L’Espagne, l’Irlande et le Luxembourg se disputent la présidence de l’Eurogroupe

Les ministres Nadia Calviño (Espagne), Paschal Donohoe (Irlande) et Pierre Gramegna (Luxembourg) sont en lice pour succéder à Mario Centeno à la tête de l’Eurogroupe. Si Nadia Calviño était désignée, elle deviendrait la première femme à présider l’organe.

Le successeur du président sortant de l’Eurogroupe, le ministre portugais des Finances Mario Centeno, sera élu le 9 juillet. Le rôle assumé par le président, durant son mandat de deux ans et demi, est de fixer l’ordre du jour des réunions mensuelles des 19 ministres des Finances de la zone euro et de tenter de trouver des compromis sur les questions conflictuelles.

« Cet excellent vivier de candidats met en évidence l’importance de l’Eurogroupe aujourd’hui pour assurer la stabilité/prospérité de la zone euro », a écrit Mario Centeno sur Twitter jeudi 25 juin.

Pour accéder à la présidence, un candidat doit obtenir le soutien d’au moins 10 des 19 ministres des Finances réunis autour de la table.

Selon des fonctionnaires et des diplomates européens sollicités par Euractiv.com, Nadia Calviño ferait la course en tête. Son CV et ses bonnes relations de travail avec Paris et Berlin constituent certains de ses atouts, précisent-ils.

« Ce serait un honneur pour le gouvernement espagnol, et pour moi qui le préside, si Nadia Calviño prenait la présidence », a tweeté le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. « Pour la première fois, l’Espagne, et une femme, dirigeraient cette institution. »

Mais les États membres du Nord se méfient du soutien massif de Nadia Calviño en faveur d’une plus grande intégration de la zone euro.

Dans la lettre de candidature envoyée à ses collègues, Nadia Calviño a indiqué qu’elle était consciente des « différentes sensibilités » existant au sein du groupe et de la nécessité de parvenir à un consensus. Mais elle a défendu le rôle de l’Eurogroupe en présentant un plan qui vise à construire une « union économique et monétaire plus forte et plus résistante ».

Des adversaires de poids

Paschal Donohoe, considéré comme un rival puissant, pourrait obtenir le soutien d’une majorité des ministres du Parti populaire européen (PPE) au sein de l’Eurogroupe (sept) et pourrait convaincre deux autres ministres de droite d’appuyer sa candidature.

Le ministre irlandais a déclaré que son pays avait, de longue date, été « un bâtisseur de ponts » et a promis d’œuvrer à une « croissance durable et inclusive » entre les États membres.

De son côté, le Luxembourgeois Pierre Gramegna, qui s’était précédemment présenté contre Mario Centeno, mise sur son expérience pour gagner des soutiens et sur son rôle potentiel de « candidat de consensus » entre les différentes factions, familles et blocs.

« Les défis considérables auxquels il faut faire face aujourd’hui exigent un consensus et un compromis entre tous les membres de la zone euro – petits ou grands, du nord au sud et de l’est à l’ouest… », a-t-il souligné.

« Je vais mettre mes six années d’expérience, toute mon énergie et ma diplomatie au service de cette tâche », a-t-il ajouté.

L’Eurogroupe a joué un rôle important pendant la crise de la zone euro, car c’est au sein de cet organe politique que les membres de l’eurozone ont élaboré leur mécanisme de sauvetage (le mécanisme européen de stabilité) et se sont mis d’accord sur les programmes de sauvetage.

L’institution, critiquée pour son manque de transparence, s’engagera dans les mois à venir dans une introspection destinée à lui faire redécouvrir sa pertinence lors de la relance post-pandémique.

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