Le Salon du livre de Montréal est un rendez-vous incontournable des amoureux du livre, petits et grands. Pour sa 45ème édition qui a eu lieu du 23 au 27 novembre au Palais des congrès de Montréal, le plaisir de se retrouver en présence fut inégalé. Plus de 2000 créateurs autour du livre par plus de 600 maisons d’éditions étaient au rendez-vous.
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Des créateurs du Québec comme Anaïs Barbeau-Lavalette, Chrystine Brouillet, Dany Laferrière, Heather O’Neill, Michel Jean, Patrick Senécal, Rodney St-Éloi; des artistes et des personnalités connues qui ont choisi la plume pour se raconter tel que Boucar Diouf, Bruno Pelletier, Coeur de Pirate, Daniel Bélanger, Farah Alibay, Mariana Mazza, Martha Wainwright. Oui le français est de mise au Québec, mais la diversité tant linguistique qu’interculturelle fait partie de la richesse culturelle du Québec.
Des invités de marque venant d’ailleurs faisaient partie également de la fête. Les auteurs français n’étaient pas en reste avec la présence remarquée de Bernard Werber, Maylis de Kerangal, Seream, Éric-Emmanuel Schmitt un habitué, Agnès Martin-Lugand ou encore Emmanuelle Bayamack-Tam… Étaient également présents le britannique David Mitchell, l’italo-suisse-Giuliano da Empoli écrivain et essayiste italo-suisse auteur du Mage du Kremlin, une fascinante plongée au coeur du pouvoir russe. Son premier roman a récemment remporté le Grand Prix du roman de l’Académie française 2022. De belles rencontres interculturelles autour de la littérature et de la langue française.
Le Prix de la revue Études française de l’Université de Montréal
Le prix de la revue Études français, créé en 1967, à l’initiative du directeur de la revue, Georges-André Vachon, souligne une contribution exceptionnelle à la réflexion sur la littérature et l’écriture de langue française. Remis pour la première fois en février 1968 à Ahmadou Kourouma (1927-2003) pour Les soleils des indépendances, republié aux éditions du Seuil deux ans plus tard, puis à Gaston Miron pour L’homme rapaillé, dont il offre la première édition en 1970, il a été décerné, entre 1968 et 1980, à des auteurs du Québec ou de la francophonie. Cette année il s’agit d’Archipel de Maylis de Kerangal.
Maylis de Kerangal est une autrice française d’une quinzaine de romans et nouvelles, publiés pour l’essentiel chez Éditions Verticales\Gallimard. Parmi eux Corniche Kennedy (2008), Naissance d’un pont (2010-prix Médicis, prix Franz Hessel, Premio Von Rezzori), Réparer les vivants (2014, prix des Étudiants France-Culture-Télérama, grand prix RTL-Lire, Wellcome Book Prize, Premio Letterario Merck et fut traduit en 35 langues, adapté au cinéma et au théâtre).
Sur une thématique qui résonne pour les Français de l’étranger, en 2018 paraît Canoës, un recueil de nouvelles qui explore la voix humaine et qui fait également écho à son expérience d’expatriation dans le Colorado.
Maylis de Kerangal reçoit, en 2014, le prix Henri-Gall de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre. Son travail est marqué par la question du paysage, il s’intéresse aux devenirs de la jeunesse et aux mondes du travail.
« J’ai choisi d’intituler ce volume Un archipel car il m’a semblé […] que ces textes distincts, disparates, cré[e]nt exactement un archipel : ils agencent une forme ; ils font apparaître une unité. Or, c’est précisément cette notion de composition qui m’intéresse, et l’idée qu’une écriture singulière puisse être rendue sensible dans ce choix d’écrits ponctuant quinze années d’écriture et de publication. »
Maylis de Kerangal