Martha Peciña, une candidature de rupture pour unir la gauche dans la 5e circonscription

Martha Peciña, une candidature de rupture pour unir la gauche dans la 5e circonscription

Alors que les Français d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco s’apprêtent à retourner aux urnes pour élire un ou une nouvelle députée, Martha Peciña présente une candidature de rupture pour unir la gauche dans la 5e circonscription des Français de l’étranger. Investie par La France insoumise et soutenue par les écologistes, elle mise sur un programme social, mais surtout sur une stratégie d’alliance pour faire barrage à la droite et à l’extrême droite.

Écouter le podcast avec Martha Peciña

Martha Peciña : une trajectoire à l’étranger

Née d’une mère française et d’un père basque-espagnol, Martha Peciña a un parcours aussi international que militant. Après un master en histoire axé sur les inégalités sociales en Amérique latine, elle passe plus de dix ans aux États-Unis, d’abord comme journaliste, puis au sein du consulat général de France à New York. Une expérience qui forge son engagement : « J’ai pu identifier, me familiariser avec les enjeux et les problématiques des Françaises et des Français de l’étranger ».

Martha Peciña, candidate LFI, soutenue par les Écologistes, 5e circonscription des Français établis hors de France.
Martha Peciña, candidate LFI, soutenue par les Écologistes, 5e circonscription des Français établis hors de France.

À Bilbao depuis 2021, elle dirige une entreprise de conseil en égalité professionnelle et prévention des violences sexistes et sexuelles. Ce fil rouge de la justice sociale traverse son engagement politique, notamment comme ancienne représentante du personnel : « J’ai constaté les conséquences dramatiques des coupes budgétaires sur les agents du ministère des Affaires étrangères et évidemment sur l’impact sur les usagers ».

L’union comme impératif

C’est en 2022, à l’occasion de la présidentielle et des législatives, qu’elle s’engage pleinement pour La France insoumise (LFI), séduite par le projet de la NUPES. « L’union, c’était la seule façon de pouvoir gagner une élection », affirme-t-elle. Aujourd’hui, elle se revendique comme la candidate du collectif Agissons Ensemble, rassemblant des militants de diverses sensibilités politiques, parfois non encartés.

« J’ai constaté les conséquences dramatiques des coupes budgétaires sur les agents du ministère des Affaires étrangères »

Mais l’unité n’est pas encore une réalité. En effet, le PS et le PRG appellent à une candidature d’union, mais sans rallier Martha Peciña, pour l’instant. Si cela devait déboucher sur une autre candidature à gauche, pour notre invitée, ce serait une faute politique : « Le risque d’un deuxième tour avec la droite et le Rassemblement national, il existe en cas de désunion de la gauche ».

Martha Peciña et les militants
Martha Peciña et les militants

Malgré tout, localement, elle assure que les ponts ne sont pas rompus : « On a une bonne entente avec les différents partis de la gauche française, de LFI à Place publique », dit-elle, citant les précédentes candidatures unifiées dans la circonscription.

Une députée LFI... mais de rassemblement

Si elle est élue, Martha Peciña siégera dans le groupe LFI à l’Assemblée nationale. Mais elle promet de garder à l’esprit l’équilibre de la coalition. « Ce qui nous rassemble est plus important que les désaccords », martèle-t-elle, notamment sur les sujets économiques et sociaux, qui restent selon elle la priorité.

« L’union, c’était la seule façon de pouvoir gagner une élection »

Sur la loi budgétaire à venir, sa position est claire : « Je vais voter la censure de cette proposition d’austérité. Le gouvernement Bayrou propose de supprimer deux jours fériés et une nouvelle réforme de l’assurance chômage ». Une politique qu’elle dénonce comme étant la suite logique des « cadeaux fiscaux faits aux plus riches », notamment via la suppression de l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune).

« Je vais voter la censure de cette proposition d’austérité »

Interrogée sur la possibilité que cette censure soit votée aussi par le RN, elle refuse l’argument du piège. « Je ne sais pas ce que fera le Rassemblement National… Mais le RN n’a pas censuré le gouvernement Bayrou la première fois », renvoyant la balle à Renaissance et LR qui, selon elle, n’hésitent pas à voter avec l’extrême droite « sans que cela ne soit souligné par la presse ».

Les priorités pour la circonscription

Pour les Français de la cinquième circonscription, Martha Peciña revendique un ancrage concret. Trois mesures phares sont au cœur de sa campagne. D’abord, « rétablir des fonctions administratives aux consulats de Bilbao et de Séville », aujourd’hui limités à l’influence culturelle. Elle souhaite aussi « en finir avec les fermetures successives des instituts français », citant ceux de Valence, Séville et Porto.

« Je me rendrai à Madrid, Barcelone, Lisbonne, Valence… L’idée, c’est vraiment de parcourir la circonscription »

Deuxième pilier : la réforme des aides à la scolarité. Elle propose de « revoir le calendrier des commissions et les critères d’attribution » des bourses scolaires, notamment pour les familles monoparentales ou en garde partagée. Enfin, elle appelle à « l’amélioration des échanges d’informations administratives au sein de l’Union européenne », notamment pour l’homologation des diplômes, les retraites et la sécurité sociale.

Une campagne d’été, une candidate de terrain

Malgré une campagne estivale difficile à animer, Martha Peciña prévoit de sillonner la circonscription. « Je me rendrai à Madrid, Barcelone, Lisbonne, Valence… L’idée, c’est vraiment de parcourir la circonscription », dit-elle.

À notre micro, elle annonce également un rassemblement le 10 septembre à Madrid contre le gouvernement Bayrou, et appelle à « organiser un débat avec l’ensemble des candidats et candidates », pour permettre un vote éclairé.

Une candidature qui veut rassembler, pas diviser

Pas de grand parrainage pour Martha Peciña, mais une équipe mobilisée. « Moi, je n’ai pas de parrain, mais j’ai quelque chose de bien plus précieux : un collectif », affirme-t-elle. Un collectif hétéroclite, des enseignants aux retraités, en passant par les étudiants, entrepreneurs ou militants associatifs. Pour elle, la victoire de la gauche passe par là : « On est unis, et c’est ça qui fait notre force ».

Le premier tour aura lieu le 28 septembre. Vote par Internet ouvert du 19 au 24. Reste à savoir si l’appel à l’unité sera entendu.

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