L’UE rejette les résultats de la consultation nationale hongroise sur les sanctions contre la Russie

L’UE rejette les résultats de la consultation nationale hongroise sur les sanctions contre la Russie

La Commission européenne a rejeté lundi 16 janvier les résultats de la consultation controversée du gouvernement hongrois sur les sanctions de l’UE contre la Russie, publiés au cours du week-end.

Les résultats de cette consultation, qui a duré un mois, indiquent qu’environ 97 % des personnes interrogées se sont prononcées contre de nombreux aspects de la politique de sanctions de l’UE, en particulier les mesures visant l’énergie.

Ainsi, 97,5 % des répondants se sont déclarés opposés aux sanctions de l’UE contre le pétrole russe, et quelque 97,6 % se sont opposés aux mesures visant les importations de gaz et d’autres ressources russes.

Les observateurs avaient déjà jugé le questionnaire trompeur, car il qualifiait les mesures punitives de l’Union de « sanctions de Bruxelles » ou de mesures imposées par les « dirigeants de Bruxelles ». Il omettait toutefois de préciser qu’elles avaient été approuvées par tous les États membres de l’UE — y compris la Hongrie.

Premier ministre Viktor Orbán

Très faible taux de participation

La Commission européenne a toutefois relevé la « très faible participation des citoyens consultés », a indiqué le principal porte-parole de l’UE pour les Affaires étrangères, Peter Stano, aux journalistes à Bruxelles.

Selon les chiffres officiels, moins de 1,4 million des 8,2 millions d’électeurs inscrits en Hongrie ont pris part au processus de consultation qui s’est déroulé du 14 octobre au 15 décembre.

Balázs Orbán, conseiller principal du Premier ministre Viktor Orbán, a néanmoins déclaré que les « résultats parlent d’eux-mêmes ».

« Bruxelles doit revoir sa politique de sanctions et trouver une nouvelle stratégie. Nous avons besoin de paix, et non pas de nouvelles sanctions », a poursuivi le conseiller.

La Hongrie a déjà pris position en décembre en faveur d’une évaluation potentielle par les dirigeants de l’UE et la Commission européenne de l’impact des sanctions de l’UE contre la Russie sur les différents États membres, notamment dans le contexte de la crise énergétique actuelle.

« Avant de nous mettre d’accord sur le 10e ou le 11e paquet, nous devrions nous réunir et avoir une discussion sérieuse sur les effets des sanctions », a déclaré à EURACTIV le conseiller de M. Orbán, qui n’a aucun lien de parenté avec le Premier ministre hongrois – bien qu’ils portent le même nom. Il a également précisé que cela devrait être fait d’ici le prochain sommet européen.

« Les dirigeants européens devraient se réunir, la Commission européenne devrait établir une analyse sur les effets des sanctions », a poursuivi le conseiller de M. Orbán.

Le porte-parole de l’UE M. Stano a quant à lui déclaré aux journalistes que « les États membres réexaminent constamment les sanctions, pour déterminer si nous devons réagir à une nouvelle escalade de la Russie dans cette agression illégale contre l’Ukraine et cette violation flagrante de la charte des Nations unies et du droit international ».

Les responsables européens estiment qu’il est peu probable que l’exécutif européen procède à une nouvelle analyse uniquement en réaction à la demande de Budapest.

« S’il y a une décision à prendre concernant le prochain paquet ou la modification des paquets existants, ce sera une décision que les 27 États membres prendront à l’unanimité », a ajouté M. Stano.

À ce jour, malgré plusieurs tentatives visant à atténuer les trains de sanctions et à retirer certaines personnes et entités de la liste des sanctions de l’UE, la Hongrie n’a opposé son veto à aucun des cycles de sanctions précédents.

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