La Commission européenne a émis des obligations vertes d’une valeur de 12 milliards d’euros sur les marchés financiers le mardi 12 octobre, afin de financer les composantes écologiques de son fonds de relance contre le coronavirus, doté de 800 milliards d’euros. Il s’agit de la plus grande émission d’obligations vertes au monde, à ce jour.
Cette émission d’obligations sur 15 ans a été sur-souscrite plus de onze fois et démontre un réel intérêt pour les obligations vertes de l’UE sur les marchés financiers.
Prêts négociables
Les obligations vertes sont des prêts négociables qui servent à financer des investissements et des projets durables. Elles sont considérées, avec d’autres instruments financiers, comme un outil essentiel permettant aux marchés financiers d’investir dans la transition écologique.
« Notre avenir est vert et il est extrêmement important que nous saisissions l’occasion de montrer aux investisseurs que leurs fonds seront utilisés pour financer une relance européenne durable », a déclaré Johannes Hahn, commissaire européen chargé du budget et de l’administration.
Au total, l’UE prévoit d’émettre jusqu’à 250 milliards d’euros d’obligations vertes pour financer le programme « Next Generation EU », qui cherche à relancer l’économie de l’Union après la pandémie. Selon la Commission, le montant total des obligations vertes pour « Next Generation EU » fera de l’UE le plus grand émetteur d’obligations vertes au monde.
L’ensemble du programme « Next Generation EU » s’élève à 800 milliards d’euros, la majeure partie étant allouée à la Facilité pour la reprise et la résilience (RRF). Selon les règles de la RRF, chaque État membre doit consacrer au moins 37 % de son plan de relance national à des investissements et des réformes en faveur de la protection de l’environnement.
Une norme européenne sur les obligations vertes en cours d’élaboration
En juillet de cette année, la Commission européenne a proposé une norme européenne sur les obligations vertes. Elle vise à garantir que ce qui est commercialisé à titre d’obligation verte a un réel impact positif sur l’environnement.
La proposition de la Commission doit encore être discutée et approuvée par le Parlement européen et les États membres. Néanmoins, la Commission utilise déjà un modèle similaire pour orienter la mise en œuvre de ses propres obligations vertes.
Selon la Commission, neuf catégories de projets et d’investissements peuvent être considérées comme « vertes ». Ces catégories comprennent notamment la recherche et l’innovation en faveur de la transition écologique, les investissements dans l’efficacité énergétique, mais aussi les investissements visant à s’adapter au changement climatique.
L’émission d’obligations de mardi est la cinquième émission obligataire destinée à financer le programme « Next Generation EU » depuis la première émission de juin 2021.
Lors de chaque émission d’obligations, les acteurs financiers du Royaume-Uni ont été les plus importants acheteurs de la dette de l’UE. En effet, lors de l’émission de mardi, 29 % du financement provenait des marchés financiers britanniques. Cela rappelle l’importance du Royaume-Uni en tant que centre financier pour l’Europe.
Le commissaire Johannes Hahn a toutefois exprimé sa satisfaction à la suite de financements provenant également des pays nordiques et du Benelux.
La Commission européenne prévoit de consacrer, d’ici à la fin de l’année, un total de 80 milliards d’euros au financement du programme européen « Next Generation EU ».
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