Les trophées des Savoyards du monde 2024

Les trophées des Savoyards du monde 2024

Il y a environ 40 000 Savoyards installés hors de France, dont 10 000 inscrits au sein de la fédération des « Savoyards du Monde ». De l’Amérique à l’Asie en passant par l’Afrique, ils représentent 62 pays éparpillés sur tous les continents. Lancés en 2019, les trophées des Savoyards du Monde permettent de découvrir des talents savoyards et de les récompenser. Arts, culture et gastronomie sont au menu de ce plateau savoyard 2024.

Un rendez-vous annuel

L’association Savoyards du monde a organisé son rassemblement annuel du 2 au 4 août 2024 à Châtel (Haute-Savoie). La journée de vendredi a été réserve aux visites locales notamment à la ferme de la lanche puis à l’abbaye d’Abondance. L’après-midi le conseil d’administration s’est réuni à la mairie de Châtel pour faire le point sur l’année écoulée et discuter des projets à venir notamment la création de nouvelles associations a l’étranger.

Le samedi la journée a démarré avec un discours du président Laurent Rigaud et de Nicolas Rubin, Maire de Châtel et Vice-président du département. Rémi Mogenet fit une conférence sur les mythes et légendes de Savoie qui fut suivie d’une assemblée générale. L’évènement tant attendu de la journée était la remise des trophées à six lauréats (voir ci-dessous). Un dépôt de gerbes au monument aux morts clôtura la matinée avant un apéritif offert par la mairie et son banquet traditionnel sous les airs de l’Echo de l’Alpe.

Les lauréats 2024

Les Lauréats avec les personnalités ayant remis les prix ainsi que le président Laurent Rigaud @Savoyards du Monde 2024

Le trophée Coup de Cœur du Jury

Le trophée Coup de Cœur du Jury est gratifié d’un chèque de 250 euros, sponsorisé par Francis Feugnet-2FF Immobilier.  La lauréate est Dorine Lebreton, Directrice d’un centre culturel à Amsterdam, Pays-Bas. Le Prix est remis par Francis Feugnet et M.Nicolas Rubin.

    Dorine Lebreton est née a Thonon-les-Bains. Elle passe une licence en Commerce international a la Sorbonne puis un Master 2 en Géopolitique. Son engagement citoyen se retrouve non seulement dans ses choix professionnels, toujours porté sur le développement humain – via l’éducation ou l’entrepreneuriat – mais aussi dans les projets variés – artistiques, littéraires et humanistes – qu’elle nourrit année après année. Elle à aussi bien travailler dans le secteur public, que dans l’enseignement supérieur  ou dans le secteur associatif. Elle n’est pas née citoyenne du monde, mais elle l’est devenue. Par passion. Durant son parcours professionnel, elle a constamment poursuivi un but : créer du lien. L’international est sa vocation. Elle a fait le choix d’acquérir des compétences professionnelles complémentaires les unes entre les autres, tout en étant variées : promotion d’une école de commerce auprès d’étudiants étrangers, vente de projets d’infrastructures auprès de gouvernements francophones, lobby au sein du ministère des Affaires étrangères… Du Mali à Madagascar, en passant pas la Grande-Bretagne, l’Allemagne, puis les Pays-Bas, elle a toujours eu à cœur de diriger, rencontrer des partenaires privés comme institutionnels, tisser de nouveaux contacts pour mieux comprendre les cultures mais elle est avant toute chose très fière de ses origines.

    Bien qu’encore jeune, l’Alliance Française qu’elle dirige aujourd’hui est une mosaïque humaine de 800 apprenants. Elle lui permet de promouvoir la langue et la culture françaises à travers concerts, projections de films, organisation de festivals. C’est un formidable accomplissement pour la Chambérienne qu’elle est.

    Le trophée du rayonnement des Pays de Savoie

    Le trophée du rayonnement des Pays de Savoie est gratifié d’un chèque de 250 euros, sponsorisé par Clément André-Allianz. Le lauréat est Nicolas Rodriguez, Professeur et dessinateur à Montevideo en Uruguay. Le prix est remis par Clément André et M. Pasquier, président de Savoie-Argentine

    Nicolas Rodriguez est né à Montevideo en Uruguay, descendant de la famille Bouvier de Lanslebourg qui fit partie du groupe des premiers émigrés de Haute-Maurienne en Amérique. Il est enseignant du secondaire dans une école publique et dessinateur professionnel. Il a collaboré a des nombreux projets graphiques dans des domaines divers, pour des clients particuliers et  pour des projets divers dans les domaines de l´art mural. Il a remporté de nombreux prix. Il est auteur et éditeur de livres et bandes dessinées. Fier de son héritage savoyard, c’est avec Laurent Suiffet qu´il crée la série de bande dessinée : LES COLONS DU RIO DE LA PLATA, qui a été publiée tant en France comme en Uruguay.

