L’Union européenne a donné ce jeudi 17 novembre le coup d’envoi d’Iris, une constellation de satellites destinés à sécuriser l’internet et ses communications « partout » sur son territoire à partir de 2027, a annoncé le commissaire à l’Industrie et à l’Espace Thierry Breton.
« Iris est un grand pas pour notre résilience, et un pas de géant pour notre souveraineté technologique »
Le commissaire à l’Industrie et à l’Espace Thierry Breton sur Twitter
6 milliards d’euros
Le coût du projet a été évalué à 6 milliards d’euros et un accord a été trouvé après neuf mois de négociations entre le Parlement européen et les États membres sur la dotation.
Celle-ci est composée de 2,4 milliards d’euros provenant du budget de l’UE, auxquels doivent s’ajouter 750 millions d’euros de l’Agence spatiale européenne. Le secteur privé doit boucler le financement.
L’argent communautaire proviendra essentiellement de la ré-allocation de fonds prélevés sur des programmes européens liés à l’espace, comme le Fonds européen de la défense, mais également de financements du programme Horizon Europe non utilisés.
Connexions sécurisées
Iris doit permettre de fournir aux États membres des connexions sécurisées, notamment pour un usage militaire, et l’internet « partout, y compris dans les régions les plus reculées de l’UE et en Afrique ». Elle doit surtout permettre de le « maintenir en cas de crash des infrastructures terrestres ».
« La guerre russe contre l’Ukraine a démontré notre besoin de devenir plus autonomes », a souligné le négociateur du groupe du Parti Populaire Européen (droite — PPE) Massimiliano Salini.
« Néanmoins, il est regrettable que de l’argent soit prélevé sur d’importants programmes existants comme Horizon Europe », a-t-il déploré.
« Cette nouvelle constellation sera un exemple mondial en termes de durabilité spatiale, à l’inverse d’autres projets qui multiplient le nombre de satellites sans penser à l’impact environnemental », a commenté Christophe Grudler, du groupe Renew (Libéral), dans une critique contre la constellation Starlink de Space X, l’entreprise américaine fondée par Elon Musk.
Les premiers services doivent être fournis à la fin de l’année 2024 et Iris devrait être pleinement opérationnelle en 2027, ont souligné les services de Thierry Breton.
L’UE veut sécuriser ses communications et ne pas être prise de court par les projets développés par les États-Unis et la Chine. Des orbites sont déjà prises ainsi que des fréquences.
Iris devrait compter quelques centaines de satellites placés sur plusieurs orbites, contrairement à Starlink, et ils devront être en mesure de résister aux cyberattaques.
L’UE veut être en mesure de surveiller le trafic dans l’espace « depuis l’espace » avec cette nouvelle constellation. Le projet vient renforcer Galileo, le système de positionnement par satellite, et Copernicus, le système d’observation de la terre.
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