Cela faisait 23 mois qu’Olivier Dubois était otage au Mali. Tout au long de ces mois de captivité, ses proches n’ont cessé de se mobiliser. Retour sur ces longs mois d’attente, jusqu’à la libération du journaliste lundi au terme de 711 jours de détention.
Libéré le 20 mars
Enlevé à Gao, au Mali, c’est à l’aéroport de Niamey, capitale du Niger, que notre confrère, correspondant au Mali, également pour le quotidien Libération et le magazine Jeune Afrique, a atterri cet après-midi. « Je me sens fatigué mais je vais bien », a-t-il déclaré à sa descente de l’avion, souriant et visiblement ému, vêtu d’une chemise blanche ouverte sur un tee-shirt et d’un pantalon beige.
« C’est énorme pour moi d’être là, d’être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui »
Olivier Dubois le 20 mars 2023 après sa libération
Aux côtés d’Olivier Dubois, s’appuyant sur une canne, cheveux blancs, l’humanitaire américain Jeffery Woodke, enlevé en octobre 2016, cette fois, au Niger, a également été libéré.
Les circonstances de leur libération restent pour l’heure inconnues.
En France le 21 mars
Sur le tarmac de la base militaire de Villacoublay, où il a atterri au lendemain de sa libération à Niamey, la joie semble incommensurable. Un large sourire ne le quitte plus alors qu’il vient de retrouver sa femme, ses deux enfants, sa sœur et son père.
Les premiers échanges avec eux ? « Les mots fusent et on ne s’en souvient pas » mais l’émotion est forte. « C’est physique !« , raconte-t-il. « Je me sens mieux, vraiment mieux« , souffle-t-il. « Hier, je n’y croyais pas quand je suis arrivé à l’aéroport [de Niamey] et je commence à réaliser petit à petit« , poursuit-il. « Là ça y est, j’ai vu ma famille, c’est effectif, je suis libre !« . Sa sœur, Canèle Bernard, acquiesce en rigolant.
Olivier Dubois reconnait qu’au cours de sa longue détention – 711 jours – :
« il y a eu des épisodes difficiles. Mais je tiens à dire que je n’ai ni été maltraité, ni humilié, ni frappé, ni quoi que ce soit ». Et il savoure sa chance d’être libre même s’il s’avoue « très, très fatigué » et qu’une partie de sa tête « est encore là-bas ».
Olivier Dubois le 21 mars 2023 à Paris