L'orthographe, les jeunes et vous !

L'orthographe, les jeunes et vous !

Pour tout Français, l’orthographe reste une matière bien dangereuse… Même dans les professions dites de Lettres, comme chez les journalistes, les fautes sont toujours possibles. Et malheureusement, cela risque encore de se dégrader. Une enquête publiée mardi par la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance de l’Education nationale (Depp) a révélé que le nombre moyen d’erreurs sur une même dictée a doublé depuis 1987. Les élèves de CM2 font en moyenne 19,4 fautes par dictée !

Une baisse constante…

Entre 1987 et 2007, le nombre de fautes était passé de 10,7 à 14,7 (+4). Puis il s’est établi à 18 en 2015 (+3,3). La baisse constatée des résultats pour chaque période se poursuit donc en 2021, mais de façon moins marquée que sur la période précédente (+1,4).

Parmi les principales difficultés constatées, c’est l’orthographe grammaticale (règles d’accord entre le sujet et le verbe, accords dans le groupe nominal, accords du participe passé) qui concentre l’essentiel des difficultés. Les enfants entre 10 et 11 ans se révèlent par exemple incapables d’accorder le verbe avec le sujet. Moins d’un élève sur deux écrit bien le mot « demandaient » dans la phrase : « Papa et maman se demandaient ».  

Autre erreur notable : les CM2 d’aujourd’hui butent particulièrement sur les adverbes. L’étude met en avant des fautes récurrentes sur des mots tels qu' »aussitôt » ou « peut-être ». Enfin, autre exemple de faute : l’accord de l’adjectif « inquiets » de la dictée passe de 46,2% de réussite en 1987 à 25,3% en 2021. 

Des écoliers effectuent un exercice de lecture à l’école élémentaire Plan de la Cour, à Vitrolles AFP PHOTO / GERARD JULIEN

… et généralisée

Cette baisse des résultats continue par ailleurs de concerner l’ensemble des élèves, quels que soient leur sexe et leur âge. Les filles sont cependant plus performantes que les garçons : elles font en moyenne 17,7 erreurs contre 21,1 pour les garçons. Mais la différence du nombre d’erreurs entre filles et garçons, qui avait été stable entre 1987 et 2007, puis en hausse entre 2007 et 2015, tend à nouveau à se stabiliser en 2021.

Les différences de performances à la dictée continuent en outre d’être liées à l’environnement social des élèves. Ainsi le groupe composé des élèves d’écoles les moins favorisées fait en moyenne 21,9 erreurs, contre 15,5 dans le quart composé des écoles accueillant les élèves les plus favorisés.

Les deux groupes médians ont, eux, des performances assez proches (environ 19 erreurs), montrant que c’est dans les écoles les plus favorisées et les moins favorisées que le poids de l’origine sociale des élèves est le plus important.

Et les adultes ?

Aujourd’hui, tout le monde écrit. Ca fait longtemps qu’on a dit adieu aux secrétaires à l’orthographe impeccable, à qui l’on pouvait dicter ses lettres et ainsi masquer ses propres faiblesses…

L’obsession de la trace et du rapport a multiplié les occasions de rédiger des documents qui seront lus par de nombreuses personnes. Il n’est pas toujours possible de camoufler sa faiblesse de rédaction derrière des graphes et des schémas. Parfois, il faut se résoudre à décrire, argumenter, expliquer, avec des phrases de préférence bien construites et sans fautes. Une véritable torture pour nombre d’adultes.

Les outils numériques ont encore renforcé l’inflation de l’écrit. Loin de marquer le triomphe de l’image, les outils numériques signent le retour en force de l’écrit ! En lieu et place d’un courrier officiel, on envoie désormais trois ou cinq courriels. Vite écrits, pas relus, ils témoignent de la fragilité des acquis en matière d’orthographe, y compris chez des adultes qui ont subi la dictée hebdomadaire pendant toutes leurs années d’école primaire…

Comment progresser ?

Progresser en français demande du temps. N’espérez pas devenir un as de l’orthographe et de la grammaire en un mois. On compare souvent l’acquisition de nouvelles compétences à un championnat. Les plus grands sportifs n’obtiennent pas leur première médaille d’or en un claquement de doigts, de même que les joueurs d’échecs. Ils s’entraînent de longues années avant d’arriver en haut du podium. Assiduité et patience… Car écrire sans faire de fautes demande des efforts. Certes, vous n’avez pas l’intention de participer aux jeux olympiques, mais pourquoi ne pas tenter de prendre part à des concours de dictée ? Et qui sait, peut-être aurez-vous envie de succéder à Bruno Deweale, le champion du monde d’orthographe ?

N’hésitez pas vous entrainer sur des sites de dictées en ligne comme :

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