Liban : la France met la pression sur les politiques

Liban : la France met la pression sur les politiques

Le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian a demandé lundi à l’Union européenne d’utiliser « des leviers » contre les responsables politiques libanais pour sortir le pays de la crise. La communauté française sur place, très important, est très inquiète de la situation.

« Le Liban est dans la dérive, ce pays est en train de dévisser », a-t-il déclaré à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues de l’UE.

« On sait que les solutions existent. Il faut un gouvernement qui soit un gouvernement inclusif, opérationnel, un gouvernement d’action et il faut des réformes. On sait que les réformes sont tout à fait partagées par l’ensemble de la communauté internationale »

Jean-Yves le Drian, Ministre des affaires étrangères

« Tout le monde sait ce qu’il faut faire, mais c’est bloqué pour des intérêts particuliers, parce que les responsables politiques n’arrivent pas à engager le processus », a-t-il accusé.

Le Liban s’effondre

« L’Europe ne peut pas se désintéresser de cette crise. Quand un pays s’effondre, l’Europe doit être au rendez-vous », a-t-il soutenu.

« Je veux que l’on puisse échanger ensemble sur les leviers qui nous permettraient de faire pression auprès des autorités libanaises, pour qu’elles bougent, parce que la population libanaise est aujourd’hui dans l’angoisse et le désarroi », a-t-il conclu.

« Nous avons eu l’occasion de dire à la France que nous partageons ses préoccupations. Le Liban s’effondre. La situation est catastrophique et le moment n’est plus aux querelles politiques », a déclaré le chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell à l’issue de la réunion.

« Si les pressions politiques ne suffisent pas, il faudra réfléchir à ce qui peut être fait et nous avons demandé au service pour l’action extérieure un rapport sur les autres possibilités », a-t-il indiqué sans prononcer le mot sanction.

Toujours aucun gouvernement

Désigné en octobre, le Premier ministre Saad Hariri devait rencontrer lundi le président libanais Michel Aoun pour lui soumettre une « ébauche de gouvernement ».

Mais « les divergences sont toujours là, (et) la situation n’est pas propice à la naissance d’un gouvernement », a affirmé lundi matin à l’AFP une source proche des négociations.

Le gouvernement actuel, qui gère les affaires courantes, a démissionné en août après l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth (plus de 200 morts, des milliers de blessés).

Le pays traverse une crise économique très grave. La dépréciation de la livre libanaise, une explosion de la pauvreté et du chômage, l’érosion du pouvoir d’achat et la précarisation provoquent la colère et le dégoût de l’opinion publique, avec des manifestations et des blocages de routes sporadiques.

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