    Dans l’album ADIOS SABOYA, de la série Les Colons du Rio de la Plata, il raconte l’histoire de ses aïeuls, les Bouvier-Gravier qui ont quitté Lanslebourg pour venir s’installer dans le département de Colonia près de Rosario ou à peine arrivée son arrière-grand-mère vit le jour. Malgré le temps et un mariage avec un Piémontais, la transmission des origines savoyardes a bien été faite par celle-ci.

    Le trophée du jeune espoir savoyard

    Le trophée du jeune espoir savoyard et un chèque de 500 euros est sponsorisé par AGS. Le lauréat est Guillaume Morand, Entrepreneur à Dubaï, Émirats Arabes Unis. Le prix est remis par M. Grandchamps, Maire de Publier.

    Guillaume Morand est né à Annecy. Il y a fait l’intégralité de mon parcours scolaire L’excellence scolaire à Annecy lui a permis de rencontrer des professeurs extraordinaires, et notamment un professeur de philosophie à Annecy, diplômé de l’ENS, qui l’a pris sous son aile et lui a permis de rentrer à Henri IV pour sa classe préparatoire ou il obtient son baccalauréat avec 20.14/20 de moyenne générale. Il rentre à HEC Paris et en parallèle à la Sorbonne pour obtenir son master de droit des affaires. Après une année de césure professionnelle, il termine ses études à Yale University aux Etats-Unis. Il débute sa carrière en banque d’affaires chez J.P. Morgan, puis chez Goldman Sachs. Durant sa deuxième année en banque d’affaires, il décide de lancer MAISON MORAND Paris à Dubaï.

    Invités pour le Nouvel An chez des amis aux Emirats ceux-ci leur ont demandé de rapporter des fromages de la région. Cela a alors été un déclic. En se penchant sur le marché du Golfe et en particulier sur Dubaï, ils se sont rendu compte qu’il n’existait pas d’offre de fromages artisanaux. Il y avait uniquement des produits industriels ou semi-industriels.

    Après plusieurs mois d’étude de marché, leur intuition initiale a été confirmée et ils ont ouvert MAISON MORAND en décembre 2021 qui est la première fromagerie française de Dubaï et du Golfe proposant uniquement des produits artisanaux et fermiers. Très attaché à ses racines annéciennes, MAISON MORAND Paris propose de nombreux produits savoyards et propose d’autres fromages français et étrangers d’exception et des produits gourmets. Ils ont su se faire une place de choix aux Emirats Arabes Unis grâce à une clientèle de particuliers, de professionnels étoilés, de fins gourmets français et étrangers.

    Leur succès est qu’ils sont les premiers à intégrer la totalité de la chaîne de valeur, du producteur jusqu’au client final en maîtrisant l’ensemble des étapes logistiques, à surmonter les difficultés liées à la sélection des produits, à leur transport et au passage des douanes.

    Ce succès est aussi financier puisqu’ils ont atteint leur niveau de rentabilité en fin d’année 2023 et ils ont pour objectif d’atteindre 1 million d’euros de chiffre d’affaires en 2024.  Ce succès est rendu possible par une vision très claire et précise : Devenir le meilleur commerçant et distributeur de fromages artisanaux et de produits gourmets dans la région du Golfe. Il est très fier d’avoir créé la première fromagerie française artisanale dans le Golfe et de participer au rayonnement de la France et des Pays de Savoie.

    Le trophée du troisième prix

    Le trophée du troisième prix est gratifié d’un chèque de 250 euros, sponsorisé par Les fils de Jean Perrier. Le lauréat est Gregory Defraize, Chef Cuisinier à Séoul, Corée du Sud. Le prix est remis par M. Gilles Perrier et M. Nicolas Rubin, vice-président du département.

