour, un palace 5 étoiles parmi les plus réputés de la ville, qui appartient d’ailleurs à Mohamed VI.
Il est primordial pour un athlète de trouver les conditions idéales pour sa préparation, et Teddy Riner les a trouvées du côté de Marrakech. Entre cadre de vie idéal et travail acharné, le Guadeloupéen livre la version de lui-même. Et on espère que ce sera encore le cas aux JO de 2028 à Los Angeles, où il espère raccrocher sur un triomphe.
Le cas de l’athlétisme
L »athlétisme est l’un des sports les plus universels et figure donc parmi les plus compétitifs qu’il soit : obtenir une médaille n’est pas un long fleuve tranquille. L’athlétisme demeure bien plus pratiqué que d’autres sports comme l’escrime. Pourtant ce fut la disette lors de ses JO pour l’équipe de France.
Les moyens de la Fédération française d’athlétisme sont limités et l’institution n’a pas toujours la capacité à soutenir financièrement et accompagner les sportifs tricolores. Le plus souvent, seuls les plus gros potentiels y ont droit. Le reste des athlètes doivent redoubler d’ingéniosité, se débrouillant seuls.
Ainsi la plupart de nos meilleures chances de médailles s’entraînent ailleurs, avec un cadre beaucoup plus professionnel. C’est le cas de Cyréna Samba-Mayela, spécialiste du 100 mètres haies, qui a déménagé en 2023 aux États-Unis. Ou de Clément Ducos, qualifié en finale du 400m haies, lui aussi parti de l’autre côté de l’Atlantique depuis 2022.
Laisser un commentaire