Cette année l’Assemblée générale de l’institution mondiale, qui a lieu chaque année en septembre, se déroule dans un contexte très particulier. Alors que l’ONU célèbre 80 ans, elle prépare une réforme qui doit lui permettre d’être plus efficace et mieux adaptée aux défis actuels. Petit point sur l’histoire et le rôle de l’ONU pour les plus internationaux des Français, les expatriés.
La création de l’Organisation des Nations Unies
L’expression « Nations Unies » suggérée par le Président des États-Unis Franklin D. Roosevelt est apparue pour la première fois durant la Seconde Guerre mondiale dans la Déclaration des Nations Unies du 1er janvier 1942. En adoptant ce texte, 26 pays se sont engagés à poursuivre ensemble la guerre contre les puissances de l’Axe. À la suite de cette déclaration, les représentants de la Chine, des États-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union soviétique ont rédigé la Charte des Nations Unies afin de mettre fin au « fléau de la guerre ». Basée à New York, l’Organisation des Nations Unies est officiellement créée le 24 octobre 1945 lorsque la Charte des Nations Unies est signée puis ratifiée par 51 États désignés comme membres fondateurs. Depuis lors, les États membres célèbrent la Journée des Nations Unies le 24 octobre.
Maintenir la paix et la sécurité dans le monde
L’ONU a été créé le 24 octobre 1945 à la suite de la ratification de la Charte par la Chine, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’URSS et la majorité des autres pays signataires. L’Article 1 de la Charte des Nations Unies stipule que les États membres doivent « réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations de caractère international susceptibles de mener à une rupture de la paix ». Pour cela, la notion d’état de droit, inscrite dans la Charte des Nations Unies garantit le respect du droit international et les principes fondamentaux de la justice.
En développant des relations amicales entre les États, fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes il est possible de défendre les droits de l’homme. L’état de droit et les droits de l’homme sont les deux facettes d’un même principe : le droit de vivre dans la dignité. Les États membres sont pleinement conscients de cette relation depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, selon laquelle « il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression ».
L’un des principaux objectifs de l’ONU consiste à résoudre les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel et humanitaire. En ce sens, l’élimination de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie des peuples du monde entier sont indispensables pour établir une paix durable dans le monde. L’ONU élabore des programmes dans des domaines tels que le développement durable, l’autonomisation des femmes, le respect des droits de l’homme, la protection de l’environnement et la bonne gouvernance qui reposent sur une coopération internationale.
Aujourd’hui, l’ONU compte 193 États membres, tous égaux qui s’engagent à respecter la Charte des Nations Unies qu’ils ont signée. À partir d’un ensemble de règles tirées du droit international, la Charte établit le principe d’égalité souveraine entre les États. C’est cette règle, qui rend la reconnaissance de l’État palestinien, par les autres pays, si importante.
La diplomatie mondiale en crise ?
Ces derniers mois, la primauté du droit et des normes internationales, la conduite de négociations collectives à la recherche d’un consensus, bref, les fondements du multilatéralisme ont été gravement menacés, attaqués par des États qui se retirent, à dessein, du concert des nations. Échappant à la supervision onusienne, ils ont les coudées franches pour imposer la force partout où bon leur semble. « La Charte des Nations unies n’est pas optionnelle. Ce n’est pas un menu à la carte », se désole Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu.
Les milliers de délégués qui vont parcourir les couloirs du siège new yorkais des Nations unies, à l’occasion de la 80e assemblée générale de l’institution cette semaine, mesurent leurs pas, progressant désormais avec précaution. Le monde a changé. Membre du conseil de sécurité, la Russie pilonne quotidiennement son voisin ukrainien, menant une guerre hybride aux membres de l’Union européenne. À Washington, Donald Trump se barricade derrière d’incompréhensibles barrières tarifaires, retire sa protection aux Vingt-Sept et terrorise ses interlocuteurs, sous le regard attentif de la Chine. Et l’ONU ne peut plus rien y faire.
Certains espèrent que l’Assemblée générale qui se déroule depuis le 9 septembre, et dont le volet de haut niveau – officiellement connu sous le nom de « débat général » – commencera, demain, le 23 septembre.
Auteur/Autrice
-
Américain par accident (sa mère accoucha de façon prématurée lors d'un voyage professionnel), Eric Victorien décida d'aller rejoindre ce pays qu'il ne connaissait pas à sa majorité. Il participa même à des émissions de télé-réalité. Aujourd'hui, il anime un programme radio à Los Angeles et est correspondant du site Lesfrancais.press.
Voir toutes les publications