    Gregory Defraize est né à Chambéry. En 2001, il décroche son CAP Cuisine au Fontanil de Saint Alban Leysse, arrivant premier de Savoie. À seulement 18 ans, il quitte la France pour la première fois en direction de Tokyo, au Japon. Il y reste un an, travaillant dans une crêperie. Ensuite, il part à Séoul, en Corée du Sud pour travailler dans un bistrot français dirigé par un compatriote à l’époque. En 2003, il rentre à Grenoble, travaillant chez un traiteur tout en préparant son BAC Pro en candidat libre qu’il obtient. En 2007, il repart à Séoul, et travaille pendant sept ans dans divers hôtels cinq étoiles de la capitale coréenne.

    Après son mariage, il ouvre avec son épouse coréenne un restaurant, ‘L’Empreinte Bistro’, qu’ils ont dirigés pendant cinq ans jusqu’à l’arrivée de la pandémie. Ils le revendent et il part enseigner la cuisine française aux étudiants coréens à l’Institut Paul Bocuse de l’Université de Woosong à Daejeon, en Corée, pendant deux ans, avant de retourner à Séoul pour travailler à l’ambassade de Suisse en tant que Chef de cuisine pour les repas officiels. Comme le dit l’Ambassadrice Suisse, « nous ne sommes pas du même pays, mais nous sommes le même peuple. »

    En parallèle de tout cela, il participe activement  a la vie la communauté française de Séoul. Il est Vice-Président de l’UFE Corée (Union des Français de l’Étranger), et organise des rencontres mensuelles axées sur la convivialité, l’entraide et l’accueil pour les compatriotes expatriés ou nouveaux arrivants.

    Il a eu l’opportunité de partager son savoir-faire culinaire dans divers contextes internationaux, mettant en avant des produits comme la chartreuse et créant des expériences gastronomiques mémorables. Son engagement va au-delà de ses activités professionnelles notamment dans l’associatif. Son parcours Coreen a été marqué par des collaborations avec des médias locaux et des apparitions dans des articles de magazines et des émissions de télévision qui ont mis en lumière son histoire personnelle et professionnelle en Corée du Sud. Cela reflète son désir constant de contribuer positivement à la société et de promouvoir la culture savoyarde à l’international. Il est fier de pouvoir offrir une table de qualité en utilisant les produits qu’il trouve, tout en gérant avec dévouement sa vie familiale. Sa volonté est de continuer à inspirer et à enrichir Sa communauté, même à l’autre bout du monde.

    Le trophée du deuxième prix

    Le trophée du deuxième prix est gratifié d’un chèque de 500 euros, sponsorisé par La Banque de Savoie. La lauréate est Véronique Dimer, Doctorante et chercheuse à Bruxelles, Belgique. Le prix est remis par Mme Amandine Ferrari et Mme Anne-Cecile Violland, députée de la Haute-Savoie.

    Véronique Dimer est née à Moutiers Elle étudie à IEP Grenoble ou elle obtient un DEA études politiques puis un doctorat nouveau régime, mention très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité. Sa thèse : La formation des administrateurs coloniaux et l’institutionnalisation d’une science des colonies en France et en Grande Bretagne (1930-1950).

    En tant que doctorante et chercheuse post-doctorante, elle a séjourné plusieurs fois à l’université d’Oxford, St Antony’s College, ceci grâce au programme Erasmus et à l’obtention de bourses prestigieuses comme la Deakin Fellowship et la bourse Marie Curie. Elle a ensuite été recrutée comme chercheur/consultante à l’Institut d’Administration Publique de Maastricht, et elle est actuellement professeure à l’Université Libre de Bruxelles. Elle a eu l’occasion de faire de la recherche à l’Université de New York, l’Institut Européen de Florence et l’Institut Politique de Strasbourg. Elle donne également des cours au Collège d’Europe, à Natolin, (Pologne), lequel forme les futurs cadres européens. En tant que chercheur, elle a travaillé sur l’administration coloniale française et britannique, puis sur le rôle des administrateurs coloniaux français dans la mise en place d’une politique de développement européenne, plus récemment sur les liens entre business et développement. Dans le cadre de ses cours, elle enseigne sur les régimes politiques en Afrique, les politiques européennes de développement (notamment en Afrique) et les politiques internationales au niveau de la santé. Elle dit avoir eu de la chance, de par son parcours international, de rencontrer des professeurs et étudiants de nombreuses nationalités, de séjourner dans des universités de plusieurs pays. Elle a écrit de nombreux articles (une soixantaine) dans des revues scientifiques prestigieuses comme the Journal of Common Market Studies, Public Administration, Business History Review ; réalisé deux ouvrages et codirigé un livre avec Sarah Stockwell, professeure au Kings’ College à Londres.

