Le Mali est actuellement confronté à d’importants défis. Les membres de la diaspora malienne tentent de soutenir leur famille depuis la France. La situation de leurs proches restés au pays demeure une source de préoccupation quotidienne.
Les Maliens en France
La communauté malienne en France estimée à 80 000 personnes se caractérise par trois traits : l’ancienneté de son installation, une solidarité forte, un nombre important de Maliens en situation irrégulière.
Les Maliens ont commencé à s’installer en France à la faveur de la première vague migratoire africaine en France, de l’entre-deux-guerres jusqu’aux années 60. Sans doute ce mouvement s’explique-t-il essentiellement pour des raisons économiques, mais il a été favorisé par une certaine tradition du voyage initiatique et, surtout, par la constitution de filières de départ bien organisées. Ainsi certains Soninké, originaires du Mali, habitués aux migrations saisonnières, se sont fixés dans quelques grands ports africains (Dakar, Abidjan), où ils ont apporté un appui matériel et financier (prêts remboursables par les premiers salaires des jeunes immigrés) aux candidats au départ pour la France.
Les premières communautés maliennes en France se sont formées de cette façon. Leur rôle s’est avéré à leur tour déterminant lors de la deuxième grande vague migratoire (1960-1975) qu’elles ont amplifiée en servant de tête de pont pour les nouveaux arrivants. Ces derniers se sont surtout concentrés dans la région parisienne où les Maliens, les Sénégalais et les Mauritaniens représentaient les trois cinquièmes des 27 000 Africains recensés par la Préfecture de Paris en 1976. Les monopoles africains sur certains emplois (éboueurs de la voirie parisienne par exemple) ont permis un système de rotation entre ceux qui sont en France et ceux qui sont au village d’origine. C’est ce système que viendra perturber l’arrêt de l’immigration intervenu en 1974, déclenchant ainsi de nouvelles migrations à caractère plus définitif et empruntant des voies d’accès inédites.
La situation au Mali
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dresse un constat alarmant qui ne surprendra pas ceux qui connaissent la situation au Mali. Selon ce rapport, l’État est presque inexistant dans la plupart des régions du centre et du nord du pays. La pauvreté, la corruption prospèrent. Les djihadistes terrorisent les populations.
Sur place, la junte au pouvoir d’Assimi Goïta n’a qu’une obsession : la souveraineté. La France, indésirable, a donc mis fin à l’opération Barkhane et retiré ses troupes. De son côté, le Mali a renforcé ses liens avec la Russie, qui a livré jeudi 19 janvier à Bamako des avions et des hélicoptères de guerre. Les paramilitaires de Wagner ont aussi débarqué dans le pays il y a plus d’un an, même si les autorités s’en défendent.