Le mercredi 1 juin, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a été auditionné durant plus d’une heure afin de se justifier des évènements qui se sont déroulés à Saint Denis, le soir de la Ligue des champions.
« L’image négative de ce match est une blessure pour notre fierté nationale. Il est évident que les choses auraient pu être mieux organisées. Avons-nous évité le pire ? Oui. Aurions-pu nous anticiper davantage ? Sans doute. » Il s’agit donc d’un « petit » mea culpa du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a été prononcé lors de son audition au Sénat.
Quatre jours après les incidents s’étant déroulés au Stade de France lors de la finale de la Ligue des champions, samedi 28 mai, le président Emmanuel Macron a demandé au ministre d’arrêter de se défausser. C’est maintenant chose faite.
Un manque d’anticipation
Pour Eric Delbecque, spécialiste des questions de sécurité intérieure, l’anticipation est la clé dans l’organisation d’évènements de cette envergure. Selon lui, les autorités françaises n’en ont pas suffisamment fait preuve. Effectivement, la création de faux billets d’entrée dans les stades est monnaie courante dans le monde du sport et du foot, il fallait donc s’y attendre.
Les supporters anglais également responsables
Depuis samedi 28 mai, le débat est particulièrement focalisé sur les responsables des incidents. Si pour de nombreuses personnes les supporters ne sont fautifs en rien, Kamel Aoudjehane, adjoint au maire de Saint-Denis, en charge des sports et des grands évènements, présente un autre avis. Selon lui, la ville de Saint-Denis « porte encore les stigmates » des ventes de faux billets des clans anglais et allemands. Avant d’ajouter que le club de Liverpool, finaliste de la compétition, a insisté pour que la billetterie de la rencontre ne soit pas dématérialisée.
Coupe du monde de rugby et JO 2024
A un an de la Coupe du monde de rugby et deux ans des Jeux Olympiques de Paris, de tels incidents organisationnels laissent présager le pire pour les administrations et les organisateurs.
Aux yeux d’Eric Delbecque, toute la question est de se demander « qui est-ce qui doit rectifier le tir ? ». Pour lui, si la France a sa part de responsabilité, elle n’est pas la seule et tous les agents doivent également se remettre en question. Il comprend ici les clubs sportifs, les supporters, les fauteurs de trouble ou encore le réseau de transports de la RATP, qui était en grève ce même jour.