    Ce qui la rend le plus fier c’est d’avoir contribué à de nombreux débats intellectuels, notamment sur les questions coloniales et européennes; avoir insufflé à mes étudiants assez d’esprit critique pour affronter les défis du monde moderne. Elle est lauréate de plusieurs prix et bourses.

    Le trophée du premier prix

    Le trophée du premier prix est gratifié d’un chèque de 1 000 euros, sponsorisé par La Fiduciaire Pissettaz. Le lauréat est Olivier Goy, ambassadeur de l’institut du Cerveau. Le prix est remis par M. Jean-François Pissettaz,  M. Loïc Hervé, Vice-président du Sénat et sénateur de la Haute-Savoie et Mme Virginie Duby-Muller, députée de la Haute-Savoie.

    Olivier Goy est né à Annemasse ou il passe toute sa jeunesse. Il étudie à l’EM Strasbourg puis HEC Montréal. Il fonde en 2000 la société de capital-investissement 123Venture, et, en 2014 fonde Lendix. La même année il co-fonde la plateforme de financement participatif October. Il est passionné de photographie et a créé avec sa femme, Virginie, la fondation photo4food, abritée à l’Institut de France ayant pour mission de combattre la pauvreté en France grâce à la photographie.

    En décembre 2020, Olivier a été diagnostiqué d’une sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi connue sous le nom de maladie de Charcot. C’est une maladie neurodégénérative mortelle et orpheline qui se traduit par une paralysie progressive des muscles impliqués dans la motricité volontaire. Elle affecte également la phonation et la déglutition. Elle laisse en revanche au malade ses pleines capacités intellectuelles. Il décide en 2021 de céder sa place de directeur général d’October à son associé, Patrick de Nonneville pour raison de santé.

    À 47 ans, il décide d’assumer pleinement et dans la lumière ce combat. Il en a parlé la première fois lors d’un long podcast (Generation Do It Yourself – Matthieu Stefani) où pendant 1h30 il explique sa volonté de combattre la maladie et de profiter pleinement de la vie. Cet épisode ayant eu des rebondissements incroyables et inattendus, il a souhaité poursuivre ce combat contre la maladie grâce au film INVINCIBLE ÉTÉ, réalisé par Stéphanie Pillonca. Après une sortie au cinéma en France en mai 2023, le documentaire attaque une carrière internationale et est diffusé sur Canal+. Il prépare un livre avec Anne Fulda, sortie prévue en septembre aux Éditions de l’Observatoire.

    Il se bat pour la recherche médicale et pour la place du handicap. Avec 3 casquettes. Ambassadeur de l’Institut du Cerveau. Président de l’ARSLA, une association qui défend les malades et leurs familles depuis 40 ans. Enfin, il est le parrain des Invincibles.

    Grâce au film « Invincible été », c’est déjà 1,7 million d’euros reversé à l’Institut du cerveau. Au-delà des euros collectés pour la recherche, plus il avançait dans son parcours de malade, plus il se rendait compte de son statut de privilégié avec un meilleur accès à l’information et des moyens financiers. C’est un privilégié qui sait contourner les obstacles. Mais il y a tellement de personnes en souffrance. C’est pour témoigner de cela, mais surtout pour partager ses idées qu’il souhaitait rencontrer le président de la République. La rencontre a eu lieu en 2023. Une des premières victoires, partagée avec beaucoup d’autres combattants, est le remboursement à 100% des fauteuils roulants. Cela va voir le jour ! C’est une formidable libération !Mais comme il le dit, le chemin reste long ! Il y a tant à faire ! Ce qui le rend plus fier c’est d’avoir pu améliorer la vie de certaines personnes.

    Il a participé a de nombreuses émissions et a fait de nombreux entretiens dans les médias pour parler de la maladie de Charcot. Il est Chevalier dans l’Ordre national du mérite et chevalier de la Légion d’honneur.

    Auteur/Autrice

    • Chantal Julia est maitre de conférence en Suisse. Après plusieurs années à l'Université de Lettre Paris 1, Chantal a suivi son compagnon à Lausanne où elle enseigne toujours la littérature française. Elle écrit pour différents magazines universitaires et Lesfrancais.press

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